Une image qui m'a frappée hier juste avant
de monter dormir. Je regarde souvent la série la plus débile possible afin de
laisser fatiguer mon cerveau le soir: c'était
les Experts Manhattan.
Cette image: un des héros devant une
palissade grisée, dans l'écume ardoise de la nuit new-yorkaise, seul face à ces
grilles. La caméra recule et on voit un carré immense: du rien, le niveau zéro,
Ground Zéro.
Et là, me frappe cette idée insolite:
pourquoi avoir laissé ces vides? Pourquoi en faire un mémorial?
Je pense à tous ces monuments détruits chez
nous, ces immeubles, ces cathédrales victimes de bombardement, et je revois en
filigrane la célèbre porte de Munich juste après la Guerre. Je revois Amiens.
Et je pense à ces deux villes que je connais, ou rien ne subsiste des
bombardements, ou la vie a repris son
cours. Je vois le Liban, détruit tant de fois et reconstruit ensuite après
chaque guerre.
Et je vois ces carrés sales, gris, poussiéreux
au milieu de cette ville qui sont devenus bleus clair, presque bleu filasse.
Ces tours: elles étaient hautes,
triomphantes, franchement laides. Elles n'avaient qu'une trentaine d'années.
Elles ne manquent pas tant que cela dans le paysage. Ce sont les victimes qui
manquent et les familles le vivent tous les jours, en en gardant les
cicatrices.
Alors pourquoi vouloir faire ce mémorial?
Pourquoi en faire un monument aussi démesuré?
Comme si des stigmates devaient se greffer
dans la ville à tout jamais, ne pas guérir, ne pas laisser faire le temps.
Rester dans un certain masochisme institué
en mythe épique, ériger un temple à ce drame, qui pourtant n'est qu'une goutte
dans le Styx des horreurs que l'homme a pu charrier...
On ne peut que rester perplexe.
C'est là ou on se dit que la poignée de
terroristes qui a foncé dans ces tours a réussi au-delà des espérances de
l'organisation: tout s'est figé depuis ce jour, rien n'a repoussé de plus beau,
le chaos n'a pas enfanté quelque chose de meilleur mais continue partout à
engendrer haine et guerre. On a désigné les coupables de chaque côté.
Nous sommes devenus simples spectateurs
devant le niveau zéro, et nous semblons nous engouffrer dans le même néant que
celui des USA.
On nous dit quoi penser, quoi faire.
La religion, le budget, les divisions, tout
ceci a remplacé même dans la bouche des plus sociaux des mots comme humain,
social, fraternité, projet, nouvelle société...
Ce matin, mon mec m'a dit :" je ne comprend
pas Mélenchon, même lui parle d'argent au lieu des vrais problèmes...il me
gonfle. Ou sont les mots: l'humain d'abord? Mais on s'en tape du fric. Faudrait
franchement qu'on se réveille..."
Oui, faudrait: les USA ont fait de la chute
du symbole du libéralisme triomphant un temple païen érigé en masochisme
national sans se remettre en question vraiment, ces morts ont engendré des
massacres et des destructions en Irak, Afghanistan et Pakistan etc...
La victimologie du niveau zéro a donné
droit à s'enfoncer encore plus dans le monstrueux...et on construit un mémorial
tandis que Georges Bush savoure sa retraite dans son ranch au Texas...
Après on ne comprend pas la réaction du
monde qui nous entoure, car lui, il ne s'est pas figé dans le temps un jour de
11 septembre...
Il ne se symbolise pas par un homme seul,
devant deux gigantesques carrés de vide, qui a laissé la place à un immense tombeau emblématique du niveau zéro de
l'occident.
Bonjour !!
RépondreSupprimerJe pense que l'Amérique n'avait jamais rien vécu de tout ça (bombardements, destructions.. etc) Les européens oui car ils ont connu plusieurs guerres . Ils n'ont pas su gérer cette horreur et aiment se triturer les souvenirs de peur d'oublier
Bisous Laboulette
oui,bises!
SupprimerLaboulette a raison : le choc a été énorme pour un pays qui n'avait jamais été attaqué sur son propre sol. Enfin, pas depuis 1812, lorsqu'ils ont eu l'idée stupide de s'attaquer aux Anglais dans l'espoir de s'empare du Canada, avec pour résultat que les Anglais ont campé devant la Maison Blanche qu'ils ont brûlé? Apparemment, il leur fallait un monument à la hauteur du choc.
RépondreSupprimerCe n'est pas le nôtre, c'est clair
SupprimerCe qui a été fait ce jour là peut être refait n'importe où ailleurs. C'est le message d'un terrorisme barbare, abominable, qui n'a pas seulement détruit un banal monument américain, très laid.
RépondreSupprimerLes gens qui tombent... qui tombent... qui tombent...
Comme si on pouvait passer l'éponge, banaliser...
Jamais.
Ce n'est pas en faisant bien pire qu'on évite que cela recommence.
SupprimerDes enfants irakiens naissent encore avec des malformations horribles dues à l'uranium apauvri.
On ne combat pas la barbarie avec bien pire.
C'est d'autant plus révoltant, que ce sont des spécialistes de leur propre pays qui ont fait, ou fait faire, cela. Chtttt, on ne le dit pas, bien sûr, mais les preuves abondent face à un dossier officiel vide.
RépondreSupprimerOn tente le point Godwin ? Chiche. Cela me rappelle furieusement, en pire, l'incendie du Reichstag, où "les autorités" avaient profité de circonstances, sans pourtant les avoir provoquées. Car cette fois-ci, ce fut délibéré, et tant pis pour les victimes collatérales. Mon petit doigt me dit même que ce précédent fut évoqué par les monteurs de ce coup-là, qui pour faire bonne mesure choisirent l'anniversaire d'un autre évènement, vingt-huit ans plus tôt, qu'il fallait camoufler par quelque chose de plus spectaculaire.
Je ne comprends pas très bien votre réponse.
RépondreSupprimerCes tours n'étaient pas belles, et alors ?
Rien ne pourra effacer ce traumatisme. En France, tout le monde se souvient de ce qu'il faisait le onze septembre.
On ne peut pas reconstruire dessus. La vie ne peut pas reprendre banalement son cours à cet endroit précis.
Il y a un mémorial à Ground Zero.
Il y a un mémorial aussi dans la tête de tous ceux qui ont vu à la télévision cette terrible déclaration de guerre du terrorisme. Et les héritiers de Ben Laden sont toujours prêts à renaître de leurs cendres.
Oui, Plus Jamais Çà, les suppôts de la CIA ont fait une chose terrible. Oui, c'est cette officine-là qui est "terroriste", quoiqu'on dise. Rappelez-vous que seuls des pilotes très expérimentés auraient pu conduire les deux avions qui ont heurté deux tours. Rappelez-vous que seul un explosif bien spécifique, militaire, aurait pu venir à bout de cette façon-là de deux, non, trois tours. Etc... Et le président comme par hasard dans une école, loin, attendant que les nouvelles commencent à arriver en tenant un livre à l'envers. Et le Pentagone attaqué juste là où il fallait détruire des archives compromettantes, par un avion inexistant.
SupprimerGround Zero est un mémorial rappelant à jamais que ce sont les responsables étatsuniens qui ont attaqué leur propre pays. Le terrorisme, le vrai, est une affaire d'État.
Et si quelqu'un soulève le terrorisme de quelques Somaliens attaquant des navires au large de leurs côtes, souvenons-nous aussi que ces navires viennent voler leurs lieux de pêches, et qu'ils appartiennent aux pays qui viennent déverser leurs déchets très dangereux, voire radioactifs, sur les plages africaines. J'appelle cela de la légitime défense.
Je sais bien,ô Jéhovah,qu'à l'homme tiré du sol n'appartient pas sa voie. Il n'appartient pas à l'homme qui marche de diriger son pas. (Jérémie 10:23)
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