Je me suis souvent heurtée récemment ici dans des commentaires dédaigneux et haineux, ou dans des billets si nombreux
consacrés à ma pauvre personne, à de lieux communs tellement sordides et si
pathétiques...
Je me suis heurtée à une certaine misère de
la pensée: elle a en soi quelque chose de tragique ou de trash anglo-saxon. Une
arrière-pensée de Trainspotting, une addiction à la haine qui déforme les faits
de manière impressionnante.
Témoin l'observation “fine” qu'on semble
mener sur le phénomène des banlieues, sans y avoir mis les pieds, ni connu u seul de ces
protagonistes piégés dans un ghetto soigneusement entretenu depuis des années qu'on condamne pourtant.
Il y a une interprétation manifestement et
volontairement estropiée des réalités.
Si
effectivement, des sommes qui semblent importantes sont injectées dans nos
banlieues, elles l'ont été très souvent parce que les tours immenses des années
60 pourrissaient sur pied dans une insalubrité croissante. Elles ont aussi
nourri à coup de subvention des entreprises qui venaient là par effet d'aubaine
mais n'allaient surtout pas embaucher de la "racaille" des cités.
Elles sont importantes, ces sommes. Bien sûr.
Mais comparer une zone rurale pauvre, qui a
une population vieillissante clairsemée, avec une cité qui compte des milliers
de personnes,dont beaucoup de jeunes, a quelque chose de stérile dans le raisonnement.
La zone rurale aurait comparativement moins de
crédit? Il faudrait pouvoir avoir un vrai indice de référence.
Tout
oppose ces deux endroits.Pourtant, la délinquance y est comparable d'un
point de vue relatif: moins de personnes veut dire moins de crimes. C'est
simple.
Les faits divers en campagne sont aussi
sordides que dans une cité, et même beaucoup plus traumatisant, car en plus, les
gens pensent y vivre dans le calme. Il n'y a qu'à voir les "affaires criminelles" à la
télévision, aux infos, et dans les émissions spécialisées...
Et puis il y a ce racisme et cette haine :
cette peur, qui fait qu'un très bon élève en banlieue sera contrôlé autant
voire plus qu'une petite frappe, lui on se méfiera alors que le tout gentil,
fort en études, ben il est gentil, pas dangereux justement.
Le fait qu'un Nordine Bennarbi, on aura
peur de lui louer un logement, et un Célestin Fanafou ne sera pas embauché, que
même un Quentin Lallier aura du mal si on lit” Cités des Fleurs” à la case
adresse du CV. Cet apartheid terrible.
Que dit cette xénophobie banale?
De toute façon, c'est de la graine de
délinquant: la télé et les criminologues l'ont dit. Alors, pourquoi lui donner
une chance? Le vol, ils ont ça dans le sang, et ils ne peuvent pas
s'assimiler...leur culture est trop différente, c'est voué à
l'échec...respiration du cerveau ordinaire embué dans les vapeurs de son
racisme.
Peur, haine, rejet, discrimination.
Racisme, islamophobie . Clichés.
Peu importe que l'autre vive. Peut importe
ses rêves: ils sont condamnés d'avance. Peu importe que l'autre ait des enfants
et qu'il veuille une vie meilleure pour eux. Ce ne sont plus des enfants. C'est des
futurs voleurs. Des futurs dealers.
Je ne cherche pas à convaincre ces gens-là.
C'est un peu trop tard. La couche est trop épaisse. Ce serait comme résilier un
cancer sans être conscient d'en avoir un. Non.
J'exprime juste ce qui est. Je mets en
garde. J'essaie de décrire ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu. Je remet de
l'humanité dans ces personnes. C'est tout.
Cette nuit: échauffourées et révoltes sur
Amiens. Dégradations et affrontements.
Oui, encore une fois, bien sûr.
Pourtant, je voudrais juste exposer un
fait:
Un jeune qui fait une connerie dans un
village: il brûle une poubelle. Que fait-on? Convocation par le Maire, petit savon, travail d'intérêt général, rappel à
la Loi du Procureur.Point barre
Celui qui est dans une cité passe par la case prison: dégradation du matériel donc amendes etc… Jugement: centre de rétention, s'il a de la chance, ou enfermement dans un établissement pénitencier.
Vous avez 4 endroits de France dans les illustrations:
Les Cités: Vénissieux et Montfermeil
Le département du Cantal: un village et la "ville" de Aurillac.
Posez-vous la question? Où voudriez-vous faire vivre vos enfants? Dans quel cadre? Quel environnement?
Je ne suis pas sure que ce soit encore vrai que dans les villages on règle plus "facilement" les problèmes. Le traitement n'est pas le même, c'est vrai, il y a une grosse différence. Malgré tout, on est arrivé, à cause de tout ces clichés dont tu parles, à une peur de l'autre totalement irraisonnée. Et les petites villes ont leurs banlieues où au moindre écart, on parle délinquance, au moindre prénom différent on parle d'arabe ... Le cadre n'est pas le même mais j'ai bien peur que pour les mentalités, il n'y est plus beaucoup de différence.
RépondreSupprimerLà, c'est vrai aussi.
Supprimerle problème, il est toujours et encore dans le racisme...
Il me semble que la place du média, ici, joue un rôle prépondérant dans l’état de traitement d'un tel ou un tel autre feu de poubelle ! Avec en prime la stigmatisation, le tout dans une émanation de joyeuseté ambiante ... " et maintenant la météo " (didascalie : avec le sourire - toujours -) ...
RépondreSupprimerGerbant !!!
C'est ça....
Supprimerhttp://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/03/08/l-association-d-elus-ville-et-banlieue-rend-publiques-ses-propositions_1654334_1471069.html
c'est exactement ça
Je me permets de vous soumettre le texte d'un article consacré à l'affaire que vous évoquez :
RépondreSupprimer"Arras : Du barbecue à l'incendie : « la route du feu » de deux Arrageois
Deux jeunes Arrageois ont été condamnés à des peines d'un an et deux mois de prison ferme. Ils seraient à l'origine de trois incendies dans la nuit du 4 juillet à Arras.
Arras : Du barbecue à l'incendie : « la route du feu » de deux Arrageois
T rois feux criminels sur le parcours de deux jeunes hommes dans la nuit du 4 juillet dernier à Arras. « Une nuit du feu », selon le président du tribunal d’Arras le jeudi 9 août.
La soirée de Nicolas Foulons, 23 ans et d’Alexandre Buquet, 21 ans a commencé par un barbecue chez une de leurs amies à Arras. Vers 4h du matin, les deux copains, accompagnés du petit frère d’Alexandre, rentrent à pieds chez eux. Sur leur chemin, les pompiers ont dû intervenir à trois reprises.
Le premier incendie a pris dans quatre containers appartenant à la Communauté urbaine d’Arras. Un feu de poubelles qui s’est rapidement propagé à la devanture d’une boulangerie située près du boulevard du Général de Gaulle.
Deuxième incendie : un chalet installé pour le Main Square Festival, appartenant à la mairie d’Arras. Chemin faisant, la fatigue gagne les deux compères qui vont donc chercher une voiture à voler pour rentrer chez eux plus rapidement. C’est une Twingo qui sera finalement à leur goût." (http://www.lobservateurdelarrageois.fr/RSS,0.media?a=3546)
Pourriez-vous m'indiquer ce qui vous permet de penser que ces deux jeunes venaient ou non de cités ? En tout cas, leurs patronymes semblent indiquer qu'ils ne font aucunement partie de minorités en butte au racisme.
Tout ça n'est pas très sérieux...
ça c'est trop fort...
Supprimerparce que dans les cités ou les quartiers, il n'y a pas de français de souche?
Non mais vous vous relisez?
Vous croyez vraiment que tous les "délinquants des cités" ont des patronymes suspects?
Mais ils ont eu de la chance, pour les journalistes, ce sont des copains, des compères...
Si ils avaient été des beaux quartiers, ils n'auraient pas pris de prison...et ils vont ressortir dans quel état?
J'ai pris cet article comme j'aurais pu en prendre un autre...
Tiens, un Damien: un an de prison pour un feu de poubelle:
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Un-an-de-prison-pour-un-feu-de-poubelle-a-Caen-_14118-avd-20120310-62401029_actuLocale.Htm
Tiens, lui, il est pas jeune, il a pris "que " trois mois à Thiers, petite bourgade auvergnate
http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/puy-de-dome/thiers/2012/05/14/trois-mois-de-prison-ferme-pour-des-feux-de-poubelle-1167613.html
J'ai vu des blonds aux yeux bleus discriminés aussi parce qu'ils venaient des quartiers( le lieu marqué sur leur carte d'identité).
SupprimerEt oui, ça existe aussi.
Très bel article qui remet bien les pendules à l'heure, merci Rosa L.
RépondreSupprimerOn se demande si Jacques Etienne comprend tout ce qu'il lit, et même ce qu'il écrit parfois. Rosa L parle du racisme qui touche LES JEUNES DES CITES quelle que soit leur origine et apparence. En plus, on connait les méthodes de la presse, qui fait exprès de changer les prénoms pour jeter le doute.
Jacques Etienne, vous devriez méditer la citation d'Averroès traduite par Rosa L sur l'intelligence, justement; ça vous ferait du bien.
Bonjour, Oulianov, le plus amusant c'est que notre bande de "réacs en folie" pense que vous n'existez pas et que vous êtes un raciste qui se fiche de moi...
SupprimerOui, l'intelligence...Z'ont rien compris parce qu'ils sont étrangement muets...
Mais JE est bien trop imbu de lui-même pour avouer que je pourrais avoir des qualités et pouvoir être supérieure à lui dans certains domaines, pas tous mais au moins un seul...Impossible pour lui.
Effectivement, les réponses à sa question sont dans le billet, si au moins il lisait attentivement...