Nous étions en train de créer un compte-livret pour notre fils, un premier préalable à sa future vie d'adulte, afin qu'il apprenne petit à petit à pouvoir gérer son quotidien.
Nous avons donc du remplir les cases: Père et Mère, je ne sais pas combien de fois.
On nous a fait signer les documents.
Et là, je me rend compte que si la loi est adoptée, cette loi afin de modifier les appellations père et mère, il faudrait mettre "parent 1" et "parent 2" pour les couples homosexuels et pour les autres, c'est un peu flou...
Je le fais remarquer à la personne qui nous aidait à conclure le dossier. Il y a un malaise dans son regard.
Je change de sujet.
On termine le dossier.
Et puis, je réfléchis, quelques jours plus tard . Sans doute cette appellation ne satisfera pas tout le monde. Il est possible que des homosexuels veuillent, avec raison, qu'on aille plus loin.
Une mère ou un père n'est pas le parent 2 ou le parent 1. C'est quoi cette histoire de numéro dont on nous parle?
Pourquoi aller à l'encontre de la réalité de plus de 90% des parents afin d'intégrer une égalisation des droits?
Pourquoi faire disparaitre la notion de père et de mère?
Et mettre père 1 et père 2, mère 1 et mère 2, ce n'est pas non plus sérieux, car en cas de divorce, de toute manière, les juges trancheront toujours en faveur du père ou de la mère biologique...Ce qui est logique.
Pourquoi ne pas introduire la notion de père ou de mère adoptifs?
Pourquoi vouloir niveler la notion de famille?
Je m'explique: en Australie, on a introduit la notion de 3ème genre dans le passeport. On peut donc s'identifier comme homme, femme ou x, c'est à dire ayant subi une opération afin d'être différent. Dans ce cas, les Australiens ont ajouté quelque chose, afin de tenir compte de la réalité de la transsexualité, du transgenre, pas enlevé une notion importante pour la majorité des gens.
Enlever, niveler, la notion de père et mère afin de donner une égalité à tous risque de renforcer les résistances et les soutiens des opposants au mariage gai et à l'adoption pour tous. Il suffirait pourtant d'ajouter pour faire une place à ces familles sans léser les autres.
C'est comme la PMA ou procréation médicalement assistée. Je pense sincèrement que l'autoriser aux couples de lesbiennes n'est pas sans risques, même si je comprend les tenants de cette mesure.
En général, les hommes et les femmes font des dons de sperme et d'ovocyte afin d'aider des familles qui sont dans la détresse suite à une stérilité. Je ne sais pas si ils vont être d'accord pour aider à donner un enfant à des familles homosexuelles, surtout dans notre pays, qui est encore fortement latin dans sa culture. Il risque d'y avoir pénurie de dons, si la personne ne peut pas choisir à qui son don va profiter.
De plus, cela n'est pas juste vis-à-vis des couples gays, qui ne peuvent pas faire d'enfants ou alors, il faudrait autoriser les mères porteuses, et on n'en est pas là...
Tout ceci est franchement très complexe, en effet.
J'ajoute que, en plus, je ne cautionne pas les mouvements catholiques intégristes qui manifestent contre le mariage gay et lesbien, je réprouve tout à fait ces mouvances, mais j'ai des réserves sur ces sujets. Difficile de faire entendre sa voix dans ce contexte et je pense quand même que là, je suis assez représentative de beaucoup de français qui s'interrogent.
La démocratie est un système égalitaire, c'est clair. Vouloir l'égalité, ce n'est pas tout aplanir, c'est un exercice compliqué pour donner les mêmes droits à tous.
Autant, je pense qu'on doit autoriser le mariage pour tous, autant je pense que transformer le droit des familles demande beaucoup de réflexion et de temps afin d'ajouter une dimension à ce droit, pas de le niveler pour ce qui est une minorité, qui a le droit à sa différence, c'est clair mais pas au risque de braquer le plus grand nombre. Et il est possible qu'on y aille tout droit...
Nous avons donc du remplir les cases: Père et Mère, je ne sais pas combien de fois.
On nous a fait signer les documents.
Et là, je me rend compte que si la loi est adoptée, cette loi afin de modifier les appellations père et mère, il faudrait mettre "parent 1" et "parent 2" pour les couples homosexuels et pour les autres, c'est un peu flou...
Je le fais remarquer à la personne qui nous aidait à conclure le dossier. Il y a un malaise dans son regard.
Je change de sujet.
On termine le dossier.
Et puis, je réfléchis, quelques jours plus tard . Sans doute cette appellation ne satisfera pas tout le monde. Il est possible que des homosexuels veuillent, avec raison, qu'on aille plus loin.
Une mère ou un père n'est pas le parent 2 ou le parent 1. C'est quoi cette histoire de numéro dont on nous parle?
Pourquoi aller à l'encontre de la réalité de plus de 90% des parents afin d'intégrer une égalisation des droits?
Pourquoi faire disparaitre la notion de père et de mère?
Et mettre père 1 et père 2, mère 1 et mère 2, ce n'est pas non plus sérieux, car en cas de divorce, de toute manière, les juges trancheront toujours en faveur du père ou de la mère biologique...Ce qui est logique.
Pourquoi ne pas introduire la notion de père ou de mère adoptifs?
Pourquoi vouloir niveler la notion de famille?
Je m'explique: en Australie, on a introduit la notion de 3ème genre dans le passeport. On peut donc s'identifier comme homme, femme ou x, c'est à dire ayant subi une opération afin d'être différent. Dans ce cas, les Australiens ont ajouté quelque chose, afin de tenir compte de la réalité de la transsexualité, du transgenre, pas enlevé une notion importante pour la majorité des gens.
Enlever, niveler, la notion de père et mère afin de donner une égalité à tous risque de renforcer les résistances et les soutiens des opposants au mariage gai et à l'adoption pour tous. Il suffirait pourtant d'ajouter pour faire une place à ces familles sans léser les autres.
C'est comme la PMA ou procréation médicalement assistée. Je pense sincèrement que l'autoriser aux couples de lesbiennes n'est pas sans risques, même si je comprend les tenants de cette mesure.
En général, les hommes et les femmes font des dons de sperme et d'ovocyte afin d'aider des familles qui sont dans la détresse suite à une stérilité. Je ne sais pas si ils vont être d'accord pour aider à donner un enfant à des familles homosexuelles, surtout dans notre pays, qui est encore fortement latin dans sa culture. Il risque d'y avoir pénurie de dons, si la personne ne peut pas choisir à qui son don va profiter.
De plus, cela n'est pas juste vis-à-vis des couples gays, qui ne peuvent pas faire d'enfants ou alors, il faudrait autoriser les mères porteuses, et on n'en est pas là...
Tout ceci est franchement très complexe, en effet.
J'ajoute que, en plus, je ne cautionne pas les mouvements catholiques intégristes qui manifestent contre le mariage gay et lesbien, je réprouve tout à fait ces mouvances, mais j'ai des réserves sur ces sujets. Difficile de faire entendre sa voix dans ce contexte et je pense quand même que là, je suis assez représentative de beaucoup de français qui s'interrogent.
La démocratie est un système égalitaire, c'est clair. Vouloir l'égalité, ce n'est pas tout aplanir, c'est un exercice compliqué pour donner les mêmes droits à tous.
Autant, je pense qu'on doit autoriser le mariage pour tous, autant je pense que transformer le droit des familles demande beaucoup de réflexion et de temps afin d'ajouter une dimension à ce droit, pas de le niveler pour ce qui est une minorité, qui a le droit à sa différence, c'est clair mais pas au risque de braquer le plus grand nombre. Et il est possible qu'on y aille tout droit...
Bof. C'est compliqué parce que c'est nouveau. Alors on ne trouve pas les mots... mais ça va venir.
RépondreSupprimerPourquoi pas un choix multiple?
1ère situation: parents > père > mère
2ème situation: parents > mère > mère
3ème situation: parents > père > père
et rayer la mention inutile, cela n'a l'air de rien mais il y a des gens simples que cela pourrait affoler, réellement.
SupprimerPas question de rayer quelque mention que ce soit. Juste d'imaginer des cases à cocher à côté de mes propositions...
SupprimerOu avoir des places libres afin de tamponner ce qu'il faut pour les mairies et documents officiels.
SupprimerBref, on a une belle occasion , je pense de réinventer des notions nouvelles qui enrichissent
Il peut y avoir tout simplement le termes "Responsables parentaux", et la place pour deux identités, prénom et nom.
SupprimerLes Australiens font un contresens, sur les transsexuels ; médicalement, un transsexuel n'est pas quelqu'un qui est à mi-chemin entre un homme et une femme; c' est quelqu'un qui est génétiquement d'un sexe, et psychiquement d'un autre, mais totalement d'un autre; après l'intervention chirurgicale, en France,(prise en charge à 100% par la Sécu si c'est un vrai transsexuel, le terme médical est "transgenre") il a le droit de changer de sexe à l'état-civil,et de se marier avec quelqu'un n'appartenant pas à son nouveau sexe officiel, ce qui correspond davantage à sa réalité.
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Transsexualit%C3%A9
Elie, d'un point de vue médical, je ne vais pas vous contredire.
SupprimerMais il se trouve que je connais très bien cette communauté:
1-il y a ceux qui veulent changer de sexe et l'assument
2-il y a ceux qui veulent rester mi homme-mi femme et l'assument très bien, ceux qui ne veulent pas être opérés. Ceux-là sont dans ce cas et les australiens le savent. Ce ne sont pas des gens malades mais des personnes qui se revendiquent d'une autre genre.
Vous devriez être plus informés avant de poster un commentaire, c'est dommage.
"Il risque d'y avoir pénurie de dons, si la personne ne peut pas choisir à qui son don va profiter."
RépondreSupprimerEn France, le donneur ne peut pas choisir sa destinataire, le don de sperme est basé sur la gratuité, l’anonymat et le volontariat, et la banque de sperme garantit son anonymat.
D'autre part,les femmes homosexuelles ont eu, de tout temps, recours à la bonne vieille méthode artisanale lorsqu'elles voulaient un enfant, et je ne vois pas l'intérêt de les obliger à continuer à leur imposer un rapport sexuel non souhaité depuis que la PMA existe.
Je parle simplement de ce qui peut arriver.
SupprimerOn va donc autoriser les mères porteuses pour les parents gays?
Je parle simplement de ce qui peut arriver.
SupprimerOn va donc autoriser les mères porteuses pour les parents gays?
"On va donc autoriser les mères porteuses pour les parents gays?"
SupprimerOn ne va pas plus autoriser les mères porteuses pour les parents gays qu'on ne les autorise pour les autres, de loin les plus nombreux à souhaiter y avoir recours.
Ce qui ne changera d'ailleurs rien, le nombre de pays où les couples qui souhaitent avoir recours à une mère porteuse devenant de plus en plus nombreux et de plus en plus proches; seuls en seront privés les plus pauvres, ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir le voyage et leurs services.
Je pense simplement qu'une vraie réflexion doit être lancée sur le sujet de la PMA et aussi des mères porteuses.
SupprimerCar ce sujet n'est pas simple.
Je ne donne pas de solution mais invite juste les personnes à y réfléchir
Et tout ça, vous auriez dû le savoir, avant d'écrire votre billet...
RépondreSupprimerRosaelle, pourquoi donner des droits équivalents à ceux des hétéros aux homos serait-il susceptible "de braquer le plus grand nombre" ? Quelques vieux intégristes (on peut être vieux à tout âge) pousseront des cris d'orfraies : laissons-les s'égosiller.
RépondreSupprimerL'important n'est-il pas le bonheur de l'enfant, dans une famille unie ? Le reste est parfaitement secondaire et rétrograde. On n'est plus sous Charles X, quintessence du vieux réac.
La plupart des gens ne sont pas aussi évolués et les "réacs" en tirent parti, cela ne veut pas dire que ces personnes majoritaires sont stupides.
SupprimerEt puis tenir au modèle familial traditionnel soit le père et la mère n'est pas forcément une marque de bêtise.
Si on veut que tout le monde accepte, il ne faut braquer personne.
Je vis dans une région moderne mais très attachée à un modèle traditionnel.
Il faut accompagner une évolution, pas la provoquer.
"Et puis tenir au modèle familial traditionnel soit le père et la mère n'est pas forcément une marque de bêtise."
RépondreSupprimerMais personne n'est obligé d'abandonner, à titre personnel, ce modèle!
Et puis, on sait bien, comme le prouve l'expérience de nombreux pays où le mariage homo est institué,qu'ils seront une infime minorité à y revoir recours (tout comme ils sont une infime minorité à être pacsés: 6 %, je crois), et que, du jour où il aura été institué, on cessera d'en parler; laissez donc certains évêques à leurs fantasmes, ce ne sera pas la porte ouverte à l'autorisation du mariage avec les cochons d'Inde, les millepattes ou les hippopotames.
Je différencie le mariage pour tous et l'élargissement du droit familial, Elie.
SupprimerJe suis moi pour l'union libre pour tous tant que cela ne lèse personne, mais je comprend que des personnes puissent avoir envie de se marier.
Par contre, pour la famille, c'est encore trop tôt en l'état et on peut y réfléchir de manière plus approfondie.
Justement, si on précipite cela, on encourage les fantasmes des rétrogrades. En tout cas, c'est mon opinion.
Pour moi, la vraie question est ailleurs: "Pourquoi les homosexuel(le)s sont-ils tellement attachés au droit à une institution qui est en plein déclin en France?" Car vous savez qu'aujourd'hui, la majorité des couples, en France, ne se marie plus; et qu'il y a plusieurs années que le nombre d'enfants issus de gens non mariés est plus élevé que le nombre d'enfants issus de couples mariés.
RépondreSupprimerIl y a plusieurs années, on aurait répondu à cette question "Pour être comme les autres"; avec l'évolution actuelle, cette revendication, au contraire, fait des homosexuel(le)s des gens différents, des gens plus attachés au mariage que la moyenne des Français, qui s'en détachent; comme le disait Louise de Vilmorin : "De nos jours, qui a encore envie de se marier, à part les homos et les curés?"
Là, je n'ai pas posé cette question car je n'ai pas la réponse, Elie.
SupprimerOui, Rosaelle, c'est justement la question qu'il faut poser. Le même droit pour tous est essentiel. Y compris, et en premier lieu le droit familial. Je pense que, là-dessus, nous ne sommes fondamentalement pas d'accord. J'ai toujours posé l'égalité d'abord, la liberté ne pouvant s'exercer que dans le cadre de celle-ci.
SupprimerCe qu'il y a de bien avec le droit qu'on a de faire quelque chose, c'est qu'on n'y est pas pour autant obligé. C'est ce que refusent les cathos, en particulier, sur des tas de sujets dont celui-là. Et ce n'est pas qu'en France. De vieilles peaux qui défendent bec et ongles un cadre rigide datant de presque deux cents ans.
franchement, en ce qui me concerne, je suis pour abolir le mariage et laisser l'union libre comme règle mais ce serait un peu trop demander à ceux qui accordent de l'importance au mariage...
SupprimerJe vous renvoit à cet article: http://spartakiste.blogspot.fr/2012/10/vive-lunion-libre-ou-le-mariage-pour.html
SupprimerEn fait, nos positions ne sont pas si éloignées : ceux qui veulent se marier, pourquoi les en empêcher ? En revanche ceux qui ne veulent pas cette disposition ont tout autant le droit de ne pas s'y soumettre.
SupprimerSeul importe le sort des enfants de cette union, libre ou pas. Il leur faut un foyer, aimant et stable au moins le temps où ils sont petits. L'union libre me paraît inadaptée, parce que rien ne définit les droits et devoirs des parents. C'est pourquoi, dès que des enfants sont là, au moins le PaCS est nécessaire. Un PaCS qui justement définit en priorité ces questions-là. Ce n'est pas une question d'argent, mais de responsabilité.
En tant que parents, union libre ou mariage, cela ne change rien du tout.
SupprimerJe vous le dis en connaissance de cause: j'ai presque 20 ans d'expérience et un fils qui va avoir 18 ans.
Le PACS est utile pour les successions surtout.
Il faudrait faire une place aux familles différentes du modèle traditionnel, c'est clair
Mais on n'a toujours pas réglé la place du beau-parent dans les familles recomposées,qui sont assez nombreuses. Et c'est déjà un casse-tête pour les juges, juste pour rappel. Se lancer dans la famille homoparentale, c'est une idée louable mais tout ce que je dis, c'est qu'on met la charrue avant les boeufs et qu'il faut prendre du temps pour faire une loi correcte
C'est bien pourquoi le PaCS doit être remanié, dans le seul sens de la résolution de l'autorité familiale conjointe.
SupprimerQuant au beau-parent, si le divorce a été prononcé, il se substitue naturellement au parent biologique : où est la difficulté ? C'est évident, tout simplement. Et bien entendu quel que soit le sexe des parents constituant cette famille recomposée. Quant au parent parti, lui n'a plus rien. Rien. C'est pourquoi la garde des enfants ne doit pas se décider à la légère.
Je sais, je vais hérisser certaines personnes, avec mes prises de position.
Non, pas moi, même si la réalité est très souvent bien plus complexe, et que l'enfant est au centre de tout cela.
SupprimerToutes les pistes sont bonnes à explorer dans ce domaine, je pense.