Utopie

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mardi 19 février 2013

Je ne suis pas féministe mais...

Cela vient de plusieurs discussions sur ce blog et ailleurs, où on me demande pourquoi je ne suis pas féministe, pourquoi je refuse d'adhérer à cette idéologie, ce courant de pensée politique, et si je ne  considèrerais pas le féminisme comme un gros mot.

Je vais donc répondre, en expliquant pourquoi, à mon sens, je ne peux adhérer à cette doctrine et pourquoi néanmoins je me sens concernée par la lutte contre les inégalités constatées entre hommes et femmes et que la cause féminine me tient à coeur.

Tout d'abord, je ne me reconnais dans aucun des courants français du féminisme.
Le féminisme vise l'émancipation des femmes de la société patriarcale.
Or, je crois sincèrement que, depuis 1945, et la libéralisation des années 60, nous avons les moyens, individuellement ou collectivement, nous, les femmes de vivre sans entrave paternaliste et en toute liberté. Nous ne dépendons plus du salaire du mari pour vivre, nous votons, nous nous exprimons.
Nous ne pouvons nous inscrire dans un schéma de victimisation face au pouvoir des mâles qui nous opprimerait. C'est nous dénigrer.

Je crois aussi, que la plupart des hommes ne sont pas d'infâmes machistes, même si il existe une minorité dans ceux-ci qui valent leur pesant de cacahouètes...
Je pense aussi qu'il faudrait se pencher réellement sur les raisons, en France, de notre sous-représentation dans la classe politique, si elle ne venait pas des femmes elles-mêmes.
Je crois que si le salaire des femmes est globalement moins élevé que celui des hommes, nous avons aussi notre part de responsabilité, en tant que mères, et en tant que femmes.
Le fait est que nous ne pouvons plus nous cacher maintenant derrière la phallocratie pour excuser notre manque d'ambition, ou de solidarité, voire notre égoïsme, ou notre propension à vouloir nous auto-assister.

En fait, si je dresse ce constat sévère et à dessein exagéré, c'est juste pour dire que le féminisme, à mon sens, n'a pas évolué, tandis que la société a changé, elle.
Qu'avons-nous fait réellement, afin de la faire bouger? Qu'avons-nous fait, au lieu de réclamer la stricte égalité sans réellement intégrer les différences qui existent entre les deux sexes? Ces différences que toutes les théories du genre, sorry Elodie, ne peuvent gommer?
Avons-nous donné à la société une touche plus marquée, avec des valeurs plus féminines, comme la douceur de vivre, l'empathie, l'altruisme, la non-violence?
On en est à revendiquer l'agressivité, la violence et l'individualisme, voire même de ne pas bénéficier de passe-droit eu égard à notre condition physique naturellement plus fluette que celle d'un homme, à condamner une fillette qui jouerait à la poupée, un garçon qui aimerait les petites voitures...

Et les machos sont toujours là.
J'en viens à la deuxième partie de mes propos, je ne suis pas féministe mais je comprend que certaines femmes le soient. Je refuse de croire qu'on n'ait pas le droit d'avoir des opinions différentes des miennes.
Ensuite, il y a encore un bon noyau dur de personnes machistes, qui sont gravissimes dans leur comportement.
Ensuite, il existe bien des discriminations encore, du fait aussi que les femmes sont plus facilement en situation de faiblesse dans la vie que les hommes (familles monoparentales, violences etc...).
Je regrette simplement que les féministes n'aient pas évoluées plus, vers une lutte pour protéger les plus faibles d'entre nous et aussi de pousser les jeunes filles en leur insufflant confiance vers des positions enviables, de part leur mérite, et aussi d'investir plus le terrain de la solidarité féminine, qui est très souvent, un vain mot, si on ne passe pas par la case des services sociaux pour certaines femmes dans la détresse, avec le risque de tutelle déguisée que ces relations impliquent ( les services sociaux comptant une majorité de femmes).

Oui, je rêve d'un féminisme qui exalterait nos différences comme autant de forces et qui diraient aux jeunes filles qu'elles peuvent être fières de leur condition de femmes et qu'elles ont tout pour réussir, au lieu de systématiquement pointer du doigt le mâle comme responsable de tous les maux, en mettant la femme dans une position d'éternelle victime, quand elle peut être capable de grandes choses!
Mais ce féminisme-là, je ne l'ai pas vu et je refuse de stigmatiser une catégorie de la population, quelle qu'elle soit.
Ces lignes sont sans concessions, je m'en rend compte.
J'adore Euterpe quand elle raconte une histoire , celle des femmes, méconnues et ignorées, c'est clair, car je me dis effectivement, les femmes ont toujours assuré. Là, j'adore et j'aime aussi lorsqu'elle s'en prend à certains machos.
Ces lignes ne sont pas contre le féminisme, car qui aime bien châtie bien, je pense.
Elles sont contre certains excès et tendances, surtout le fait de nous diviser, entre hommes d'un côté et femmes de l'autre, de généraliser et d'accuser l'autre.
Effectivement, notre émancipation, nous l'avons eue mais savons-nous réellement en tirer le profit maximum? N'avons-nous pas nous aussi un examen de conscience à faire vis-à-vis de notre condition de femme? C'est sans doute, pour moi, à  ce prix que le machisme disparaîtra vraiment.
En sommes, nous avons tous et toutes un peu de féminisme à faire fructifier en nous, pas un combat à mener mais cultiver le sens de la justice et de la vraie égalité : celle qui est de dépasser sa condition afin d'être un homme ou une femme libre, fiers de ce que nous sommes, sans animosité envers l'autre.
J'ai lu une phrase récemment:

"Et si l'homme était l'avenir de la femme?"




liens de documentation:

http://www.toupie.org/Dictionnaire/Feminisme.htm
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Emancipation.htm
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/MLF-40-ans-feminisme-fevrier-2010/p-7015-Que-veut-dire-pour-vous-feminisme-.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minisme
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/f%C3%A9minisme/33213
http://www.ababord.org/spip.php?article1041

6 commentaires:

  1. Pareil. J'ai beaucoup de mal avec le combat féministe. Je comprends les raisons et apprends beaucoup depuis que je connais des blogueuses féministes.

    Je reviens d'un truc dont tu parles : le machisme. Les propos triviaux sont souvent pris comme du machisme (et je comprends les raisons). Mais c'est exaspérant. Un exemple : quand j'utilise de l'argot pour parler d'une femme, par exemple le mot "gonzesse", je me fais engueuler. Pourtant ce n'est pas, dans mon esprit, péjoratif. Et ça ne m'empêche pas de me battre pour l'égalité voire de changer d'avis.

    Changer d'avis ? C'est un truc que les gens ne comprennent pas. Il y a deux ou trois ans, il y a eu un combat pour enlever le mot "mademoiselle" dans les formulaires administres. Cette bataille me paraissait délirante mais à force de discussion et de lecture, je dois bien reconnaître qu'il n'y a aucune raison pour que les gonzesses aient un traitement différent particulier.

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    1. Mais c'est pas une raison pour en profiter pour faire de la provoc dans ton billet sur les allocs et te vautrer avec Didier Goux dans le stupre! Josiane ne t'as rien fait, dis donc...
      Je te taquine, mais c'était pas fin...
      Comme je disais, je pense qu'il ne faut pas confondre l'humour potache, qui peut me faire rire, parfois, même l'humour noir avec certains traits de sexisme.
      Je crois que le sexisme est de toute manière valable dans les deux sens.
      Et oui, je suis d'accord sur le fait que le féminisme est un courant légitime, auquel je n'adhère pas, mais qu'il est nécessaire.
      Ce qui n'empêche pas de se poser la question de son éventuelle rénovation.

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    2. Bah ! Vive l'humour potache.

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    3. Oui! vive l'humour!

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  2. J'ai enfin trouvé le temps de te lire! ouf!

    Bon bah évidemment, je ne suis pas d'accord avec tout ce que tu dis... Mais finalement moins de prévu ;-) Et sans vouloir enfoncer le clou, je crois que tu es féministe Rosa.
    Une "féministe modérée" et ce n'est pas un gros mot!

    C'est particulièrement ce passage qui m'interpelle:

    "les théories du genre, sorry Elodie, ne peuvent gommer?
    Avons-nous donné à la société une touche plus marquée, avec des valeurs plus féminines, comme la douceur de vivre, l'empathie, l'altruisme, la non-violence?"

    => Cela veut-il dire que tu penses que les hommes sont incapables de douceur de vivre, d'empathie, d'altruisme et de non violence? Il n'y a pas de "valeurs féminines". C'est la société et l'histoire qui ont fait en sorte que l'on attribue aux femmes ces valeurs et pas aux hommes.

    "On en est à revendiquer l'agressivité, la violence et l'individualisme, voire même de ne pas bénéficier de passe-droit eu égard à notre condition physique naturellement plus fluette que celle d'un homme, à condamner une fillette qui jouerait à la poupée, un garçon qui aimerait les petites voitures..."

    Personnellement, je ne revendique pas l'agressivité; la violence ou l'individualisme. Mais je revendique le DROIT de l'être ou d'en faire usage sans me voir taxer de garçon manqué ou femme contre nature ou subversive.

    Le genre (qui n'est pas une théorie mais un concept) ne prétend pas du tout gommer les différences biologiques. Il se veut plutôt un outil permettant de démontrer qu'un homme doux et non-violent et qu'une femme autoritaire et individualiste ne sont pas des individus transgressif et contre-nature. C'est à ça que sert le concept de genre.

    Le genre sert aussi à déconstruire les clichés sexués: voir sur ce point le billet d'Olympe sur le port de la jupe dans le Hand Ball.

    Sinon, moi aussi je pratique la blague potache: les mecs, les filles, les blondes, tout y passe!

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  3. Et votre commentaire sur le sujet du blog?

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