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dimanche 12 janvier 2014

Les Privilèges Français du Pouvoir Républicain expliqués à ma fille

C'est un paradoxe, surtout dans l'Histoire de France et de sa République, de parler de privilèges. Pourtant, c'est ce à quoi on ne peut que conclure quand on a une conversation avec ses enfants, conversation importante s'il en est afin de pallier les carences de l’Éducation Nationale sur le sujet du fonctionnement de notre pays au niveau de la République et de ses citoyens.
Les carences de l'enseignement français: juste une digression afin d'avouer qu'on ne sait pas le pourquoi de celles-ci exactement. Un manque de formation des professeurs, un programme trop chargé, des pédagogues qui ne peuvent expliquer ce que manifestement en tant que citoyens ils auraient du mal à maîtriser ?
La philosophie est enseignée en un an, bâclée comme une épreuve éliminatoire, alors qu'elle pourrait être introduite au moins en seconde, la science politique est donc coincée entre l'éducation civique, la vie de classe(?), ou les machins comme cela, l'histoire, la géographie, on en trouve quelques miettes en français via des auteurs polyvalents, et les bacs économie en font un peu plus, il me semble.
La politique, pourtant source essentielle et matière de bien des ouvrages, très importante, pour le futur citoyen, est donc le paria de l'éducation nationale, qui se retrouve ici sciemment en minuscule, car il ne s'agit pas d'enseigner une morale républicaine à des gamins qu'on considère comme des veaux mais à former des futurs citoyens conscient de leurs droits, car sinon à quoi serviraient leurs devoirs sans les droits? Mais ça, on s'en fiche un peu, et on se demande pourquoi les gosses se désintéresseraient de la politique...

Il est donc nécessaire d'expliquer, à la maison, pour tout parent qui se respecte, ce qu'est notre République et comment tous les acteurs de celle-ci, du fonctionnaire de l’État au Président tirent leur  légitimité, leur pouvoir et ce qu'il sont censé faire.

Il y a d'entrée un énorme souci : que ce soit un Président, un fonctionnaire, un député, ces gens-là sont soit élus, soit admis grâce à un concours à exercer un pouvoir et à agir.
Le Président est élu pour 5 ans. Il tire sa légitimité de la vox populi mais cela s'arrête là : ses actions ne sont pas soumis à contrôle durant ces 5 ans. Il n'a pas à rendre des comptes au niveau de son électorat, s'il n'applique pas son programme, s'il trahit ses promesses, rien ne se passe. Il est quasiment impossible de sanctionner un président en exercice.
A comparer, le système chinois est plus démocratique, ironie de la pensée, tout fonctionnaire peut être rétrogradé et puni, en exercice ou non. Alors que la Chine, il y a mieux comme démocratie...c'est le moins qu'on puisse dire...
A comparer, le système monarchique anglais est plus démocratique, car la Reine, a la pouvoir de changer de gouvernement, si elle estime que le peuple n'en veut plus...
Parlons-en du gouvernement : il est responsable collectivement en Angleterre de toute son action, la faute d'un membre peut rejaillir sur tous. En pratique, le gouvernement Français se sent responsable de rien, car on n'a jamais vu un gouvernement se faire renverser durant la 5ème République par les voies légales, à part en 1997. Jamais la faute d'un Ministre a fait tomber un gouvernement entier.
Jamais un Président ne s'est fait éjecter du pouvoir comme Nixon, à part la démission de de Gaulle( qui était plus une blessure d'orgueil qu'une procédure "d'empeachment") après une faute inexcusable, dans la 5ème République.

Le député, le sénateur, l'élu, en France, a le même privilège. Il suffit de voir que Serge Dassault a toujours son immunité parlementaire. Il faut voir comment le non-cumul des mandats est une cause primordiale pour la gauche dans l'opposition, pour la droite quand elle a perdu la majorité.

Et que dire du fonctionnaire ? Ni élu ni dévissable, un concours suffit pour avoir son emploi et quand il commet une faute, il est muté. Oh, je ne dis pas que tous sont pourris, mais c'est bien plus facile d'en faire le moins possible, quand, que tu te casses le cul au boulot, ou que tu en fasses le minimum, tu es vissé à ton boulot. D'ailleurs, la preuve en est qu'il y a des gens valables chez les fonctionnaires comme chez les politiques. La sécurité de l'emploi, ce privilège, cet avantage, est devenu pervers dans un monde qui se précarise.
Pour autant, faut- il désigner à la crucifixion le système des fonctionnaires d'état, quand on voit que nos entreprises privatisées comme feu l'opérateur national France Télécom fabrique des futurs suicidés potentiels ?
Prendre une personne ou une catégorie sociale afin d'en faire une victime expiatoire mène tout droit à un régime de Terreur.
C'est difficile de former des futurs citoyens...

Hier, la discussion a porté brièvement sur Valls et son ami , parrain de son fils, ex employeur de son ex femme, conseiller sur la sécurité :
Alain Bauer, passé sans vergogne de Rocard à Sarkozy, de gauche à droite puis de nouveau à gauche, avec Manuel Valls.
Encore un exemple de cette République qui couche avec des habitudes monarchiques, où seul compte la source du pouvoir plutôt que les idées et l'usage que l' on fait de ce pouvoir.
Pas évident de persuader une adolescente de voter plus tard dans ces conditions...
Pas évident du coup de se dire qu'on va voter soi- même.

2 commentaires:

  1. Baptiste N.1/13/2014

    J'aime beaucoup votre article.

    Ma lecture de celui-ci, m’amène a pensé que plus l'on se questionne, plus l'on se rend compte de l'absurdité (du paradoxe ici) des choses.

    Il en devient difficile de faire la part des choses, entre nos convictions profondes (avoue-on le : que nous ne serions remettre en cause) et la réalité tel que l'on nous la présente...

    Problématiquement, la réalité sus-nommé n'existe pas plus que la réalité que nous visualisons. Et c'est, ici, que la fracture se fait et qu'il nait - à mon avis - le laconique "Pas évident de" (faire/de dire/ de penser/etc...). Puisqu'il n'y a rien d'évident, et qu'au contraire tout est à faire être (affaire d'être).

    Bonne journée.

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  2. Un salarié du privé a un boulot. Un fonctionnaire a une mission. Il en a la responsabilité. C'est à la fois noble et pas forcément facile. C'est mon fils, fonctionnaire territorial, qui me l'a expliqué. Il ajoutait même "Si je voulais ne rien faire, je le pourrais", en ajoutant qu'il connaissait des personnes ayant adopté cette posture. Il est cependant bien plus gratifiant à long terme de faire le plus et le mieux possible, quitte à en avoir en retour des compliments : alors que la personne fonctionnaire qui fait le moins peut se retrouver réellement au placard, pour au moins ne plus gêner.

    Ce type d'attitude peut se retrouver à tous les échelons des institutions publiques, avec en plus les cabales en vue de faire passer des projets privés par le biais de mécanismes publics. Comment sanctionner négativement tout cet enchevêtrement d'intérêts plus ou moins égoïstes ou sectaires, et positivement les personnes qui se donnent corps et âme à leur fonction ? Comment, par un simple vote, peut-on démêler "le bon grain et l'ivraie", surtout si les médias même étatiques biaisent les faits, en ajoutent, en occultent ? Le citoyen n'est qu'un humain comme les autres, et peut se tromper et être trompé. Oui, un parent, un enseignant se retrouve avec un serrement de cœur : comment transmettre à nos continuateurs les éléments de jugement, quand soi-même on hésite pour choisir un avenir ?

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