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mardi 4 décembre 2012

prohibition de SOS homophobie: ça continue!

Le lycée des années 80 dans la province profonde était monochrome: j'ai connu le temps où on pouvait rencontrer 3 ou 4 personnes de couleurs, l'"étrangère" était portugaise ou espagnole...On ne croisait ni beur ni un jeune homosexuel. Tout ceci était bien cloisonné. Il fallait aller en ville pour se rendre compte que les étrangers d'origine arabe ou africaines n'étaient pas des exceptions. Quand aux lesbiennes et gays, ils étaient toujours invisibles...

Le lycée de maintenant est différent. Les lesbiennes se revendiquent comme tel et les jeunes homos se montrent aussi, en tout cas, ils en ont le droit. il n'est pas rare que mes enfants parlent de leurs connaissances qui aiment différement, sans que cela les choque. C'est une autre manière de voir les autres, accepter la différence comme une richesse, une variété.

Mais cela n'a pas été ainsi au collège. Nous avons du nous battre contre leurs préjugés, leur expliquer qu'un homosexuel n'avait rien d'étranger ni d'allogène et que sa manière d'aimer lui appartenait en propre. Que cela ne regardait personne d'autre qu'eux et qu'on ne devait ni les considérer comme des bêtes curieuses ni comme des souffre-douleurs. Car au collège et au lycée, beaucoup de jeunes cherchent à se fondre dans la masse, être comme tout le monde. Ils n'ont pas encore compris, ou ne comprendront jamais que la normalité, c'est d'être singulier.

Alors quand je vois que l'association SOS Homophobie vient de se faire retirer son agrément, ça me fait mal, surtout quand on se rend compte que cela vient d'organisations chrétiennes sous prétexte d'atteinte aux convictions religieuses (?)...ça va mal dans ce pays...Si un document diffusé par l’association prêtait à confusion, il suffisait de dialoguer. Cela aurait pu être réglé en interne.

Je me rappelle d'un document diffusé contre le sida qui parlait de fellation et de sodomie, destiné à des jeunes de 14 ans dont les parents étaient pratiquants. Signalé au directeur, le document a été retiré, point.

Interdire. Prohiber
En attendant, les jeunes homosexuels au collège existeront toujours, avec ou sans interdiction. Et tous les parents ne sont pas aussi tolérants que certaines familles...une mesure de justice regrettable. Jusqu'où ira-t-on? La prévention et l'éducation, c'est moins bien qu'une condamnation pour tortures homophobes, quand l'irréparable a été commis?   

6 commentaires:

  1. ça ne nous rajeunit pas
    dans les années 70 le docteur Carpentier à Corbeil a été suspendu d'exercice de la médecine pour avoir diffusé un tract d'éducation sexuelle aux portes du lycée

    vive le progrès des mantalités

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  2. Anonyme12/04/2012

    Quand je vous lis, que j'écoute Duflot et que je parcours la quasi totalité de la presse, je me demande ceci: A quand l'interdiction de l'église catholique?

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  3. Raz Poutine12/04/2012

    je peux bien voir une richesse dans l'apport de cultures et de civilisations différentes.
    D'accord pour les droits des homosexuels, bien entendu, mariage y compris et adoption itou, mais je ne parviens pas à voir cette spécificité sexuelle comme une quelconque "richesse" (ni comme un "appauvrissement" d'ailleurs).
    Mais il me semble juste que ce n'est pas le bonnne grille de lecture, car ou est la richesse et ou est l'apport?
    Genet était-il un grand écrivain parce qu'il était Genet ou parce qu'il était homosexuel?
    En bref, l'homosexualité n'apporte ni n'enlève rien, il s'agit juste du droit de chacun à disposer de soi-même, point.

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  4. Baptiste N.12/04/2012

    "Ils n'ont pas encore compris, ou ne comprendront jamais que la normalité, c'est d'être singulier." Je ne pense pas que la normalité soit d'être particulier.
    Loin l'idée d'être loin de vous, mais il faut se rendre a l'évidence, la norme a été crée pour "unir" ou bien "contrôler".
    Je dis crée, c'est idiot, nous sommes tous demandeurs a un certain niveau, d'être dans la norme.
    Sauf que la norme, est belle et bien quelque chose d’inatteignable, inexistant.
    Comme ces ballets de danse, ou encore ces nageuses qui cherche la normalisation dans leurs danse, calqué sur ce qui serait la norme.
    Mais justement quels est t'elle ?

    Il faut bien l'avoir entendu de quelque chose, de quelqu'un ? ET c'est ici, que la normalité ne devrait pas prendre le sens qu'on lui connait, un sens absolu, autoritaire. Qui est bien souvent, cause d'un rejet de l'autre.

    Et la normalité est a mon avis, plus porteuse de rejet, qu'elle n'est vecteur de proximité. Paradoxalement.

    Quand a savoir si le religieux ... etc ... C'est un peu l'affaire du délateur, celui qui dénonce au sens général, il est toujours victime de sa dénonciation, a rebours ou a contre temps.
    Donc comme vous je souris de celle et ceux qui critique ce qui ne les regardes pas, comme pour justifier mon "analyse", en le faisant également.




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  5. Je peux re-commenter !
    "Ils n'ont pas encore compris, ou ne comprendront jamais que la normalité, c'est d'être singulier."
    Mais nous sommes tous singuliers ! Problème, pour certains c'est une tare. Problème, pour certains "je ne veux voir qu'une seule tête !!!", et pour d'autres se fondre dans la masse a un côté sécurisant.

    Je ne me suis jamais senti à l'aise dans une foule. Et chose que j'ai observée, quand des personnes avancent en papotant dans une rue, leur pas s'égalise, se met "au pas". Dans un tel cas, je suis toujours décalé.

    La dénonciation ? Oui, effectivement elle peut être honteuse, ou au contraire, assumée à pleine voix, se transformer en imprécation. Dans ce cas, cette imprécation doit bien concerner ce qui concerne tous précisément, donc les abus de ceux qui veulent "vous mettre au pas".

    Quant à l'homosexualité, qui d'ailleurs peut être exclusive, ou partagée avec son inverse (il y a toutes les nuances), ce n'est que l'un des très nombreux facteurs du fait que nous sommes tous différents : pourquoi s'appesantir là-dessus, plutôt que sur ceux qui ont une barbe en pointe, ou des pieds très grands ? Ou sur les droitiers et les gauchers ? Ceux-ci étaient bien obligés de se plier à la norme, à l'école autrefois, et écrire, avec grande difficulté, avec une main qui ne leur correspondait pas !

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    1. Baptiste N.12/05/2012

      Observez, si ce n'est déjà fait, un pas, une démarche n'est jamais la même d'un individu à un autre. J'aime à voir cela dans la foule, quand tout ces individus orientés, marche en suivant la ligne qu'ils poursuivent à tracer.

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