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dimanche 17 février 2013

idées reçues sur le port du voile dans les pays musulmans

saoudienne célèbre du début XXème

Delacroix, Algérie, 1843

femmes au Moyen-Orient XIXème

femme du début XXème saoudienne, grand voyageuse

représentation des femmes au Moyen-Orient XIXème
Je n'enfonce pas une porte ouverte : je traite un sujet brûlant et tabou qui est de remettre le récent port du voile chez les musulmanes à sa juste place. Là-dessus, racistes et fondamentalistes salafistes s'accordent à merveille pour récupérer le phénomène, on peut dire que ces deux idéologies déviantes ont le même objectif malsain : réduire la femme dans l'Islam à un bout de tissu, les uns pour faire peur, les autres pour contrôler. Mais si l'on regarde l'histoire de la condition féminine du XVIIIème siècle au Moyen-Orient et dans les pays arabes et musulmans, on se rend compte que plus la colonisation avance, plus la pénétration de l'Occcident d'un point de vue économique et politique est prégnant, plus la condition féminine se dégrade, plus le port du voile devient pour les femmes important, parfois même militant.

Il est très difficile de trouver des données sur le net à ce sujet, aussi certaines données viennent de mes propres connaissances sur le sujet.

En Arabie Saoudite, contrairement aux idées reçues, le voile porté quotidiennement n'est pas du tout répandu. Les femmes se voilent au XIXème siècle devant des étrangers, ou lorsque le temps demande à ce qu'on se protège du vent, par exemple.
Il y a même au début du XXème siècle, un assouplissement vers une libéralisation des moeurs sous l'impulsion des Ottomans.
Le port du voile se répand petit à petit sous l'impulsion des whahabites et du roi d'Arabie Saoudite, mis au pouvoir par les Anglais et soutenus par les Américains, en échanges de contrats commerciaux sur l'extraction du pétrole.
Dans les années 50, des cas de viols perpétrés par des Américains sont signalés dans la péninsule arabique, à cette période, les femmes n'étaient pas encore majoritairement voilées au point qu'on le connait maintenant. La peur du comportement des occidentaux face aux femmes du pays fait que les femmes se voilent de plus en plus.
Un phénomène de rejet de la civilisation occidentale, qui semble agressive et menaçante vis-à-vis des traditions et de l'identité des Saoudiens, s'amplifie de plus en plus, jusqu'à connaître les situations que l'on connait.

Le phénomène est partout maintenant et il se trouve que des femmes choisissent volontairement le port du voile afin de se protéger. C'est manifeste en Palestine, où le port du voile se généralise depuis 30 ans, à la fois comme une protection contre l'occupant, et une affirmation de son identité. Dans le reportage de l'émission Savoir l'Islam de ce jour consacré à Jérusalem, je vous mets ici la première partie en lien, on souligne la fracture et l'incompréhension des palestiniens face aux brimades et exactions israéliennes.

On peut dire que le port du voile était petit à petit en train de tomber en désuétude dans les endroits du monde arabo-musulman où il était usité, fin du XIXème siècle et début du XXème. Nous sommes dans une situation inverse, maintenant, car ce port du voile se propage dans des endroits où il n'avait rien de coutumier, comme en Algérie et en Tunisie, par exemple, dans ces pays, il était limité à un usage de confort et pour les vieilles dames. On voit où cela en est maintenant.

Des féministes se mettent même à revendiquer le port du voile dans des pays de confession musulmane, c'est dire qu'il n'a pas la signification qu'on veut lui donner, qui est d'ailleurs la même chez les salafistes et chez nos racistes nationaliste: un instrument de contrôle des femmes...

Il n'est pas dans cet article aucune volonté de défendre ou de condamner le port du voile chez les femmes musulmanes, y compris en France. Il est juste ici une question d'essayer d'éclairer ceux qui ne comprennent rien à ce problème.

Nous, en Occident, avons favorisé dans les pays arabo-musulmans le port du voile, directement ou indirectement.
Le port du voile est plus un rejet de la colonisation et de la tentative d'uniformisation du modèle occidental tel qu'il est perçu qu'une violation des droits des femmes, car la plupart des femmes quand elles se voilent le font d'elle-même, pour des raisons que je n'ai pas à juger.
Les islamistes fondamentalistes se sont engouffrés dans la brèche et les mesures de coercition pour le" bien des femmes", leur "protection" ,soit leur contrôle et tutelle, se sont accélérées dans certains pays, comme l'Afghanistan.
Si en Iran, les femmes revendiquaient le port du voile pour leur liberté dans les années 70 , car le Shah avait imposé l'interdiction du hijab et d'autres costumes, elles ne peuvent plus si elles le désirent sortir autrement sans s'exposer à des sanctions.

En conclusion, si nous voulons vraiment aider les femmes dans ces pays, pourquoi ne pas dénoncer les tortures que subissent les femmes palestiniennes en prison, dans cette grande "démocratie" qu'est Israël?

"Elles sont torturées, battues, harcelées, insultées, attachées des heures durant sous un soleil de plomb ou sous la pluie, privées de sommeil, confinées dans l’isolement, punies d’amendes élevées sans raison, soumises à des jets continuels de gaz lacrymogènes dans leurs cellules, privées en permanence des visites et appels de leurs proches et leur courrier ne leur est remis qu’une fois par trimestre.
Elles subissent également des intrusions nocturnes brutales et humiliantes et à des fouilles corporelles.
Le 24 juin 2010, très tôt le matin, à la prison de Damon, les Forces spéciales israéliennes dans le Golan ont fait irruption dans les cellules des prisonnières, les ont assaillies, ont fouillé les cellules et forcés les femmes à se déshabiller, à s’accroupir dans des positions humiliantes durant quatre heures sous le prétexte d’une inspection.
De même, les autorités carcérales israéliennes empêchent les prisonnières palestiniennes à se procurer plus d’un livre, ne leur permettent pas de transmettre ou de recevoir des travaux de broderie ni des magazines et décident du nombre de pièces vestimentaires dont chaque détenue peut disposer.
Les cellules sont exiguës, surpeuplées, humides, manquent d’hygiène, le soleil n’y entre jamais, elles ne sont jamais ventilées et sont par contre infestées d’insectes et de souris. Elles sont glaciales en hiver"
lien ici

Un témoignage:

"Concernant les conditions de détention dans le centre de Huwwara, Tharwat a déclaré que les matelas dégageaient une odeur nauséabonde. Un soldat les accompagnait aux toilettes situées à l'extérieur, il se tenait derrière la porte. "Nous avons été interdites de prendre une douche pendant quatre jours, et la nourriture était mauvaise. Lorsque je parlais avec ma compagne, ils nous criaient dessus, et nous punissaient en laissant l'une d'entre nous sous la pluie, à l'extérieur.
Ensuite j'ai été transférée à Asharon. J'ai été fouillée nue par des soldates, puis j'ai été transférée à Pitah Tikva pour les interrogatoires, qui ont duré quatre jours.
Les deux premiers jours à Petah Tikva, je suis restée en isolement dans une cellule. J'étais interrogée de 9 heures du matin jusqu'à 8 heures du soir. Au cours des interrogatoires, j'ai été menacée par les instructeurs de l'arrestation de mon père, de ma mère, de ma fille et de mes frères. Ils m'ont fait entendre la voix de mon fils, au téléphone. Quatre instructeurs se trouvaient dans la même pièce, un était assis devant moi et l'un derrière, et deux à mes côtés.
Lorsqu'un des instructeurs m'interrogeait et que je répondais, un autre me tenait par les cheveux, me tirait la tête et hurlait dans ma figure. J'ai été menacée de viol, par des termes insultants qui témoignent de leur barbarie.
Les cellules à Petah Tikva sont comme des tombeaux, elles sont sombres, les murs sont peints en gris noir, les murs sont rugueux, et une ouverture dans le sol fait office de toilettes, avec un ventilateur qui souffle 24 h sur 24 un air glacial.
Tharwat est revenue à Asharon, dans la section 11. Elle souffre actuellement de maux terribles à la poitrine, d'une insuffisance respiratoire, mais elle n'est pas soignée."

lien complet ici

Et ce dernier article:

"Quelques informations sur les prisons pour résistantes palestiniennes à l’occupation dans la "plus grande démocratie" du Moyen-Orient. Nous ne doutons pas qu’elles intéresseront tout particulièrement ceux qui affichent une grande compassion pour les femmes du "monde musulman" (et qui n’hésitent pas à leur envoyer leurs paras et leurs bombes pour les soulager).

Les prisonnières palestiniennes sont détenues dans de vieilles prisons datant de la période du mandat britannique (1922 à 1948), et restent, pour des raisons de "sécurité", confinées dans des cellules vétustes, surpeuplées, sans hygiène, sans intimité, ne "bénéficient" que de 3 heures de "détente" par jour, dans le meilleur des cas."

Article complet ici où on explique qu'on les prive de serviettes hygiéniques et de toilette...

Après, allez donc dire aux femmes palestiniennes de Gaza que le Hamas les brime et les enferme....
Faut parfois être un peu sérieux, et se demander qui créée les conditions des radicalisations des positions musulmanes, si ce n'est en grande partie la conjonction de vue des extrémistes de tout bord, y compris et surtout dans notre" monde radieux occidental tolérant et vecteur de paix universelle"...



Sur la condition des femmes au XIXème et XXème siècle, articles relatifs et illustrations.
http://www.mideastyouth.com/2008/06/20/women-then-and-now/
http://aramcointhe50s.blogspot.fr/2011/03/aramco-life-in-early-1950s.html
http://feminist.org/blog/index.php/2012/08/16/women-only-saudi-arabia-further-segregates-society/
http://www.al-bab.com/arab/articles/text/women_studies.htm
http://analepsis.files.wordpress.com/2011/02/sc03.jpg?w=630

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