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lundi 16 décembre 2013

Mise au point sur Judith Butler: études de genre et nouveau féminisme

Vous le savez, je ne suis pas tendre avec le féminisme, surtout les extrémistes de tout bord me gonflent, et  il y en a dans le féminisme, comme une certaine Caroline Fourest chez nous, par exemple, son opposé s'appelle Frigide Barjot ou Christine Boutin,  c'est mon avis en tout cas, aussi dangereuses, et je n'en démordrai pas, sauf si on me prouve de manière indubitable que j'ai tort.

Car tort, j'ai eu et je l'avoue, je le revendique, même. Les erreurs vous font progresser. J'ai eu le tort de voir les études du genre par le prisme français du féminisme extrême. Même si je crois encore que cette théorie ou ces études ne sont pas primordiaux pour notre survie, je ne pensais pas que Judith Butler était si intéressante et si ouverte, et que le féminisme, hors Hexagone progresse vite, et dans le bon sens.

J'ai toujours pas tout compris, chère Elody, mais je commence à mieux comprendre, car ne pas comprendre quelque chose m'énerve toujours. Je ne comprendrai jamais rien aux mathématiques pures, je m'en remettrai mais j'aime l'ethnologie, la sociologie, les cultures, donc je suis contente de la mise au point que Butler a faite dans le Nouvel Obs ces derniers temps.

Cela va permettre aussi à nos" machos" chéris qui se soignent, comme Nicolas, de mieux appréhender ce que sont les gender studies.

Je résume:

-Butler ne nie pas, contrairement à ce que des féministes extrêmes disent, ainsi que ses détracteurs, le sexe biologique, ainsi que son déterminisme physique. Elle parle seulement de l'éducation qui conditionne la vie des gens en fonction de leur sexe selon la société où l'on vit. Le débat éternel de l'inné et de l'acquis, quoi, pas de quoi fouetter un chat.

-Elle dit même que la nature féminine ne peut se conjuguer qu'au singulier, c'est à dire qu'elle dépend de l'individualité, comme la nature masculine, ouf!

- Le "mâle hétérosexuel blanc": ce n'est pas un ennemi, c'est un archétype qui existerait en Occident, un peu comme le Bourgeois, le Financier, le Puissant, c'est là où je ne suis pas en accord complet avec elle, mais je comprends mieux, ce n'est pas haïr tous les hommes et rejeter le blâme sur tout ce qui ne va pas sur "le mâle hétérosexuel blanc".
La partie de sa démonstration sur la partie noire du mâle blanc est assez amusante, d'ailleurs, pourquoi pas? Mais je ne suis pas sûre qu'ici, on ait beaucoup de "blancs " qui deviennent blacks, cela se comprend d'un point de vue figuré. Quoi que, quand on voit la paupérisation de la société, nos exclus sont bien devenus des quart-mondistes, un travail ne suffisant pas pour qu'un SDF sorte de la rue...
On a bien un Johnny Clegg qui se sent zoulou, un Bohringer qui se sent Africain sénégalais...

-Elle critique le fait qu'on dise qu'elle veut uniformiser le monde alors que selon elle, c'est justement la reconnaissance de la diversité qui doit être un acquis : que des gens puissent être transgenre sans être rejetés par les hétéros ou les homos, par exemple. En fait, son monde idéal est plus celui de la liberté absolue de tout faire et de tout être, après est-ce réalisable? Surtout chez nous où on nous restreint les libertés de plus en plus...

-Elle dénonce même les attaques de certains milieux gays et lesbiens contre les religions, surtout celles qui sont ciblées contre l'Islam, sans qu'on soit aussi courageux envers les chrétiens qu'on l'est contre les musulmans : elle dit même qu'il y a des quartiers gays dans des pays comme l'Egypte, en Palestine, à Ramallah.
Elle va même dire que l'interdiction du voile est mauvaise à terme, car elle prive la femme de la volonté de l'enlever de son plein gré.
Là, il faut expliquer: aux USA, en Grande-Bretagne, en Suède, Norvège, etc...le voile n'est pas interdit ni stigmatisé autant que chez nous. Chez elle, l'Etat ne se mêle pas de cela, elle penche donc plus pour l'éducation et l'évolution, en prenant l'exemple sur le mariage pour tous : on peut se marier mais ce n'est pas une obligation. Bon, ça, c'est en fait le plus polémique sur cet interview, sans doute plus que son combat contre le colonialisme et ses méfaits dans les sociétés colonisées sur les conditions féminines et le genre. C'est pas demain la veille qu'on fera accepter cette vision à notre laïcité inflexible.
Comme c'est très difficile de parler des conditions féminines dans la société israélienne qui est machiste à la base, coercitive, et loin, très loin de la société démocratique qu'on cherche à nous vendre...

En Conclusion, je ne suis pas d'accord avec tout, mais il est effectivement à noter que le féminisme évolue, dans le bon sens, et c'est une bonne nouvelle, comme en général, on doit attendre un peu, les attaques violentes des féministes extrêmes devraient laisser la place dans le futur à un climat plus apaisé sur la question du droit des femmes, espérons-le!

6 commentaires:

  1. Réussir à taper sur Israël à propos du féminisme et de cette sottise sans nom que sont les gender studies, vous avouerez tout de même…

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    1. Que j'avoue quoi? Le but de cet article est essentiellement de mieux connaître ce que: vos amis réacs et les féministes extrémistes semblent dévoyer. En fait, il n'y a pas de quoi fouetter un chat...

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  2. Betty Friedan, une des grandes figures du féminisme, disait : "Man is not the enemy here but the fellow victim." Ça fait donc un bout de temps que les féministes disent que le mâle, hétérosexuel blanc ou pas, n'est pas un ennemi, et ça fait aussi longtemps que ledit mâle n'entend pas, ou ne veut pas entendre (surtout le mâle de droite et d'extrême-droite), car le féminisme (ou les études de genre) lui demandent de bouleverser ses conceptions, et est donc vécu comme un ennemi.

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    1. Mais dans ce cas-là, c'est du racisme, alors, et c'est pas ce que dit Butler.
      Tous les "mâles" ne sont pas comme cela, et puis c'est aussi aux femmes de réagir pour agir sur leur vie, en tant qu'individu et et tant que femmes.

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  3. Betty Friedan disait : "Man is not the enemy here but the fellow victim." Ce n'est pas d'aujourd'hui que les féministes, extrémistes exclues, professent que le mâle, hétérosexuel blanc ou pas, n'est pas l'ennemi, et cherchent autant à libérer l'homme que la femme. Mais très souvent, ledit mâle voit les féministes (et les études de genre) comme des ennemis parce que féminisme et études de genre impliquent un bouleversement de ses conceptions, ce qu'aucun conservateur n'accepte de gaité de cœur. Raison pour laquelle, sans doute, et malgré des revendications récentes d'être les seuls vrais progressistes, c'est plutôt à droite et à l'extrême-droite que se trouvent les opposants au premier et aux deuxièmes. Après tout, qui a jamais accepté joyeusement d'être libéré de sa position dominante ?

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