Utopie

L'utopie n'est pas un luxe, c'est une nécessité.

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samedi 21 décembre 2013

Petites histoires de la Nativité à Noël sur fond de politique migratoire.


Elle s'appelle Maria, elle est roumaine, elle a fui la Roumanie avec Josef, elle ne veut pas que son premier-né lui soit enlevé par le chef de sa communauté pour le faire mendier ou voler car elle fait partie de la caste des Roms esclaves des autres Roms.
Elle s'appelle Maya, elle est nigériane, elle a fui le Nigeria car elle s'est fait kidnappée et violée, afin que son bébé soit vendu à un couple stérile, dans une usine à bébé, établissement qui prospère dans le sud de ce pays. Avec Youssoupha, qui l'a rencontré dans son périple d'exil vers une vie sensée être meilleure, ils veulent élever ce bébé à naître dans un endroit où elle ne craindra plus d'être persécutée comme fille-mère et à nouveau kidnappée et vendue.
Elle s'appelle Maryam et a été vendue à un chef de guerre pashtoune à 14 ans. Elle a rejoint son amour d'enfance dans sa fuite, elle ne veut pas que l'enfant qu'elle porte devienne un monstre comme son père, et épouse à nouveau une enfant pour la violenter. Elle risque la mort si elle reste en Afghanistan, au mieux la prison.

Une nuit, la jeune femme Rom accouche dans une baraque faite de cartons et de bois récupéré, dans la campagne française, sans savoir exactement où elle est.
La jeune Afghane met au monde un bébé sous un porche près de l'hôtel Oasis d'une ville du Nord.
Maya l'Africaine donne naissance à son fils dans un squat de la région parisienne.

Pour tout roi mage, les émissaires de la République se présentent à la famille Rom en uniforme bleu foncé, détruisant et  renvoyant les nomades à une infernale errance.

Les huissiers se présentent dans le squat où l'enfant dort depuis peu.
La famille afghane a plus de chance, un bateau la prend en charge pour partir en Angleterre.

Jésus le Rom sera condamné à la misère et à la mendicité forcée.
Yissam l'Africain sera renvoyé chez " lui", dans un pays qu'il ne connait pas, à l'âge où il devrait aller à l'école, ayant vécu de squat en squat, chez les marchands de sommeil, dans des conditions de vie épouvantable, il finira sans doute dans la rue, ses parents se seront faits massacrés par les flambées de violence du Nigeria. La misère n'est pas plus belle au soleil.
Issa l'Afghan sera accueilli en Angleterre, il fera des études, et deviendra un universitaire renommé, ses parents se saigneront aux quatre veines pour lui donner une éducation, au lieu que sa mère soit renvoyée à son existence de fantôme.


Si Jésus le vrai revenait sur Terre, qu'il ne choisisse surtout pas la France.
Et pourtant, nous faisons presque tous une crèche chez nous pour Noël, célébrant la chance d'avoir un enfant miraculeux qui vient au monde pour l'avenir de l'Humanité.
Cette histoire d'il y a 2000 ans parlait d'une mère célibataire réfugiée dans une étable, une grotte ou sous des palmiers, fuyant un endroit où elle était persécutée, pour quelle raison, ce n'est pas si important, le fait est qu'elle trouva une terre hospitalière où elle put mettre au monde son enfant, trouva la stabilité pour sa famille, on l'aida et son enfant changea le monde.
A méditer, pour ceux qui croient et ceux qui ne croient pas. L'esprit de Noël, c'est ça aussi.

Liens:
Une usine à bébé démantelée au Nigeria
 http://www.aljazeera.com/news/africa/2013/12/girls-freed-nigeria-baby-factory-raid-2013122014148117973.htmlV
La condition des femmes Afghanes:
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/07/08/l-execution-filmee-d-une-femme-triste-rappel-sur-la-condition-feminine-en-afghanistan_1730826_3216.html
http://www.in-terre-actif.com/53/dossier_la_situation_des_femmes_afghanes
Etre une femme Rom en Roumanie:
http://www.terrafemina.com/societe/international/articles/1156-etre-une-femme-rom-en-roumanie.html

Images issues de :
http://www.mindfully.org/Reform/2003/Amina-Lawal-Adultery-Stoning25sep03.htm
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120827.OBS0545/roms-expulses-a-evry-comment-on-va-faire.htm
http://www.parismatch.com/Actu/International/Une-Afghane-etranglee-par-son-mari-pour-avoir-accouche-d-une-fille-157777

jeudi 19 décembre 2013

Non, les étrangers ne piquent pas les logements des Français et des SDF #desintox


 Vous avez pu voir cette photo, que j'ai retrouvé chez un ami sur Facebook.... C'est une intox totale.

C'est une mauvaise rumeur qui coure depuis un moment, au point que ça commence à intoxiquer des gens qui ne sont pas racistes et qui ne voteraient pas au FN: une simple question de bon sens, disent-ils. Alors qu'on aurait des gens en souffrance en France, nos compatriotes devraient être logés en priorité, on n'aurait pas de place pour les bons sentiments. En bref, quand la famille va mal, on va pas aider son voisin de passage.

Ce raisonnement très simple et logique en apparence ne tient pas debout.

En premier lieu, les SDF ne sont pas en majorité des Français. C'est pas moi ni un analyste lambda qui le dit, c'est l'INSEE. La composition de la population sans logis montre que seulement 47% des sans-logis sont Français.

"Parmi les 81 000 adultes sans domicile usagers de ces aides, 47 % sont de nationalité française, 18 % sont des étrangers non francophones (sources), 35 % sont des étrangers francophones. Un cinquième des sans-domicile étrangers sont nés en Europe (22 %). La part des étrangers parmi les sans-domicile est ainsi passée de 38 % en 2001 à 53 % en 2012. Elle est près de neuf fois plus élevée que dans la population de France métropolitaine. Cette hausse s’explique en partie par l’augmentation du nombre de demandeurs d’asile qui n’ont pas de place dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et s’orientent donc vers les services d’aide aux sans-domicile."

On voit donc bien qu'on a appliqué la préférence nationale depuis une dizaine d'années, et ça, sans attendre Marine Le Pen et Jean-François Copé.
 Les SDF, auxquels vous ne parlez pas, en général, par peur, par lâcheté ou habitude, sont d'ailleurs majoritairement de type européen, ce qui inclue les caucasiens de toute l'Europe et les maghrébins, les moyen-orientaux. Il est donc facile de se dire qu'il y aurait un nombre incalculable de Français dans les rues quand il existe une barrière invisible entre eux et vous, entre eux et nous, quand ils n'ouvrent pas la bouche.

D'ailleurs, dans la proportion des sans-domicile qui ont retrouvé un logement, on n'en trouve que 5 à 11 % qui sont d'origine étrangère ou apatrides, alors que nous sommes à 53% d'étrangers dans la rue dans la population SDF...c'est ça, loger des étrangers en désavantageant les Français?  On ne compte pas ceux qui sont morts dans la rue, bien entendu...A moins que d'insinuer qu'un étranger serait plus résistant au froid?

Alors, la rumeur qui dit qu'on héberge plein d'étrangers dans les hôtels et associations au détriment des Français?
La réalité (issu du premier lien cité):

"Les hôtels accueillent principalement des étrangers (73 % des résidents francophones) ; ces derniers sont également nombreux parmi les sans-abri (45 % des sans-abri).  Les femmes étrangères sont souvent hébergées en hôtel (33 %, contre 7 % de femmes françaises), particulièrement quand elles ont des enfants ; elles sont moins souvent en logement associatif (33 %, contre 55 % des femmes françaises). Les hommes étrangers vivant seuls connaissent des conditions de logement encore plus précaires (sans-abri ou dans un centre qu’il faut quitter le matin) que les femmes étrangères seules."

On récapitule : si les étrangers sont dans un hôtel, c'est qu'on ne leur réserve pas les centres associatifs stables et les structures adaptées pour sortir de leur situation. On voit bien que les femmes françaises sont privilégiées et que les hommes étrangers seuls sont abonnés aux centres précaires. On n'arrive pas à sortir de la rue et des dispositifs d'urgence quand on est d'origine étrangère, que très peu, ou alors les pieds devant.

On est loin du tableau idyllique ou apocalyptique selon, des étrangers logés nourris aux dépens des Français...

Qu'en est-il de l'accès au logement social?
Il est catastrophique, c'est clair mais il l'est encore plus quand il s'agit de ménages d'origine étrangère: Là-aussi, l'INSEE est catégorique:

"Les ménages étrangers vivent dans des logements plus petits que les ménages français. Disposant de moins de pièces pour plus de personnes, ils subissent un surpeuplement relatif. Obtenir un logement plus grand est alors la principale raison de leurs déménagements. Devenir propriétaires arrive en deuxième position. En effet, moins d'un tiers d'entre eux le sont contre plus de la moitié des ménages français. Du fait de leur concentration dans les grandes agglomérations et de leurs ressources plus faibles, ils habitent deux fois plus fréquemment dans une HLM. Même si le confort sanitaire s'est amélioré depuis une quinzaine d'années, la moitié seulement des ménages étrangers se déclarent satisfaits de leurs conditions de logement contre les trois quarts des ménages français."

"Selon l’enquête Logement de fin 1996, le nombre de ménages étrangers était à cette date de 1,3 million, soit 5,7 % de l’ensemble des ménages. Cette part est légèrement en baisse par rapport aux enquêtes précédentes. Parmi les ménages étrangers, 44 % viennent de l’Union européenne et 35 % du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie)."
"Ils disposent en moyenne de 3,6 pièces pour 3,3 personnes, contre 4,0 pièces pour les ménages français avec 2,4 personnes."
"Dans le parc collectif par contre, quatre ménages étrangers sur dix vivent dans un appartement surpeuplé, soit deux fois plus souvent que les ménages français "
"L’accès aux logements HLM paraît cependant plus difficile pour les étrangers que pour les Français : 27 % de leurs demandes datent de plus de trois ans, contre 11 % pour les Français. 31 % des ménages étrangers ont été découragés de faire une demande HLM soit par une réponse négative, soit parce qu’ils estiment avoir peu de chances ou ont été dissuadés de le faire lors d’une démarche. Les ménages français se retrouvent deux fois moins souvent dans cette situation.Parmi les ménages étrangers habitant en HLM, 56 % ont une nationalité du Maghreb. À conditions de revenu, de logement et de type de famille égales,ces étrangers sont en effet plus fréquemment logés en HLM ; ils n’envisagent généralement pas de quitter le secteur social."

 Une autre enquête de l'Insee, plus récente, de 2007, fait apparaître que  82 % environ des locataires HLM sont français de naissance, ou français par acquisition à environ 6%, dont la plupart des français de naissance ont le décile de revenu le plus haut. D'ailleurs, en aparté, un ménage sur 5 en HLM a des revenus aisés...qui nécessiteraient de les renvoyer dans un parc privé. On ne le fait pas...

Selon la même enquête, 15,1 % des locataires HLM ont un chef de famille, le locataire de référence étant né hors de France et d'Europe, ainsi que 6, 3% ont un référent né en Europe, le reste étant bien franchouillard.

Il existe un plafond de verre, encore pire que ce qu'on imagine, afin d'interdire aux "zétrangers" de venir squatter les HLM en masse.
Cela est bien décrit dans cet article des debunkers, qui s'appuie sur cette étude, dont ils soulignent la description du lent mécanisme qui décourage et interdit aux ménages d'origine étrangère d'accéder à un logement social.

"Ce délai pourrait s’expliquer par une offre faible de grands logements. Bien que les logements du parc HLM soient en moyenne de plus grande taille que ceux du parc privé, les grands appartements sont réputés se libérer moins vite que les autres, et les ménages immigrés demandeurs de logement HLM sont souvent de taille élevée : un sur trois comporte au moins six personnes, au lieu d’un sur six dans l’ensemble des ménages. Mais l’ancienneté de la
demande n’est pas seulement liée à la taille des familles, puisque les ménages d’une à quatre personnes sont proportionnellement aussi nombreux à attendre depuis au moins trois ans (graphique 4).
Les ménages immigrés sont plus souvent découragés que les autres face à une demande de logement HLM. En effet, certains ménages souhaitent changer de logement tout en envisageant
de rester ou de devenir locataires, mais n’ont pas déposé ou renouvelé une demande de HLM. Parmi eux, 15 % sont « découragés » : ils ont fait antérieurement une demande qui n’a pas abouti ;
ou bien ils ont fait une démarche auprès d’un organisme qui les a dissuadés de déposer un dossier ou a refusé leur dossier ; ou enfin ils pensent qu’ils n’ont aucune chance d’obtenir un logement HLM bien que leurs revenus ne soient pas supérieurs aux plafonds ; cette proportion
de 15 % passe à 27 % pour les ménages immigrés."


Mais l'universitaire cité par mes confrères dit aussi autre chose de terrible et qui fait franchement froid dans le dos, bien que lucide et sans fards: il n'y a aucune harmonisation des critères de logements, qui sont soumis à l'arbitraire d'une assistante sociale, d'un maire ou  d'un fonctionnaire HLM, ainsi que des entreprises mises à contribution, un des aspects les plus dangereux, qui revendiquent leur part de logement HLM pour loger leurs employés, en profitant du système, quitte à soit les sous-payer, ou à loger leurs cadres dedans, sa vergogne, ce ne sont pas les politiques qui en profitent le plus:

"Tout organisme HLM doit avoir une commission d’attribution, qui examine les candidatures. Celles-ci émanent des réservataires, c’est-à-dire des préfectures, des mairies et d’organismes privés qui, en raison de leur participation financière à la construction, peuvent soumettre leurs candidats sur une fraction des logements du parc social."

le 1% logement se traduit en gros pourcentages réservés... Voir ce rapport en Ile de France, qui montre qu'environ 35 à 46 % sont des logements réservés à des contingents du 1% logement, se traduisant par 35 % environ d'attributions!!! Il est impossible de savoir quelles sont les entreprises  et à quel niveau sont les bénéficiaires.

 L'universitaire décrit bien ensuite comment on expurge les "indésirables", les étrangers, au nom de la mixité sociale et dans l'intérêt, la bienveillance des candidatures" amies": 

"Or, depuis plusieurs années, les organismes HLM ont progressivement « confisqué » ce contingent, de même que celui des communes, afin d’y loger les candidats de leur choix. Quant aux communes, la maîtrise des attributions devient pour elles un levier d’action décisif, dans un contexte financier difficile pour beaucoup d’entre elles [6]. Au sein de ce jeu de concurrences, dans lequel nul n’est en mesure d’imposer son autorité, un système de négociation et d’arrangements « au coup par coup » se met en place [7]. Ainsi, de nombreuses préfectures ont intégré, en amont, les critères de sélection des organismes HLM, et évitent d’envoyer « trop », ou « trop fréquemment », des candidatures étrangères ou originaires de certains pays. Ou encore certaines proposent aux organismes plusieurs candidats sur le logement qui leur est réservé : le bailleur peut choisir parmi ces candidatures, mais à condition d’accepter, de temps en temps, une candidature considérée comme « difficile ». "

"Et c’est au niveau de cette appréciation que les préjugés en direction des étrangers ou des individus considérés comme tels sont susceptibles d’intervenir. Ainsi, un nom à consonance étrangère (ou plus exactement traduisant des origines maghrébines ou d’Afrique noire) jouera, de manière plus ou moins consciente et rationalisée, comme un indice d’une candidature « difficile » ou « à risque », car associée à une famille nombreuse, au bruit, aux problèmes financiers et/ou aux conflits de voisinage. Le traitement individuel des dossiers ne conduit pas forcément à la discrimination. Ce traitement individuel peut même être nécessaire et utile aux candidats, souvent peu informés de leurs droits.

Mais l’absence de règles n’en a pas moins un effet considérable car elle conduit à laisser fonctionner d’autres grilles d’analyse, notamment les grilles d’analyse racistes, extrêmement prégnantes dans la société française. C’est de cette manière-là, en effet, qu’il faut comprendre le lien entre racisme et discrimination. Les pratiques discriminatoires ne sont pas nécessairement des comportements motivés par des convictions racistes conscientes. Pour autant, la discrimination n'est pas non plus la simple conséquence d'un « système », c'est-à-dire de contraintes structurelles qui conduiraient des acteurs dénués de tout préjugé raciste à mettre en œuvre ou à relayer à leur insu des pratiques discriminatoires. En réalité, ces pratiques se développent quand, dans certains contextes, des catégorisations ethniques produites socialement sont intériorisées et mobilisées par des individus, avec intention ou non de discriminer, et qu'elles fonctionnent au détriment des étrangers ou présumés tels. L’émergence du principe de mixité sociale a, de ce point de vue, joué un rôle considérable."


Alors, les immigrés, sans-papiers, étrangers logés au détriment des Français? 
Une belle intox et une belle connerie, un fantasme qui ne résiste pas à la réalité d'une France qui reproduit consciemment ou inconsciemment des mécanismes d'exclusion et de discrimination qui aboutissent à des comportements racistes, qui font qu'un étranger ne sort que difficilement de la rue, qu'un étranger a des chances minimales d'obtenir un logement social, en fait, en conclusion, la préférence nationale, contraire à nos règles républicaines, cela fait longtemps qu'on l'applique, et la situation globale des gens pauvres français ne cessent de se détériorer...tout en restant plus "facile" que celle des gens pauvres  d'origine étrangère ou étrangers.
D'ailleurs, si vous êtes un jour dans la rue, vous aurez bien plus de chance d'en sortir si vous êtes d'origine française, de sexe féminin, avec enfant ,qu' homme célibataire... et encore pire si, à votre handicap de situation et de sexe masculin, vous rajouter votre qualité d'"immigré" ou d'étranger.

Alors, c'est qui qui crache à la gueule de notre démocratie et de ses principes d'égalité et de fraternité ? Le pauvre SDF noir, celui qu'on remarque le plus, lui, il est trop occupé à ne pas crever de froid pour penser à ça, faut dire.









lundi 16 décembre 2013

Des amis, des blogs et les autres



Au début, j' avais envie de mettre" mes blogs, mes amis, mes emmerdes", afin de rendre hommage à Aznavour, mais je me suis dit que de lire des jérémiades ou des plaintes sur le sujet du blogging ne passionnerait que les vautours ou les affamés de buzz et de clash, vu que trop souvent, il arrive que sur Twitter, on me réponde sur un titre de lien, et pas sur le contenu du billet, ou que je fasse de l' humour, on comprend littéralement sans voir le deuxième degré, ah zut, je me plains...
Oui, des emmerdes pour les épisodes de la vie blogosphérique, c'est un peu fort de café.

Néanmoins, je vais parler de ma courte, mais riche expérience de blogueuse, ainsi que des relations cordiales, amicales, sur fond d' échanges d' idées que l'on peut avoir.

Comment j'ai été accueillie,quand je suis passée de lectrice passive à commentatrice, puis blogueuse?

Les blogs politiques et idéologiques n'ont rien à voir avec les blogs de passions diverses et de marketing, par exemple. J'ai eu des expériences dans ces domaines avant, vous me permettrez de garder cela pour moi, sauf que les façons de faire sont très différentes.

J'ai été un peu déstabilisée au début, car la convivialité et le savoir- vivre auxquels j' étais habituée ne sont pas les mêmes en général.

Au début, j'ai eu le soutien de Juan, soutien chaleureux et sans conditions, ce qui fait que je le considère comme mon parrain. Sur internet, les liens sociaux ne se limitent pas à Twitter, ou Facebook, surtout quand on s'astreint à écrire sur la politique et la société bénévolement, on a besoin d'une blogroll, de liens vers des blogs qui, à leur tour, vous renvoient des visiteurs.
C'est pas important, que les liens vous amènent moins d' un visiteur ou pleins, même si c'est plus agréable d' en avoir pleins, c'est le principe qui est le plus important, le fait que cette convivialité se traduise par un commentaire, un lien vers un blog, un RT sur Twitter. On sait alors que ce qu'on écrit a trouvé un écho.

Je crois que Nicolas a bien compris le sens de l' amitié entre blogueurs. C'est aussi un de ceux qui m' ont accueilli avec une chaleur humaine, et aussi du caractère, d' ailleurs. Nicolas est généreux à sa manière, très. D' ailleurs, même si on s'est frité, parfois, on s'en fiche. C'est pas ça qui compte. C'est pour cela que j' apprécie le taulier. Et m'en fous, de ce qu'on en dira, c'est comme ça. J'ai une tendresse pour les cravates à chier.

Dans la même catégorie, il y a Bembelly. Oh, on s'est fâché un moment, alors que j' adore ce mec aussi, son humour, son style et sa personnalité. Lui, il lui a fallu du temps pour me lister, bien plus une question de refaire son blog qu' autre chose.
J' ai donc seulement un de ses blogs en lien, il sait ce qui lui reste à faire, s' il veut que je mette les autres.

Il y a aussi l' adorable Elody. Elle, c'est un ange, mais ne vous trompez pas, elle sait se défendre, malgré le fait qu' elle essaie de ménager les gens. Elle, pareil que Juan et Nicolas, aussitôt demandé, aussitôt dans la blogroll.
De la même manière, le bijou de blog appartenant à Cycee, les blogs de Fred Camino, celui si riche en réflexion de Cyril, l' indispensable garde du corps de Montebourg, Melclalex, Gaël, qui décortique l'actu comme une noisette,Une  Omelette très relevé, Slovar discret mais efficace ... furent parmi les premiers aussi, tant et si bien qu'on crût que je faisais partie des Leftblogs. Non, ce n'est pas le cas.
Ah, j' oublie Apolline, avec qui aussi je suis resté en froid un moment, il faut dire que nos avis divergent très souvent.

Ensuite, les amis que j' ai appris à connaître, qui sont venus enrichir ma blogroll comme des rencontres au parc, dans un magasin, au un événement, au détour d'une rue de la blogosphère...
Mon ami Bab est un des plus important : on se parle dans la vraie vie, j' aime sa manière de penser.
Une chtite tendresse  aussi pour l'ami Stef, qui se fait rare, hélas.

Il y a eu Jean- Luc Letombe, du blog la lettre de Jaurès, il reprend moins mes articles, le pauvre, je suis devenu parfois très acerbe envers la gouvernement.
Il y a le petit bonhomme et ses états d' âmes, ses belles images de ciel. . Il y en a d' autres comme Hielenab, le p'tit bouchon, Jacques Ambroise le bulldozer anti-con, Pierre-Alain qui commente l'actu comme son ombre, L'ovni Caveat Emptor, Gérard Duchmol, toujours combattant l' injustice et meilleur ennemi de beaucoup, pourfendant la gauche molle de son verbe tranchant, un vrai de vrauche, même si j'aime pas qu'on dise gauche molle ou vrauche, et que ça m'énerve de voir Nicolas et Gérard se bagarrer...mais bon, c'est la vie.

Il y a aussi les nouveaux : lediazec, radiblog, l' incroyable poésie vitriolée fantaisiste du premier, l' iconoclaste gentillesse de l' autre.

Enfin, voilà, pour les autres blogs moins actifs, j'ai pas tout mis, en fait, c'est un sacré travail, de lister tout ça. Mais qu'est-ce que ça fait du bien, comme voir une photo d'amis, on en deviendrait sentimental, tiens...Cela fait pas du bien non plus, car du coup, j'ai du trier ma blogroll, enlever certains...ptit air de blues...

Tous ces blogs sont des lieux qui comptent, des endroits où les tauliers, je les aime bien, je sais que c'est réciproque,que j' y suis bien accueilli et vice- versa.
C'est ça qui est bien. C'est important, les liens.

Et puis, il y a les autres.

Il y a des blogs qui ont disparu, ça, c'est moins drôle, ce dont je parlais précédemment.
Il y a les blogs où les gens semblent se méfier de vous, comme vous n'étiez pas de leur milieu, on vous snobe, même si vous venez commenter et que vous appréciez ce qu'ils font, l'échange se faisant à sens unique, on finit par se lasser de venir et de commenter. C'est triste, inexplicable. Alors pourquoi? Un sens trop clanique du blogging, un emploi du temps trop chargé, un melon parce qu'on est connu?
Et puis du coup, on n'ose plus trop penser. On garde ça pour soi, car il n'y a rien de pire que de penser à la place de celui qui ne vous répond pas.On peut aussi se tromper. On trouve ça dommage.

Car du coup, on ne tend plus la main, on n'ose plus, alors qu'on a envie d'échanger. Car c'est quand même un comble, quand on tiens un blog politique, de ne plus oser demander des échanges. On commente moins, ou surtout chez certains, ceux chez qui on se sent vraiment bien. Et puis, on échange aussi via les mails, le téléphone, on espère se voir en vrai aussi.
Alors, on attend, qu'au détour d'une rue de la blogosphère, comme sur le chemin de la liberté, on continue les rencontres.et qu'on garde cette convivialité qui fait qu'on dépasse les clivages aussi.
Ce serait quand même dommage de mettre des barrières entre nous tous, sur un lieu virtuel qui est censé ne pas en avoir...

Avis donc aux blogs de droite, du centre, si vous voulez, il y a toujours une place, aussi, tant que vous avez l'élégance d'une certaine manière de penser...

Quand à vous tous, ma blogroll, je vous adore! Linkons-nous les uns les autres! Et F*** à ceux qui trouvent ça cul cul ou trop bisounours, vous savez quoi, eux, je les emmerde!

Mise au point sur Judith Butler: études de genre et nouveau féminisme

Vous le savez, je ne suis pas tendre avec le féminisme, surtout les extrémistes de tout bord me gonflent, et  il y en a dans le féminisme, comme une certaine Caroline Fourest chez nous, par exemple, son opposé s'appelle Frigide Barjot ou Christine Boutin,  c'est mon avis en tout cas, aussi dangereuses, et je n'en démordrai pas, sauf si on me prouve de manière indubitable que j'ai tort.

Car tort, j'ai eu et je l'avoue, je le revendique, même. Les erreurs vous font progresser. J'ai eu le tort de voir les études du genre par le prisme français du féminisme extrême. Même si je crois encore que cette théorie ou ces études ne sont pas primordiaux pour notre survie, je ne pensais pas que Judith Butler était si intéressante et si ouverte, et que le féminisme, hors Hexagone progresse vite, et dans le bon sens.

J'ai toujours pas tout compris, chère Elody, mais je commence à mieux comprendre, car ne pas comprendre quelque chose m'énerve toujours. Je ne comprendrai jamais rien aux mathématiques pures, je m'en remettrai mais j'aime l'ethnologie, la sociologie, les cultures, donc je suis contente de la mise au point que Butler a faite dans le Nouvel Obs ces derniers temps.

Cela va permettre aussi à nos" machos" chéris qui se soignent, comme Nicolas, de mieux appréhender ce que sont les gender studies.

Je résume:

-Butler ne nie pas, contrairement à ce que des féministes extrêmes disent, ainsi que ses détracteurs, le sexe biologique, ainsi que son déterminisme physique. Elle parle seulement de l'éducation qui conditionne la vie des gens en fonction de leur sexe selon la société où l'on vit. Le débat éternel de l'inné et de l'acquis, quoi, pas de quoi fouetter un chat.

-Elle dit même que la nature féminine ne peut se conjuguer qu'au singulier, c'est à dire qu'elle dépend de l'individualité, comme la nature masculine, ouf!

- Le "mâle hétérosexuel blanc": ce n'est pas un ennemi, c'est un archétype qui existerait en Occident, un peu comme le Bourgeois, le Financier, le Puissant, c'est là où je ne suis pas en accord complet avec elle, mais je comprends mieux, ce n'est pas haïr tous les hommes et rejeter le blâme sur tout ce qui ne va pas sur "le mâle hétérosexuel blanc".
La partie de sa démonstration sur la partie noire du mâle blanc est assez amusante, d'ailleurs, pourquoi pas? Mais je ne suis pas sûre qu'ici, on ait beaucoup de "blancs " qui deviennent blacks, cela se comprend d'un point de vue figuré. Quoi que, quand on voit la paupérisation de la société, nos exclus sont bien devenus des quart-mondistes, un travail ne suffisant pas pour qu'un SDF sorte de la rue...
On a bien un Johnny Clegg qui se sent zoulou, un Bohringer qui se sent Africain sénégalais...

-Elle critique le fait qu'on dise qu'elle veut uniformiser le monde alors que selon elle, c'est justement la reconnaissance de la diversité qui doit être un acquis : que des gens puissent être transgenre sans être rejetés par les hétéros ou les homos, par exemple. En fait, son monde idéal est plus celui de la liberté absolue de tout faire et de tout être, après est-ce réalisable? Surtout chez nous où on nous restreint les libertés de plus en plus...

-Elle dénonce même les attaques de certains milieux gays et lesbiens contre les religions, surtout celles qui sont ciblées contre l'Islam, sans qu'on soit aussi courageux envers les chrétiens qu'on l'est contre les musulmans : elle dit même qu'il y a des quartiers gays dans des pays comme l'Egypte, en Palestine, à Ramallah.
Elle va même dire que l'interdiction du voile est mauvaise à terme, car elle prive la femme de la volonté de l'enlever de son plein gré.
Là, il faut expliquer: aux USA, en Grande-Bretagne, en Suède, Norvège, etc...le voile n'est pas interdit ni stigmatisé autant que chez nous. Chez elle, l'Etat ne se mêle pas de cela, elle penche donc plus pour l'éducation et l'évolution, en prenant l'exemple sur le mariage pour tous : on peut se marier mais ce n'est pas une obligation. Bon, ça, c'est en fait le plus polémique sur cet interview, sans doute plus que son combat contre le colonialisme et ses méfaits dans les sociétés colonisées sur les conditions féminines et le genre. C'est pas demain la veille qu'on fera accepter cette vision à notre laïcité inflexible.
Comme c'est très difficile de parler des conditions féminines dans la société israélienne qui est machiste à la base, coercitive, et loin, très loin de la société démocratique qu'on cherche à nous vendre...

En Conclusion, je ne suis pas d'accord avec tout, mais il est effectivement à noter que le féminisme évolue, dans le bon sens, et c'est une bonne nouvelle, comme en général, on doit attendre un peu, les attaques violentes des féministes extrêmes devraient laisser la place dans le futur à un climat plus apaisé sur la question du droit des femmes, espérons-le!

dimanche 15 décembre 2013

La place des écrivains "collabos" ou "martyrs" est celle que nous leur laissons



Je vais faire plaisir à Didier Goux et même lister son blog sur ce billet. Enfin, plaisir, je n'en suis pas sûre à 100%, sinon, on ne se refait pas.
Mais voilà que je tombe sur une série d'articles qui met ces écrivains qu'on dit "collabos", voire même "martyrs" pour les autres, ayant flirté avec l'extrême-droite, ou en étant carrément, aux propos qui étaient souvent haineux, ayant soutenus Pétain, ayant réellement collaboré pour d'autres.

Je vais refaire un point sur les collaborateurs de la deuxième guerre: il faut savoir que Sacha Guitry a été accusé de collaborer, tout comme Arletty et d'autres.
J'ai, dans ma famille, un homme, mon arrière-grand-père, qui a soutenu Pétain pendant et après la guerre. Mon grand-oncle était dans l'armée de Vichy qui fut coulée par les Anglais en 1943 : sur sa mention dans la banque de données publiques, figure" noyé" et" non mort pour la France".
Cela fait drôle, quand même.

Qu'on ne s'y trompe, je le répète, je ne fais nullement un coming out en nauséabonderie d'extrême-droite, je ne supporte pas le racisme, et j'ai du mal à lire des passages haineux sur les Juifs, les Francs-Maçons, les Roms, les Musulmans etc...Je ne cautionne pas les écrivains, même avec du talent, qui propagent la haine.

Il n'empêche.
Dans la bibliothèque de mon père gauchiste, héritée de celle de son grand-père, en partie, il y avait des auteurs comme Charles Maurras, Maurice Barrès, Robert Brasillach ( un recueil des articles parus dans Je suis partout), Céline, Pierre Benoit, etc...Oh, il n'y avait pas que ça, cela aurait été paradoxal. Mais comme je lisais tout ce qu'il y avait dans cette bibliothèque, j'ai lu tout ça. Et bien, je n'en voue pas un culte à Renaud Camus et d'autres pour autant, c'est même le contraire.
De Pierre Benoit, je n'en ai retenu que la fascination orientaliste et exotique et l'histoire dingue de l'Atlantide.
De Barrès, j'ai retenu le style, de Céline le génie.
Je comprends donc tout à fait que ces gens-là aient leur place dans l'histoire littéraire de notre pays, sinon, il faudrait interdire Voltaire, Rousseau et son bon sauvage, concentré de racisme, ne plus parler de Ferry, prosélyte de la colonisation, Verne, quand il dit que l'Algérie ne compterait plus un seul Arabe à la fin de la guerre en parlant de progrès...la liste est longue.

Brasillach a été fusillé et Papon a tutoyé les honneurs. Certains , pour revenir aux écrivains sont rentrés dans l'Académie Française et d'autres, là-dessus, je serais plus vigilante. Il est entendu que notre société a quand même évoluée, et qu'il ne faut plus, il y a des limites, que le copinage des milieux littéraires soient plus important que le talent, ainsi que les contenus que publient les dits écrivains. Je pense à Morand, et Chardonne, mais c'est mon avis.
Ensuite, bien sûr qu'il faut les publier, les republier, sans fards et sans censure.
Ce que nous faisons de leurs écrits, c'est autre chose, il faut quand même que les gens puissent se faire leur propre jugement. Ces écrivains sont morts. On ne peut plus les juger pénalement, mais on peut s'en faire son propre avis et condamner ce qui est condamnable, lancer le débat, expliquer, c'est quand même le rôle des professeurs et des parents pour les plus jeunes, des critiques et journalistes, blogueurs etc...pour les autres.

Il n'y a rien de pire que ce qui est caché, interdit, comme maudit, les gens vont voir, par curiosité et sans aucune explication, sans repères, ils peuvent se dire que malgré tout, c'est pas si grave que ça, ce qu'ils ont écrits comme franchement horrible et condamnable, alors que ça l'est, humainement parlant.

Céline est un génie, un génie qui va propulser néanmoins des torrents de haine contre ceux qu'il estime polluer son monde, presque tout y passe, mais effectivement les passages antisémites sont terribles. C'est cela qu'il faut montrer, qu'un homme n'est pas forcément tout blanc, tout noir, qu'un homme écrasant de talent peut humainement parlant être une ordure. Il n'a pas collaboré vraiment de manière active, mais a fini sa vie isolé, retiré. Il n'empêche que c'est un écrivain à connaître.

Ces écrivains de l'entre-deux-guerres sont à connaître vraiment, et ils ont leur place dans les anthologies littéraires et dans l'histoire, même la grande. Qu'ils servent la soupe à l'extrême-droite, c'est une évidence, mais plus on les censurera, plus leur intérêt augmentera. Tiens, qui me dit ce qu'on a retiré de positif à censurer Dieudonné? Il est plus prospère que jamais, bénéficie de beaucoup de sympathies, et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

Leur place, à ces écrivains collabos, comme on les appelle dans ces articles en lien, est celle qu'on leur donne, ni plus, ni moins. Se souvenir d'eux comme écrivains et aussi comme activistes douteux, c'est important aussi. Au même titre qu' Oradour sur Glane est restée en ruines, afin de témoigner, il y a des pans de notre histoire qui doivent être vues et lues, pour ne pas oublier.

Article qui se termine par un lien vers mon ami Pensezbibi, qui est plus à sa place ici, dans ce blog, d'ailleurs, que ce cher Didier Goux, nauséabond écrivain en bâtiment.

Liens en rapport avec cet article:

Le retour des collabos
Chardonne-Morand: les collabos écrivent aux collabos
Contre les Collabos, feu!
20 minutes pour la Mort. Robert Brasillach
Il n'y a pas que Monsieur Brasillach
Pierre Benoit Wikipédia
Ne vous trompez pas de Barrès, Monsieur Valls

Illustration: couverture d'un livre de Jean Ray, qui garnissait les rayons de la bibliothèque de mon enfance, aussi. Sans doute ne le connaissez-vous, ce n'est pas une grande perte mais ça m'a fait drôle de le trouver sur le web, lui et ses histoires de Harry Dickson.


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Pour rappel : la provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une race ou une religion déterminée, est passible d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amendes (article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse).

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