J'apprécie en général beaucoup Joffrin, d'ailleurs j'apprécie aussi Christophe Barbier comme journaliste depuis quelques années, tout en sachant qu'il est partisan et orienté. Toujours est-il que ces deux journalistes sont quand même de bon professionnels.
Or, ce matin, je tombe sur un article de Joffrin, qui semble réellement très intéressant thématiquement, avec un titre choc qui interroge:
La Commission Jospin et les dérives du web.
Comment l'enfer est pavé de bonnes intentions...
Car cet article met en lumière la fausse rumeur qui circule via des mails anonymes. Dans ces mails, on informe les utilisateurs que la Commission sur la moralisation de la vie politique coûterait 2.440.000 euros, qu'il y aurait des liens douteux entre certains membres et les personnalités consultés, que les membres seraient rémunérés pour certains à plus de 100.000 euros.
Là, Joffrin fait son boulot de journaliste, en rappelant que tout ceci est inexact et mensonger au possible, puisque les membres ainsi que les consultations ne coûtent rien, et qu'il n'y a pas de conflits d'intérêts...ouf...on respire...ce serait quand même grave qu'une commission chargée d'éradiquer la corruption soit elle-même en plein dedans.
D'ailleurs, Joffrin indique que tous les quotidiens ont dénoncé ces mails anonymes qui ne sont que pure diffamation.
Mais où est le souci?
Il est dans la constatation de la crise de confiance des Français vis-à-vis de leurs médias, le fait que malgré les mensonges de ce type de mail, certains auraient tendance à le croire.
Il est surtout dans le diagnostic des raisons de cette crise.
Joffrin met en avant les groupuscules d'extrême-droite, qui fantasment sur le dévoiement de la presse devenue "droitdelhommiste". Si le péril est réel, cela est marginal dans les raisons de la suspiscion de l'efficacité des médias.
Puis, Laurent Joffrin accuse les milieux ,radicaux , de gauches qui pensent que la presse serait aux mains du grand Capital et donc bien soumise à ses dictats...
En encun moment, il se remet en question, s'interroge sur les responsabilités inhérentes à sa profession elle-même, à la ligne rédactionnelle etc...
Cela pose donc un souci de crédibilité, car accuser des facteurs extérieurs, c'est bien beau, il faut aussi voir le vecteur de cette crise de confiance.
En gros, il faut toujours des mécanismes intérieurs pour que les dégats apparaissent, des mécanismes portant la maladie mais n'en étant pas affectés: les vecteurs.
Ils peuvent être idéologiques, partisans: la position politique des journalistes, oui.
Ils peuvent être matériels: le fait d'avoir un patron de presse qui peut les licencier.
Mais de l'avis de Joffrin, ces vecteurs-là n'existeraient pas.
Donc où est la source des problèmes?
Je vais donner un exemple: Les Joutes de Saint Louis, à Sète.
Il y aurait eu une agression sauvage d'un père de famille, de ses enfants, sa femme et le grand-père: une des personnes aurait reçu un coup de couteau, serait morte ou dans un état grave.
Mais cela circule telle une rumeur: malgré les commentaires faits dans le Midi Libre à propos de la sécurité de cette fête populaire, et les inquiétudes, aucun journaliste, hier, n'avait pris la peine de démentir, ou de confirmer: les fantasmes restent. Certains ont peur de ce qu'ils appellent la délinquance ordinaire ou d'autres d'une montée de manifestations fascisantes du FN...sans preuves aucunes.
Nous trouvons juste ce matin un article général n'infirmant ni ne confirmant la rumeur de la première agression.
Il y a un décalage manifeste entre la réalité et le traitement de celle-ci par les médias en général.
D'aucuns ont accusé par exemple la presse généraliste de favoriser la banalisation du discours raciste décomplexé, et même de museler les opposants à Nicolas Sarkozy ces dernières années, en pensant même que notre ancien Monarque avait les journalistes à ses bottes.
Il n'en est rien dans son ensemble.
Il se trouve que les journalistes pratiquent une auto-censure dans les choix de la ligne éditoriale, en pensant trop souvent à ce qui peut se vendre ou pas.
Par exemple, une agression antisémite sera bien plus relayée qu'une agression islamophobe, alors que les deux cas sont graves. J'en ai assez fait la preuve ici dans ce blog.
Très souvent, même les journaux les plus sérieux tombent dans le travers de la presse people: par exemple, médiatiser la vie privée des politiques, comme la relation de l'ancien couple présidentiel, au détriment de la vraie information, celle qui affecte au quotidien le quidam moyen, comme la crise immobilière, par exemple.
Dans le traitement de l'information internationale, c'est encore plus nébuleux de comprendre les choix éditoriaux: sur la crise Syrienne, on commence tout juste à comprendre que la situation n'est pas aussi manichéenne.
Sur les exactions israéliennes, qui sont quotidiennes et très graves car pas un jour ne se passe qu'il n'y ait un blessé ou un mort palestinien.
On en vient à avoir des infos plus objectives dans les médias étrangers ou les sites des particuliers, voire les blogs, car ceux-ci annoncent directement leurs orientations et ne se cachent pas derrière la "neutralité du journaliste".
En ne faisant pas d'autocritique sur lui-même et le système dont il dépend, Joffrin manque donc ici de crédibilité, malheureusement et donc donne plus de poids aux rumeurs qui circulent sur le net.
C'est dommage de la part d'un journaliste aussi compétent.
J'espère en tout cas que cela n'est qu'anecdotique.
Et que les médias en général fassent un vrai examen de conscience car tout le monde attend une presse normale, qui n'oriente pas, est réellement objective et ne s'auto-censure pas.
C'est en tout cas mon impression.
photo en-tête: issue de ce site
Or, ce matin, je tombe sur un article de Joffrin, qui semble réellement très intéressant thématiquement, avec un titre choc qui interroge:
La Commission Jospin et les dérives du web.
Comment l'enfer est pavé de bonnes intentions...
Car cet article met en lumière la fausse rumeur qui circule via des mails anonymes. Dans ces mails, on informe les utilisateurs que la Commission sur la moralisation de la vie politique coûterait 2.440.000 euros, qu'il y aurait des liens douteux entre certains membres et les personnalités consultés, que les membres seraient rémunérés pour certains à plus de 100.000 euros.
Là, Joffrin fait son boulot de journaliste, en rappelant que tout ceci est inexact et mensonger au possible, puisque les membres ainsi que les consultations ne coûtent rien, et qu'il n'y a pas de conflits d'intérêts...ouf...on respire...ce serait quand même grave qu'une commission chargée d'éradiquer la corruption soit elle-même en plein dedans.
D'ailleurs, Joffrin indique que tous les quotidiens ont dénoncé ces mails anonymes qui ne sont que pure diffamation.
Mais où est le souci?
Il est dans la constatation de la crise de confiance des Français vis-à-vis de leurs médias, le fait que malgré les mensonges de ce type de mail, certains auraient tendance à le croire.
Il est surtout dans le diagnostic des raisons de cette crise.
Joffrin met en avant les groupuscules d'extrême-droite, qui fantasment sur le dévoiement de la presse devenue "droitdelhommiste". Si le péril est réel, cela est marginal dans les raisons de la suspiscion de l'efficacité des médias.
Puis, Laurent Joffrin accuse les milieux ,radicaux , de gauches qui pensent que la presse serait aux mains du grand Capital et donc bien soumise à ses dictats...
En encun moment, il se remet en question, s'interroge sur les responsabilités inhérentes à sa profession elle-même, à la ligne rédactionnelle etc...
Cela pose donc un souci de crédibilité, car accuser des facteurs extérieurs, c'est bien beau, il faut aussi voir le vecteur de cette crise de confiance.
En gros, il faut toujours des mécanismes intérieurs pour que les dégats apparaissent, des mécanismes portant la maladie mais n'en étant pas affectés: les vecteurs.
Ils peuvent être idéologiques, partisans: la position politique des journalistes, oui.
Ils peuvent être matériels: le fait d'avoir un patron de presse qui peut les licencier.
Mais de l'avis de Joffrin, ces vecteurs-là n'existeraient pas.
Donc où est la source des problèmes?
Je vais donner un exemple: Les Joutes de Saint Louis, à Sète.
Il y aurait eu une agression sauvage d'un père de famille, de ses enfants, sa femme et le grand-père: une des personnes aurait reçu un coup de couteau, serait morte ou dans un état grave.
Mais cela circule telle une rumeur: malgré les commentaires faits dans le Midi Libre à propos de la sécurité de cette fête populaire, et les inquiétudes, aucun journaliste, hier, n'avait pris la peine de démentir, ou de confirmer: les fantasmes restent. Certains ont peur de ce qu'ils appellent la délinquance ordinaire ou d'autres d'une montée de manifestations fascisantes du FN...sans preuves aucunes.
Nous trouvons juste ce matin un article général n'infirmant ni ne confirmant la rumeur de la première agression.
Il y a un décalage manifeste entre la réalité et le traitement de celle-ci par les médias en général.
D'aucuns ont accusé par exemple la presse généraliste de favoriser la banalisation du discours raciste décomplexé, et même de museler les opposants à Nicolas Sarkozy ces dernières années, en pensant même que notre ancien Monarque avait les journalistes à ses bottes.
Il n'en est rien dans son ensemble.
Il se trouve que les journalistes pratiquent une auto-censure dans les choix de la ligne éditoriale, en pensant trop souvent à ce qui peut se vendre ou pas.
Par exemple, une agression antisémite sera bien plus relayée qu'une agression islamophobe, alors que les deux cas sont graves. J'en ai assez fait la preuve ici dans ce blog.
Très souvent, même les journaux les plus sérieux tombent dans le travers de la presse people: par exemple, médiatiser la vie privée des politiques, comme la relation de l'ancien couple présidentiel, au détriment de la vraie information, celle qui affecte au quotidien le quidam moyen, comme la crise immobilière, par exemple.
Dans le traitement de l'information internationale, c'est encore plus nébuleux de comprendre les choix éditoriaux: sur la crise Syrienne, on commence tout juste à comprendre que la situation n'est pas aussi manichéenne.
Sur les exactions israéliennes, qui sont quotidiennes et très graves car pas un jour ne se passe qu'il n'y ait un blessé ou un mort palestinien.
On en vient à avoir des infos plus objectives dans les médias étrangers ou les sites des particuliers, voire les blogs, car ceux-ci annoncent directement leurs orientations et ne se cachent pas derrière la "neutralité du journaliste".
En ne faisant pas d'autocritique sur lui-même et le système dont il dépend, Joffrin manque donc ici de crédibilité, malheureusement et donc donne plus de poids aux rumeurs qui circulent sur le net.
C'est dommage de la part d'un journaliste aussi compétent.
J'espère en tout cas que cela n'est qu'anecdotique.
Et que les médias en général fassent un vrai examen de conscience car tout le monde attend une presse normale, qui n'oriente pas, est réellement objective et ne s'auto-censure pas.
C'est en tout cas mon impression.
photo en-tête: issue de ce site
tu a voulu dire "a aucun moment" ligne 31 ?
RépondreSupprimerD'accord avec toi pour le reste…d'ailleurs il y va de la survie de la presse, mais en a-t-elle conscience ? :)
Je t'ai répondu en bas, et tout de suite, l'un d'eux vient de m'envoyer un commentaire déplacé. Ils sont tellement prévisibles...
SupprimerLes deux peuvent se dire: il est vrai qu'on emploie souvent plus à aucun moment mais c'est plus joli d'éviter la collusion des deux voyelles qui sont disgracieuses et puis c'est à cause de ma pratique de l'anglais: at any time...
RépondreSupprimerEt ça va emmerder mes trolls donc je laisse.
Pour la presse et sa survie, je n'en sais rien, malheureusement...on verra bien
Ah !!! Enfin, je l'ai trouvé !
RépondreSupprimerSuivant tes bons conseils, me voici.
Oui, article intéressant, mais je vais me répété dans ma réponse. Nous sommes sujet a voir le mal (qui est en nous) dans l'autre. Nous avons tendances à voir le problème, le vecteur, pour reprendre le terme de l'article, hors de nous, par extension hors de nos "constituants" (amis, amie, famille, travail, passion, choix etc...). De fait, sitôt la question subit, nous sommes face a nos manques, a nos erreurs.
Comme vous le faite pour ce Monsieur de manière habile et non sans tendresse.
Pour ce qui est de mon avis, d'être social, je pense là encore, que l'Argent parait seul, comme objectif de fond de toute information "crédible".
Tout à fait,fait-on son travail par passion ou par intérêt? pécunier ou autre?
Supprimerc'est une très bonne question.
Oui est vous le dite très bien dans la phrase que je cite :
RépondreSupprimer"Il se trouve que les journalistes pratiquent une auto-censure dans les choix de la ligne éditoriale, en pensant trop souvent à ce qui peut se vendre ou pas."
Je (sou)rie a entendre aux infos les problèmes du communs des mortels, qui ne sont pas "enrichissants" (dans les deux sens).
Parce que d'une part cela n'est pas vendeur, et d'autre part cela ne nous apprend rien ... Alors on fait dans le Pathos ...
La question du journalisme semble réglée, soit ils agissent pour le "Fric" (vulgairement), soit ils agissent pour des "Prunes".
La question serait à quoi sert le journali-sme-iste ?
Pour ce qui est de savoir si l'on fait son travail par passion ou par intérêt financier, quelque chose me dit, que vous allez y songer.
On a besoin de vrais journalistes: il suffira d'attendre un peu, les médias étrangers vont bien finir par diffuser aussi en français lol...
SupprimerNon, il y en a encore, laissons-leur leur chance:-)
J'aime le clin d’œil a nos amis de l’étranger.
Supprimer« Ne demande la vérité qu'à tes ennemis. » Mocharrafoddin Saadi (il me semblait avoir eut vent de cette citation sans jamais n'avoir connu l'auteur, et comme elle me semblait appropriée il me fallait le trouvé)
Oui, sans doute. Par instant, quelques étincelles ...
juste, donc on ne sait jamais:-)
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