Je relaie ici un manifeste, tout en restant dans le classement e-buzzing.
Pourquoi je fais cela?
Certains dans cette liste sont mes amis, et je comprends leur position.
Mais pour l'instant, je reste dans ce classement, et ainsi, je pourrai, si j'arrive à me frayer un chemin entre les articles de journaux et les blogs plus populaires, classer cet article dans les 150 plus lus, et ainsi le diffuser.
Je crois en la pluralité des expressions. Bien que je ne signerai pas ce manifeste pour le moment, il m'est donc important de le relayer.
Chacun pourra donc se faire son avis.
Chacun de nos billets de blogs est l’occasion de susciter des avis, des commentaires, des questions, des discussions, à l’occasion du débat. En un mot, de l’interaction. Les internautes qui « nous rendent visite » sont parfois blogueurs eux-mêmes. En commentant « chez nous », ils nous permettent de découvrir leurs propres blogs et ainsi d’étendre notre réseau, nos liens : ce que nous nommons la blogosphère. Avec le temps, parce que derrière chaque blog il y a un homme ou une femme, sa réalité, des affinités se nouent, des rencontres ont lieu, des sourires sont échangés. La supposée virtualité a alors fusionné avec le réel.
Telle est notre vision du réseau social qu’est la blogosphère. Elle est tout sauf fermée, froide et aseptisée. Elle est au contraire ouverte sur la vie, bouillonnante, source d’autant d’amitiés durables que d’irréductibles inimitiés, et l’on peut même de temps à autre s’y faire insulter copieusement. Elle est tout simplement le meilleur et le pire de ce que sont les gens, de ce que nous sommes. Elle est vivante.
Des blogs et des liens
La société Wikio avait en son temps joué un rôle important dans l’émergence de cette communauté de blogs, et donc de blogueurs et de blogueuses. Wikio assurait la promotion des blogs, leur apportait un surcroît de visibilité, et eux-mêmes le lui rendaient bien. Et puis la petite société est devenue plus grande, elle s’appelle aujourd’hui Ebuzzing et a de nouvelles ambitions.
Dans un premier temps, Ebuzzing a choisi de préserver l’outil qui avait fait la popularité de Wikio auprès des blogueurs, ses classements des blogs, se contentant d’adapter ceux-ci aux évolutions majeures d’Internet, l’émergence de Twitter par exemple.
Basés sur les liens entre blogs, divisés en catégories – politique, sport, technologies, société, etc… -, ces classements permettaient dans une certaine mesure d’apprécier le poids de chaque blog dans la blogosphère, l’étendue du réseau de chacun, pas nécessairement son audience. C’était intéressant ou amusant, pertinent ou farfelu, utile ou inconséquent, les avis étaient partagés. Chacun d’entre nous savait cependant y retrouver une photographie plus ou moins déformée de la communauté ou des communautés que nous formons.
Des blogs sans blogueurs
Mais récemment, l’outil est devenu tout autre chose. Des blogs institutionnels, des blogs de personnalités dont les médias traditionnels font la notoriété, ont été intégrés à la liste des blogs. Pis encore, des agrégateurs de liens et de contenus, des sites semi-professionnels, ont soudainement rejoints les bases de données d’Ebuzzing, y compris des sites d’extrême-droite qui usent à grande échelle de méthodes plus que suspectes pour gagner en notoriété – démultiplication de pseudos, retweets automatiques en masse, commentaires copiés-collés de manière industrielle, etc…
Les uns ne sont pas des blogueurs, les autres ne sont pas des blogs. Autant considérer comme des blogs Atlantico et le Huffington Post, les sites du Figaro et de Libération. Et pourquoi pas les pages Google News ?
De fait, les classements de « blogs » d’Ebuzzing ne nous parlent plus de la blogosphère, ne sont plus en « lien » avec elle et de qui nous y est commun, ce qui nous fait vibrer, fait sens et nous motive. Plus grave, il apparaît évident que tout ceci, cette définition nouvelle de la blogosphère que voudrait imposer une société de droit privé, nous englobant dans tout autre chose que ce que nous sommes, vise à nous étouffer, à faire taire notre spécificité : celle d’une parole libre venue d’un endroit d’où il n’est pas habituel qu’on parvienne à l’entendre, la parole des citoyens. Car la blogosphère n’est que cela, la caisse de résonance des citoyens et de leur diversité – diversité d’opinions et de centres d’intérêts, diversité sociale et professionnelle. La blogosphère, finalement, c’est le média de ceux qui n’en ont pas.
La blogosphère se rebiffe
Le choix fait par Ebuzzing est un choix politique. Nous en sommes d’autant plus convaincus que Pierre Chappaz, son patron, est aussi un des fers de lance du mouvement des « pigeons », un homme qui s’affiche sans ambiguïté en tant que libéral – ce qui ne nous pose aucun problème en soi – et qui, tenant lui-même un blog, a choisi de le faire figurer dans les classements établis par sa propre entreprise selon des algorithmes qu’il est seul à connaître, prenant de facto le risque du conflit d’intérêt, donc du soupçon.
Considérant que Pierre Chappaz devenait en cette affaire juge et partie, nous le laissons seul juge de ses choix et décidons de partir, afin de ne pas cautionner plus longtemps une conception de la blogosphère qui ne repose plus sur aucune réalité.
Nous, blogueurs et blogueuses, 1er, 10ème, 100ème ou dernier des classements actuels, avons décidé de ne plus en être et avons exigé de Wikio-Ebuzzing la suppression de nos blogs de ses listes. Parce que nous ne saurions nous retrouver à servir les intérêts commerciaux d’une société et les nouvelles ambitions politiques de son patron. Parce que nous refusons que la blogosphère, dont nous sommes à la fois le cœur et les poumons, puisse ce faisant se trouver assimilée à – et finalement dissoute dans – quelque chose de plus vaste et qui ne lui ressemble pas, et d’où les blogs ne sauraient plus être visibles et les blogueurs se faire entendre.
La présente tribune est collective.
S’y associent, pour l'instant, les blogueurs suivants et leurs blogs :
Pourquoi je fais cela?
Certains dans cette liste sont mes amis, et je comprends leur position.
Mais pour l'instant, je reste dans ce classement, et ainsi, je pourrai, si j'arrive à me frayer un chemin entre les articles de journaux et les blogs plus populaires, classer cet article dans les 150 plus lus, et ainsi le diffuser.
Je crois en la pluralité des expressions. Bien que je ne signerai pas ce manifeste pour le moment, il m'est donc important de le relayer.
Chacun pourra donc se faire son avis.
Touche pas à ma blogosphère
Nous, blogueurs et blogueuses, et avant
cela citoyens et citoyennes, tenons à jour sur le web des chroniques,
incluant du texte, des photos, des vidéos, de la musique. Ils sont le
fruit de nos réflexions ou de nos humeurs, à propos de l’actualité
politique ou culturelle, sociale ou sportive, ou dans des secteurs plus
spécialisés tels que l’histoire ou la cuisine, la photographie ou les
nouvelles technologies… Nous produisons un contenu dont nous sommes les
auteurs, chacun et chacune à son propre rythme, selon ses propres
centres d’intérêts ou ses compétences, chacun et chacune avec son
expérience personnelle, sa sensibilité. En un mot, nous tenons des
blogs.
Des hommes et des blogs
Chacun de nos billets de blogs est l’occasion de susciter des avis, des commentaires, des questions, des discussions, à l’occasion du débat. En un mot, de l’interaction. Les internautes qui « nous rendent visite » sont parfois blogueurs eux-mêmes. En commentant « chez nous », ils nous permettent de découvrir leurs propres blogs et ainsi d’étendre notre réseau, nos liens : ce que nous nommons la blogosphère. Avec le temps, parce que derrière chaque blog il y a un homme ou une femme, sa réalité, des affinités se nouent, des rencontres ont lieu, des sourires sont échangés. La supposée virtualité a alors fusionné avec le réel.
Telle est notre vision du réseau social qu’est la blogosphère. Elle est tout sauf fermée, froide et aseptisée. Elle est au contraire ouverte sur la vie, bouillonnante, source d’autant d’amitiés durables que d’irréductibles inimitiés, et l’on peut même de temps à autre s’y faire insulter copieusement. Elle est tout simplement le meilleur et le pire de ce que sont les gens, de ce que nous sommes. Elle est vivante.
Des blogs et des liens
La société Wikio avait en son temps joué un rôle important dans l’émergence de cette communauté de blogs, et donc de blogueurs et de blogueuses. Wikio assurait la promotion des blogs, leur apportait un surcroît de visibilité, et eux-mêmes le lui rendaient bien. Et puis la petite société est devenue plus grande, elle s’appelle aujourd’hui Ebuzzing et a de nouvelles ambitions.
Dans un premier temps, Ebuzzing a choisi de préserver l’outil qui avait fait la popularité de Wikio auprès des blogueurs, ses classements des blogs, se contentant d’adapter ceux-ci aux évolutions majeures d’Internet, l’émergence de Twitter par exemple.
Basés sur les liens entre blogs, divisés en catégories – politique, sport, technologies, société, etc… -, ces classements permettaient dans une certaine mesure d’apprécier le poids de chaque blog dans la blogosphère, l’étendue du réseau de chacun, pas nécessairement son audience. C’était intéressant ou amusant, pertinent ou farfelu, utile ou inconséquent, les avis étaient partagés. Chacun d’entre nous savait cependant y retrouver une photographie plus ou moins déformée de la communauté ou des communautés que nous formons.
Des blogs sans blogueurs
Mais récemment, l’outil est devenu tout autre chose. Des blogs institutionnels, des blogs de personnalités dont les médias traditionnels font la notoriété, ont été intégrés à la liste des blogs. Pis encore, des agrégateurs de liens et de contenus, des sites semi-professionnels, ont soudainement rejoints les bases de données d’Ebuzzing, y compris des sites d’extrême-droite qui usent à grande échelle de méthodes plus que suspectes pour gagner en notoriété – démultiplication de pseudos, retweets automatiques en masse, commentaires copiés-collés de manière industrielle, etc…
Les uns ne sont pas des blogueurs, les autres ne sont pas des blogs. Autant considérer comme des blogs Atlantico et le Huffington Post, les sites du Figaro et de Libération. Et pourquoi pas les pages Google News ?
De fait, les classements de « blogs » d’Ebuzzing ne nous parlent plus de la blogosphère, ne sont plus en « lien » avec elle et de qui nous y est commun, ce qui nous fait vibrer, fait sens et nous motive. Plus grave, il apparaît évident que tout ceci, cette définition nouvelle de la blogosphère que voudrait imposer une société de droit privé, nous englobant dans tout autre chose que ce que nous sommes, vise à nous étouffer, à faire taire notre spécificité : celle d’une parole libre venue d’un endroit d’où il n’est pas habituel qu’on parvienne à l’entendre, la parole des citoyens. Car la blogosphère n’est que cela, la caisse de résonance des citoyens et de leur diversité – diversité d’opinions et de centres d’intérêts, diversité sociale et professionnelle. La blogosphère, finalement, c’est le média de ceux qui n’en ont pas.
La blogosphère se rebiffe
Le choix fait par Ebuzzing est un choix politique. Nous en sommes d’autant plus convaincus que Pierre Chappaz, son patron, est aussi un des fers de lance du mouvement des « pigeons », un homme qui s’affiche sans ambiguïté en tant que libéral – ce qui ne nous pose aucun problème en soi – et qui, tenant lui-même un blog, a choisi de le faire figurer dans les classements établis par sa propre entreprise selon des algorithmes qu’il est seul à connaître, prenant de facto le risque du conflit d’intérêt, donc du soupçon.
Considérant que Pierre Chappaz devenait en cette affaire juge et partie, nous le laissons seul juge de ses choix et décidons de partir, afin de ne pas cautionner plus longtemps une conception de la blogosphère qui ne repose plus sur aucune réalité.
Nous, blogueurs et blogueuses, 1er, 10ème, 100ème ou dernier des classements actuels, avons décidé de ne plus en être et avons exigé de Wikio-Ebuzzing la suppression de nos blogs de ses listes. Parce que nous ne saurions nous retrouver à servir les intérêts commerciaux d’une société et les nouvelles ambitions politiques de son patron. Parce que nous refusons que la blogosphère, dont nous sommes à la fois le cœur et les poumons, puisse ce faisant se trouver assimilée à – et finalement dissoute dans – quelque chose de plus vaste et qui ne lui ressemble pas, et d’où les blogs ne sauraient plus être visibles et les blogueurs se faire entendre.
La présente tribune est collective.
S’y associent, pour l'instant, les blogueurs suivants et leurs blogs :
- A perdre la raison, @melclalex
- Le chiffonnier dans le jardin, @MarieEngagee
- Chez El Camino, @elc95
- Le blog de corinne morel darleux, @cmoreldarleux
- Chez l’vieux, @yannsavidan
- Partageons mon avis, @jegoun
- Les coulisses de Juan, @sarkofrance
- Les échos de la gauchosphère, @JesuisCethomme
- Lyonnitude, @romainblachier
- Les chroniques de Juan, @sarkofrance
- Bah !? by CC, @cycee
- Reservus, @bembelly
- Blog de David Burlot, @davidburlot
- Affichage libre, @elooooody
- Le cri du peuple, @cridupeuple
- Le blog de Captainhaka, @captainhaka
- Rimbus le blog, @rimbus
- Mon Mulhouse, @ericcitoyen
- Trublyonne, @trublyonne
- Le blog de Louis Lepioufle, @louislep
- La Renovitude, @nico_LdT
- Les bas-fonds de Juan, @sarkofrance
- Chez dedalus, @zededalus
- Et ma main dans la gueule ?, @elc95
- Pudding dans l’arsenic, @mehdiyanis
- La femme de George, @mrsclooney
- Ce que je pense, @bembelly
- Au comptoir de la comète, @jegoun
- Les photos de chez El Camino, @elc95
- Partageons nos agapes, @jegoun
- De tout de rien sur tout de rien d’ailleurs, @detoutderien
- Mon mulhouse bio, @ericcitoyen
- Partageons l’addiction, @jegoun
- Alter-Oueb, @alteroueb
- RéflexionPolitique.net, @gillessauliere
- Le coin politique de dedalus, @zededalus
- Woof it, @O_bi_Wan
Tiens, cadeau aujourd'hui, dans le genre "aide à la personne," ou "Granmmar nazie a encore frappé".
RépondreSupprimerPourquoi je fais cela?
Pourquoi fais-je ...?
et je comprend leur position.
Je comprends
Phrase suivante: il y a un "à" en trop qui la rend incompréhensible.
Bien que je ne signerai pas ce manifeste pour le moment,
Houlala, c'est français, ça ?
Ne me remerciez pas, c'était juste en passant !
Moi aussi je suis en veine de gentillesse: merci de me corriger sur des fautes d'inattention, dues au fait que j'ai un boulot, et que j'ai écrit ce billet afin de relayer les potes, car cela semblait important pour eux. Donc merci aussi de leur part à eux.
SupprimerBen oui, il m'arrive d'être occupée aussi...
Effectivement, j'aurais pu écrire "Pourquoi fais-je" mais un peu de langage populaire, qui n'est pas strictement incorrect, ne nuit pas au texte. Il l'allège en le rendant plus spontané. Vous devriez essayer :-)
Et pour la dernière phrase, il me semble que oui, cela est français, et vu mon état de décontraction causé par des journées chargées, je vous remercie de l'avoir signalé, vu que vous n'avez écouté que votre bon coeur afin d'aider ma prose défaillante.
Bonne journée, Suzanne.
Il ne tient qu' à vous de déterrer la hache de guerre
Non, il faut toujours un subjonctif après "bien que".
SupprimerBien que je ne signe pas ce manifeste pour le moment, il m'est donc important de le relayer
Ou "bien que je n'envisage pas de signer, que je ne veuille pas signer, que je ne désire pas signer" ce manifeste pour le moment, il m'est donc important de le relayer.
oups, je voulais dire enterrer la hache de guerre, bien sûr.
SupprimerJe verrais cela à tête plus reposée
merci encore
Rosaelle,
RépondreSupprimerIl n'y a aucun lien entre le classement eBousin et la fréquentation d'un blog... L'algo eBousin prend en compte principalement la diffusion sur les réseaux sociaux, et plus personne ne clique sur les liens maintenant :-/
Ok, je prends note. Merci d'être passé!
SupprimerNous en sommes partis depuis 15 jours, maintenant, après que nous ayons appris que Pierre Chappaz concourrait au classement.
RépondreSupprimermerci du renseignement, j'y réfléchis encore.
SupprimerPour ma part, ayant toujours refusé d'adhérer à ce machin-là, aussi bien qu'à Facebook, Tweeter, Google+, et j'en passe, je ne pouvais pas signer le manifeste. Cela ne m'empêche aucunement, bien entendu, d'être d'accord avec son contenu. On ne peut pas sortir d'un bouge où l'on n'est pas entré. J'avais d'ailleurs souvent critiqué ceux qui naïvement y adhéraient (pour une fois que ce n'était pas moi le naïf).
RépondreSupprimerC'est clair : tout blogueur vraiment de gauche digne de ce nom ne peut pas rester un instant de plus dans ce cloaque.
Nom d'un Blogchevik ! (et là, ce sont mes pairs qui m'ont invité dans ce groupement sans consistance officielle, bien que je ne sois pas exactement de leur sensibilité).
Quand donc les blogueurs comprendront-ils qu'ils sont les seuls à s'intéresser à ce Ebuzzing, et qu'ils feraient mieux de s'écrire entre eux pour ça?
RépondreSupprimer