Vous prenez un mouton , vous le mettez dans un enclos, tous les autres suivent et se trouvent enfermés.
C'est parfois cette impression surréaliste qui peut saisir lorsqu'on voit les hommes politiques suivre comme un seul mouton leurs mentors. Tous, sans exception, attrapent à plus ou moins cette maladie moutonnière que Rabelais a bien décrite, des centaines d'années auparavant.
On se prend à rêver qu'un Panurge puisse arriver...métaphoriquement parlant.
Les Municipales arrivent, le bateau prend déjà le large...Nulle doute qu'on va voir beaucoup de moutons, au détriment de leur humanité et de leur libre-arbitre, on va essayer de les compter sans s'endormir, car rien n'est moins sûr.
C'est parfois cette impression surréaliste qui peut saisir lorsqu'on voit les hommes politiques suivre comme un seul mouton leurs mentors. Tous, sans exception, attrapent à plus ou moins cette maladie moutonnière que Rabelais a bien décrite, des centaines d'années auparavant.
" Soudain,
je ne sais comment cela se produisit, je n’eus pas le loisir de le
considérer, Panurge, sans dire autre chose, jette en pleine mer son
mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons criant et bêlant sur le
même ton commencèrent à se jeter et à sauter dans la mer tous à la
file. Le premier à sauter derrière son compagnon était dans la foule1.
Il n’était pas possible de les en empêcher. Vous savez en effet que
c’est le naturel du mouton, de toujours suivre le premier, où qu’il
aille. De plus Aristote2 dit au livre IX de l’Histoire des Animaux que c’est le plus sot et le plus inepte3
animal du monde. Le marchand, tout effrayé de voir devant ses yeux
périr et se noyer ses moutons, s’efforçait de les en empêcher et de les
retenir de toutes ses forces. Mais c’était en vain. Ils sautaient tous à
la suite dans la mer, et y périssaient. Finalement il en prit un grand
et fort par la toison sur le pont du bateau, s’imaginant ainsi le
retenir, et sauver le reste en conséquence. Le mouton fut si puissant
qu’il emporta en mer avec lui le marchand, qui fut noyé, de même que les
moutons de Polyphème4,
le cyclope borgne, avaient jadis emporté hors de la caverne Ulysse et
ses compagnons. Les autres bergers et marchands de moutons qui les
tenaient les uns par les cornes, les autres par les pattes, les derniers
par la toison connurent le même sort !
Panurge, à côté de la cuisine tenait un aviron en main, non pour aider les marchands de moutons, mais pour les empêcher de grimper sur le bateau, et d’échapper ainsi au naufrage, et il leur faisait un sermon très éloquent. […]
Une fois le bateau vidé du marchand et des moutons, Panurge demanda :
« Reste-t-il ici une seule âme moutonnière5 ? Où sont ceux de Thibault l’Agnelet6 ? [...] Que t’en semble, frère Jean ?
— Tout est bien pour vous, mais vous auriez dû garder le paiement. L’argent serait resté dans votre bourse.
— J’en ai eu pour mon argent, répondit Panurge. »"
Panurge, à côté de la cuisine tenait un aviron en main, non pour aider les marchands de moutons, mais pour les empêcher de grimper sur le bateau, et d’échapper ainsi au naufrage, et il leur faisait un sermon très éloquent. […]
Une fois le bateau vidé du marchand et des moutons, Panurge demanda :
« Reste-t-il ici une seule âme moutonnière5 ? Où sont ceux de Thibault l’Agnelet6 ? [...] Que t’en semble, frère Jean ?
— Tout est bien pour vous, mais vous auriez dû garder le paiement. L’argent serait resté dans votre bourse.
— J’en ai eu pour mon argent, répondit Panurge. »"
On se prend à rêver qu'un Panurge puisse arriver...métaphoriquement parlant.
Les Municipales arrivent, le bateau prend déjà le large...Nulle doute qu'on va voir beaucoup de moutons, au détriment de leur humanité et de leur libre-arbitre, on va essayer de les compter sans s'endormir, car rien n'est moins sûr.
Petits, mes enfants m'appelaient Mouton : j'étais un peu à la fois leur père et leur mère. La pauvre, alitée, aurait été bien en peine de s'occuper d'eux.
RépondreSupprimerEn revanche, curieusement je fus toujours un mouton rebelle. Un mouton haïssant les foules, pour leur comportement moutonnier précisément. Un mouton à la pensée sans doute bien peu profonde, mais bien personnelle.
En tout cas, la bergerie politique ressemble plus aux écuries d'Augias qu'à un gouvernement sensé et responsable de notre cher hexagone. Sans doute faudrait-il détourner le Styx pour nettoyer pareille puanteur.