Il était leur champion, il a été la victime d'un affreux complot, le martyr du Conseil Constitutionnel.
Maintenant, c'est en sauveur qu'il veut apparaitre, et il se réinvente: la politique avec Nicolas Sarkosy, c'est aussi simple qu'une apparition.
Ce n'est pas son grand retour mais c'est sa renaissance: il apparait comme celui qui répare ses erreurs. Ne croyez pas que ce n'est pas calculé, même si c'est précipité. Il a du voir que de trop s'exposer en fait une cible. Il fera donc trois petits tours de passe-passe, le temps de renflouer l'UMP et puis s'en ira, pour mieux revenir.
Il sera celui qui a réparé l'UMP, et celui capable de réparer la France en 2017. C'est très habile car personne n'a rien vu.
Il est donc devenu celui qui a appris de ses erreurs, le Nouveau Nicolas Sarkozy et le pire est que beaucoup vont y croire, certains y croient déjà.
Seulement, il va y avoir un gros hiatus, un gros couac, un souci.
Sarkozy sait qu'il ne peut plus gagner en jouant sur les terres du FN. C'est ce qui lui a coûté sa réélection..
Et puis, il a enfin touché du doigt ces cercles fermés internationaux qui dirigent le Monde, il croise des très riches hommes d'affaires, des chefs d'état très puissant, et là. il est enfin admis comme un des leurs.
C'est ce qu'il a toujours voulu, en fait, quelque part. Sarkozy a toujours été en mal de reconnaissance, un des moteurs de sa vie politique.
Dans l'ombre de Chirac, il a du prendre son contrepied pour exister: Sarkozy est opportuniste, il sait quand le vent tourne.
La place au centre, celle des gaullistes sociaux, celle des européens humanistes, des libéraux progressistes est maintenant libre à droite et au centre. Qu'à cela ne tienne: Sarkozy s'y place sans complexes.
Une des erreurs que nous faisons, c'est qu'il n'est ni raciste, ni conservateur, l'animal. Il a adopté le langage qu'il fallait, en ouvrant effectivement une boite de Pandore, cette droite "décomplexée" qui pue l'extrême-droite, qui était facile, en outre, à manipuler, aimant le culte du chef, du Messie très catholique dans ses accents de ferveur.
Deux motivations l'animent actuellement: remettre leur champion en selle pour ce qu'elle estime être la place de la France.
Savent-ils tous que leur chef aime la compagnie des hommes d'affaires et chefs d'états influents qui viennent de tout ce qu'ils exècrent: les pays arabes et l'Asie? Savent-ils que Nicolas Sarkozy s'est bien rendu compte que le Monde a bien changé et qu'on doit donc changer nos règles du jeu, si on veut gagner? Savent-ils que Sarkozy sait, lui, qu'on ne peut plus employer le langage de Buisson et de Gaino, des anciens colons supérieurs et pleins de morgue, car la France est devenu un pays européen au milieu d'un Monde où les rapports de force s'inversent?
Bonnes questions.
Pourtant, Nicolas Sarkozy ne se cache pas: il veut remettre le Progrès, ce terme tellement haï par ses supporters et les "réacs" en avant, car la France ne bougerait plus, serait hors du Monde et par là , la source de la crise s'explique. Il n'a pas tort, dit comme cela. Et cela ne mange pas de pain que de l'affirmer, faut avouer.
Pourtant Nicolas Sarkozy se pose en garant d'une future Europe forte, fustige le FN, se dit non partisan, ni de droite ni de gauche, que ces clivages sont dépassés: on dirait du Bayrou dans le texte, voire du Chirac bon teint.
Il n'a pas fait la gueule en coulisses à Fillon, bien qu'il se pose, comme de Gaulle, en rassembleur...
Le Sarko nouveau est donc humaniste, pro européen, progressiste, réformateur mais plus casseur du système, rassembleur, à l'écoute de tous les Français qui vivent en France.
Oui, bien sûr, on peut se moquer de cette dernière phrase mais c'est là qu'il est habile, en maniant la langue de façon apparemment malhabile: il veut être utile à tous les Français de France, sans distinction aucune.
Nicolas Sarkozy n'a pas parlé des assistés, des délinquants, des minorités, ne les a accusé aucunement.
Il a même eu une pensée pour ceux qui souffrent...il devient social et compassionnel envers les faibles, les pauvres, les petits... A l'opposé du langage de 2012.
Il n'a d'ailleurs rien dit sur ses soutiens divers, de la Droite "Molle" à la Droite "Forte", ni en bien ni en mal.
Il est au-dessus de cela. Il attend que ses éventuels dauphins et rivaux fassent des faux pas, afin de devenir l'homme providentiel de 2017.
Et s'il doit trahir ses lieutenants, il le fera, même ses soutiens fervents, sans état d'âme. Il l'a fait avec la Chiraquie, il le fera aussi avec Copé, Hortefeux et compagnie, si cela lui ouvre les portes pour un deuxième mandat. Sarkozy ne s'est même pas déplacé à la fête de la violette, c'est dire...
Oui, Sarkozy, s'il joue bien, risque d'être un adversaire sérieux, s'il se représente en 2017, si ses démons ne le reprennent pas.
S'il ne revient pas réellement en politique active maintenant, il s'est néanmoins refondé, replacé, recréé pour la suite.
Mais avons-nous envie d'un nouveau mandat en 2017 de Sarkozy, réellement?
Cela fait deux fois qu'il montre qu'il a changé...
A suivre...
Liens blogosphère:
http://bembelly.wordpress.com/2013/07/09/le-million-damis-facebook-de-nicolas-sarkozy
http://www.bahbycc.com/2013/07/nicolas-sarkozy-fils-prodigue.html
http://sarkofrance.blogspot.fr/2013/07/sarkozy.html
http://libreaffichage.blogspot.com/2013/07/arretez-de-croire-tout-ce-qu-vous.html
articles:
http://www.francetvinfo.fr/nicolas-sarkozy/a-la-fete-de-la-violette-l-ump-en-pleine-sarkolatrie_364264.html
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sarkozy-a-l-ump-ceci-n-est-pas-une-rentree-
http://videos.lexpress.fr/actualite/video-le-retour-de-nicolas-sarkozy-un-vaudeville-grotesque-pour-marine-le-pen_1264698.html
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202881534301-sarkozy-redescend-dans-l-arene-ce-lundi-apres-midi-a-l-ump-583845.php?google_editors_picks=true
http://f24.my/1aV5cft (France 24: Nicolas Sarkozy devant l'UMP)