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samedi 20 juillet 2013

Carnet de voyage express: en route vers les quartiers Nord 1

Comme vous ne le savez pas tous encore, je vis dans une région riche, dynamique et belle. Je suis dans un endroit exceptionnellement beau, dans une nature magnifique, propre, et assez préservée de la crise.
Aussi, quand nous décidons d'envoyer les enfants en vacances dans la famille, nous pensons à ce qu'ils n'ont pas ici, soit un climat différent et la mer.
Des membres de notre famille habitent à Marseille, dans les quartiers Nord, ce fameux endroit qui fout la trouille à de nombreux de nos concitoyens.
J'étais très emballée, à l'idée d'y aller, l'idée, en plus, de pouvoir aller quelques jours là-bas, afin de voir de mes propres yeux, ce qui s'y passait, et en plus, de revoir la Côte d'Azur après des années, de prendre du repos et du dépaysement, tout cela, outre le fait de rendre visite à de la famille, c'était plaisant, oui.
Nous voilà donc tous en voiture, avec la chaleur, les bouteilles d'eau isotherme, le picnic, les autres touristes, fin prêts pour le voyage.
Je n'ai pas pris de photos, j'avais besoin de souffler.
Je n'ai pas été sur Internet, j'ai laissé mes occupations, toutes mes occupations, en Haute-Savoie.
Un pincement au coeur avant de quitter la région. J'aime mes montagnes. J'aime leur ciel immense qui nous rappelle tous qu'on est très petit par rapport à l'univers.

Nous passons Annecy, Chambery, Grenoble. Ceci va vite. Nous nous arrêtons au pied du Vercors pour le pic-nic, à côté d'un champs et d'un petit bois. L'air est chaud. Ça sent l'orage.

Nous reprenons l'autoroute. A hauteur d'Orange, nous la quittons, un gros bouchon se prépare.

Traversée d'Orange: la ville est sinistrée. La Porte de cette ville, célèbre, ne semble être que le seul intérêt de celle-ci.
On commence à voir des murs sales lézardés, les gens sont rares, deux touristes indiens semblent s'y être égarés. Des commerces sont abandonnés. Dans le centre, que nous contournons à la vitesse de l'escargot, des ruines sont soigneusement cachées, mais on ne les remarque que trop.

Nous entendons les cigales depuis quelques temps mais sur cette nationale 7 presque devenue fluide, les bâtisses et les usines abandonnées se succèdent, ce qui rend la traversée étrange. Ici on voit la crise sévir. Mais d'autres maisons sont belles, refaites, habitées. Les cyprès et les ifs cherchent à nous charmer.

Il pleut. La Provence se révêle en parfumant l'air de ses herbes, les pins, eucalyptus, infusent le dehors d'une senteur incroyable . Nous sommes à Avignon.

Voilà Aix-en-Provence: oui, la ville est très belle. Elle est animée, les rues du centre, dans lequel le GPS qui a l'humeur coquin nous a fait entrer, elles sont gaies, d'un charme enjôleur, la fontaine trône comme un joyau de pierre.

Me voilà conquise par l'arrière-pays, que nous quittons en reprenant l'autoroute.

Arrivée à Marseille: les voitures sont étrangement lentes et anarchistes.
Rentrée dans les quartiers Nord: ça sent l'huile frite, l'huile de moteur, le gazoil, une odeur insistante et qui dérange, après celle de la nature provençale. Je n'arrive pas à comprendre cette odeur. Elle agresse.
On m'avait prévenu. Parfois, Marseille sent fort.
On voit un peu la mer.
Les rues que nous traversons sont curieuses. Beaucoup de magasins fermés et abandonnés, l'été et la misère laissent leurs traces. Les gens sont dehors, des terrasses très proches de la route défoncée par moment animent le tout. Cela est très proche du quartier des Paquis, à 500 kilomètre de là. C'est néanmoins calme. Des habitations assez jolies, typiques, voisinent avec des constructions plus ou moins récentes, d'un urbanisme douteux. Je ne le sais pas encore, mais pas loin se nichent les endroits plus "friqués", qui poussent la parano à ceinturer les résidences de fil barbelés. C'est très moche.

Et nous arrivons dans la Cité, un endroit immense, qui a un seul numéro comme adresse. C'est le soir. C'est pas désert du tout. Un sentiment vague me saisit, il y a des arbres mais c'est délabré.
On ne sent pas d'insécurité. C'est juste comme si on rentrait dans un autre lieu, un mélange de connu, des banlieues modestes comme on en voit partous mais d'une dimension bien plus grande.
Ce n'est pas comme aux Minguettes ou a Vénissieux. Là-bas, il y a moins de nature mais cela s'est réhabilité. C'est propre et moderne.
Ici, c'est comme abandonné. On remet une couche de peinture pour tout travaux. D'ailleurs, un incendie a rongé une aile en travaux. La fumée a éventré le tout dimanche. C'est passé aux infos locales.

Le hall est à l'abandon, des miroirs sur le mur se détachent, tout comme pendent les fils des entrailles du batiment. Tout y est noir à part les miroirs mais ce n'est pas sale comme au dehors, sur les containers à poubelle.
En fait, ce n'est pas sale en général, on voit que la ville semble avoir baissé les bras.

Mais la vue est belle sur la mer.

Des jeunes ont quitté la cité sans doute pour faire la fête. Les voitures ne sont pas grosses et neuves. La belle légende des dealers qui friment n'existe pas ici. Les gens sont bosseurs mais ils ne trouvent pas de travail. La crise et l'ostracisme.

Parce que rien ne justifie vraiment qu'on ne puisse rendre ces quartiers agréables.
Je n'y ai vu ni monstres ni n'ai été agressée. Des enfants jouent et des famille y vivent mais on dirait qu'on a envie de les oublier.

Le lendemain, mon fils a mal dormi. Des petits cons ont joué au rodéo sauvage au pied des immeubles. Ils ont arrêté lorsqu'un vieux leur a intimé l'ordre de rentrer. Il y a des gens qui travaillent tôt.
Trop de gosses font des conneries.
Nous descendons sur le port de nuit pour voir la mer. La plage est presque déserte. La crique est belle. L'eau balaie la plage et mes pieds. Le sable s'enfonce lorsqu'on marche.
La lune est magique. Moment suspendu.

Des jeunes black ont amené un lecteur CD qui diffuse de la musique Africaine. L'air est frais, il amène une pluie douce.

Bienvenue à Marseille, Quartiers Nord.

2 commentaires:

  1. Les Quartiers Nord de Marseille (ville où je suis passé brièvement il y a deux ans) doivent ressembler aux Dervallières d'ici. Une ville dans la ville, qu'ignore la ville mais qui vit plus que la ville.

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    Réponses
    1. Il y a un peu de ça, oui.
      Comme je le dis dans le dernier billet, tous les quartiers se ressemblent un peu, mais ils sont aussi différents.
      En tout cas, c'est un endroit qui devrait vivre et faire prospérer la ville. Ce n'est pas le cas.
      Le lendemain, nous sommes allés chercher des pizzas pour manger sur la plage.Nous ne sommes pas allés en centre-ville, dans les rues marchandes mais juste à côté.
      Il n'y avait que des "arabes" et autres dans les rues. C'était curieux.

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