C'était le début de l'été, on avait décidé, avec d'autres étudiants, de se balader dans un parc magnifique: pour plusieurs raisons, dont une était de se sortir de la situation anxiogène que la première guerre du Golfe faisait peser pour nos amis étrangers étudiants d'origine musulmane car tous étaient mis sous écoute et surveillés. On était en temps de guerre.
J'ai alors discuté avec un ami d'origine algérienne: il était en colère contre ce qu'avait fait subir la France à son pays, oui.
La colonisation, les spoliations, les répressions meurtrières, la politique de la terre brulée quand la France s'était retirée d'Algérie, la seule optique étant d'accepter l'aide de l'URSS, les barbus qui montaient dans son pays, avec la bénédiction de la France(on était en 1990), tout cela lui pesait et lui faisait monter une colère qui n'était que légitime.
Je me sentais mal, honteuse, réellement, je me sentais coupable d'autant plus que ma famille s'était sortie de la misère en intégrant l'Armée Coloniale française et avait fait la plupart des guerres pour la conquête des colonies du XIXème siècle et mes arrières grands-parents s'étaient établis comme colons au Maroc.
Une grosse partie de l'aisance matérielle de ma famille était venue de ce fait.
Je me suis ouverte à lui, de ce dégoût et de cette honte.
Dans notre groupe, il y avait deux algériens et deux marocains, entre autres, étudiants, comme nous.
Mon ami algérien m'a alors déclaré: "tu n'as rien à te reprocher, tu n'es pas coupable. Ce qui a été fait , on ne peut pas revenir dessus, tout ce qu'on demande, c'est une reconnaissance de la colonisation, de ses méfaits et des exactions françaises".
Aucune repentance.
Pourquoi faire?
Ne pas nier et reconnaitre les choses auraient suffi aux anciens peuples colonisés.
Où en sommes-nous maintenant?
François Hollande se dirige vers cette direction: en espérant que cela ne soit pas trop tard.
J'ai alors discuté avec un ami d'origine algérienne: il était en colère contre ce qu'avait fait subir la France à son pays, oui.
La colonisation, les spoliations, les répressions meurtrières, la politique de la terre brulée quand la France s'était retirée d'Algérie, la seule optique étant d'accepter l'aide de l'URSS, les barbus qui montaient dans son pays, avec la bénédiction de la France(on était en 1990), tout cela lui pesait et lui faisait monter une colère qui n'était que légitime.
Je me sentais mal, honteuse, réellement, je me sentais coupable d'autant plus que ma famille s'était sortie de la misère en intégrant l'Armée Coloniale française et avait fait la plupart des guerres pour la conquête des colonies du XIXème siècle et mes arrières grands-parents s'étaient établis comme colons au Maroc.
Une grosse partie de l'aisance matérielle de ma famille était venue de ce fait.
Je me suis ouverte à lui, de ce dégoût et de cette honte.
Dans notre groupe, il y avait deux algériens et deux marocains, entre autres, étudiants, comme nous.
Mon ami algérien m'a alors déclaré: "tu n'as rien à te reprocher, tu n'es pas coupable. Ce qui a été fait , on ne peut pas revenir dessus, tout ce qu'on demande, c'est une reconnaissance de la colonisation, de ses méfaits et des exactions françaises".
Aucune repentance.
Pourquoi faire?
Ne pas nier et reconnaitre les choses auraient suffi aux anciens peuples colonisés.
Où en sommes-nous maintenant?
François Hollande se dirige vers cette direction: en espérant que cela ne soit pas trop tard.
C'est l'un de tes textes qui m'a le plus touché. En effet reconnaître ses fautes c'est la moindre des choses surtout lorsqu'on ne peut pas les réparer. Ensuite il faut essayer d'avancer sereinement. En tout cas en aucun cas tu n'as à te sentir coupable des actes de tes aïeux! Bisous
RépondreSupprimerBen oui, juste que cela a existé, c'est pas grand chose!
SupprimerMerci pour ton commentaire! BIZZZ
C'est ce que je me tue à expliquer : il n'est pas question de repentance, mais de reconnaissance de faits historiques, et personne ne demande aux Français de battre leur coulpe ou de se donner la discipline.
RépondreSupprimer