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dimanche 12 mai 2013

Bon chien chasse de race

Il y a un souci avec ce mot: race. Déjà, le sens a évolué sacrément depuis sa céation: certains lui  attribuent l'étymologie de "ratio" comme dans génération, au sens de membres d'une famille, d'autres de "razza", groupe de personnes liées par un intérêt commun. Pour une explication moins simpliste, voir l'article détaillé du cnrtl, qui vous expliquera toutes les variantes.
Avant les thèses racialistes du XIXème siècle, qui ne sont pas venues en génération spontanées, d'ailleurs, mais plongent leurs racines dans une science balbutiante entachée d'obscurantisme dont une partie d'ordre religieux, il faut l'avouer (voir l'épisode de la Bible, avec ce pauvre Cham, fils de Noé, qui serait devenu le premier noir, par châtiment divin(!) ), le mot race avait plusieurs sens:

Celui de représenter une lignée, une famille, que l'on retrouve dans la noblesse, la lignée.
Celui de représenter une classe sociale ou un groupe : la race des seigneurs, des artisans.
Celui de représenter aussi une catégorie de personne selon son comportement: la race des usuriers ou la race des hommes de bien.
Celui de représenter les différentes variantes d'animaux : la race des Charolais.
"Bon chien chasse de race" doit être interprété dans ces sens.

Dans la Déclaration des Droits de l'Homme,  il n'y aurait donc rien de péjoratif lorsqu'on emploie le terme race. Il ne signifie donc nullement race au sens de classification du genre humain.
En tout cas, c'est ce qu'on nous dit pour justifier la chose
On pourrait donc dire simplement que le terme race ici employé voudrait dire qu'on ne peut juger une personne selon sa condition humaine, en fonction de sa famille et du rang que celle-ci a dans la société, ou selon sa profession.
Mais si on reprend l'Histoire de cette Déclaration des Droits de l'Homme et des différentes Constitutions Françaises, est-ce vraiment le cas? On le verra plus loin.

Or, des députés du FdG veulent supprimer le terme race de la Constitution et cela créée déjà des polémiques( voir dans les commentaires du billet de Nicolas).
Il faut dire que ceux-ci se rapportent au texte de la loi de 1881 sur la Liberté de la Presse, où les thèses racialistes commençaient déjà à se développer. Le contexte est donc différent déjà de celui de la Révolution Française, on est là à presque un siècle de là où le terme race devrait avoir cette signification...Il y a eu Buffon, Gobineau etc...depuis. Les naturalistes font venir la Venus Hottentote, sous prétexte d'études scientifiques et on est en pleine colonisation de l'Afrique.

Supprimer le mot race de la Constitution et des textes de loi de la République Française est une des promesses de Hollande, et vu que certaines promesses sont plus ou moins respectées, on ne sait pas ce qu'il va advenir de celle-ci, soyons francs.
Mais on ne peut pas soutenir que le mot race qui est employé dans nos textes de loi est employé dans le sens antérieur à son assimilation racialiste.

Les différentes Constitutions depuis la Révolution, qu'elles soient républicaines ou monarchistes, d'ailleurs, n'emploient pas ce terme, jamais, au grand jamais, jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.
Il faut attendre 1946 et 1958 pour que ce terme apparaisse. Or, les thèses racistes et racialistes sont déjà bien installées dans le paysage idéologique, c'est le moins que l'on puisse dire.

Je suis vraiment partagée en ce qui concerne la suppression de ce terme.
Cela ne supprimera pas le racisme, c'est clair.
On en revient alors à ce qu'est le racisme et comment celui-ci se manifeste. C'est un débat très complexe. Il l'est d'autant plus que beaucoup ne connaissent pas les différentes populations qui en sont victimes et qu'il faudrait savoir si avoir des préjugés par rapport à eux est du racisme ou non, et donc à partir de quand peut-on être condamné pour racisme.
Moi, je soutiens qu'on peut employer le terme racisme dans son sens large, soit englober la xénophobie, l'ostracisme, enfin tout ce qui nuit à quelqu'un sous prétexte qu'on ne supporte pas sa différence, si celle-ci ne dérange pas les droits de celui qui discrimine.
Là est tout le hiatus idéologique: quand peut-on être vraiment importuné par la différence de l'autre et a-t-on le droit de réagir contre celle-ci?
Et quand cette différence est un droit et une liberté?

En fait, le fait qu'on se réfère encore à des temps qui commencent à  n'être pas franchement récents et actuels est un des paradoxes de notre société, que ce soit en les travestissant, ou en ne voulant pas changer ce qui a été fait en ces temps-là.
Le fait que la Révolution Française, dans son sens originel, n'avait même pas la notion de race ni quoi que ce soit qui s'y réfère, a de quoi réfléchir aussi sur certaines dérives. C'est logique, d'ailleurs, admettre la notion de race voulait dire admettre la noblesse et sa supériorité innée sur les autres roturiers...
Mais le fait qu'on puisse être embrouillé par rapport à la connaissance de cette période montre simplement qu'on peut évoluer en régressant ,si on ne connait pas précisément notre histoire.
Le fait qu'on croie que ce qui vient de 1946 ou 1958 fait loi et dogme a aussi de quoi inquiéter.

Il y a donc deux contradictions dans la gêne qu'il se dégage de ce débat: doit-on supprimer ce mot de nos textes de loi?

A priori, rien ne s'y opposerait, on reviendrait aux fondamentaux de notre République, c'est vrai.
Mais le fait que cela créé une polémique et que paradoxalement, cela met sur le devant de la scène des protestataires qui crient au scandale, dans les rangs d'une droite nationaliste xénophobe, est-ce souhaitable?
Et je crois sincèrement que cette action, malheureusement, profite à ceux qui veulent normaliser l'expression de la pensée ostraciste. On ne peut que le regretter, c'est un fait.

La seule solution serait donc de faire évoluer notre perception du racisme et condamner aussi ceux qui discriminent les gros, les roux, les petits, les phobiques des religions, les racistes anti riches et anti puissants etc.... et déterminer ce qui est de l'ordre du préjugé de la discrimination...

Cela veut dire remettre tout le monde en question, y compris la gauche de la gauche,par rapport à la notion de racisme et d'ostracisme. Et ça, c'est pas gagné...




25 commentaires:

  1. Elie Arié5/12/2013

    Et il faudrait aussi combattre ceux qui intègrent le racisme dans leur combat antiraciste, comme le CRAN ( Conseil Représentatif des Associations Noires de France), pour qui "Noir" est bien une race qui doit se défendre, ou encore l" Etat juif d'Israël", où le mot "juif" n'a pas que son sens religieux.

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    1. Je vous réintègre. On verra bien.
      C'est assez complexe, comme réflexion.
      Pour le CRAN, on ne peut pas nier qu'on les a enfermé dans leur communautarisme, et qu'ensuite, on s'en plaint.
      Après, comme je le disais, je pense qu'il faudrait vraiment repenser le racisme, qui n'est pas que la discrimination de la couleur de peau.
      Pour Israël, ce qui me gène le plus, c'est qu'on y accole la démocratie, pas le fait qu'on parle d’État Juif, dans l'absolu.
      Il existe des régimes théologiques qui assument le fait mais sans se dire une démocratie.
      Je dis cela sans tenir compte du conflit.

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    2. J'apprécie à sa juste valeur l'effort que vous avez dû faire pour revenir sur une promesse que vous vous étiez faite, et publiquement; c'est quelque chose de très rare, de très difficile.

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    3. Vous semblez avoir changé, et j'ai fermé mon blog il y a quelques temps, à quelqu'un qui semble ne plus trop vous ressembler dans les commentaires. J'en prends donc acte.
      Ce n'est que justice, si je ne me trompe pas.
      Du moment où cela a évolué dans le bon sens.

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  2. Ben mince ! Non seulement je n'espérais pas lire un billet mesuré et intelligent sur ce fichu mot de race, mais si on m'avait dit que je le lirais chez vous, je serai tombé de ma chaise !

    (D'ailleurs, tenez, pour marquer le coup, je tombe de ma chaise.)

    Je souscris entièrement à la première moitié de ce billet (et pourtant, je suis rigoureusement à jeun depuis au moins cinq jours…)

    Du reste, même dans la seconde partie, je ne trouve pas grand-chose à redire. Je nuancerais simplement une chose :

    Les gens que vous taxez de racisme ou de xénophobie (termes que je récuse, vous le savez) ne refusent pas du tout les différences de mœurs qu'ils constatent entre eux et les autres : ils ne veulent pas s'y mélanger, c'est fort différent. On le voit très bien, d'ailleurs, et couramment : telle personne qui vote pour le Front national et pense qu'on devrait arrêter net l'immigration pourra tout aussi bien s'extasier sur les coutumes et la gentillesse des noirs ou des Arabes, après avoir passé quelques semaines au Sénégal ou au Maroc. Les deux choses peuvent parfaitement cohabiter, et elles cohabitent très souvent.

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    1. S'il y a cohabitation et non discrimination, je pense qu'il n'y a pas de soucis, alors. Tout est justement dans la cohabitation.
      Par contre, il y a des gens cons partout. Chez les noirs ou les arabes aussi, comme vous dites. C'est juste qu'on ne peut pas généraliser à mon sens: globalement, les gens sont tous normaux, même si leur culture est différente. Enfin, le débat est vaste.

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  3. Elie Arié5/12/2013

    En fait, c'est tout le problème des pseudo- identités, qu'on retrouve dans le débat sur le mariage homosexuel.

    L'inconvénient de toute démarche identitaire est d'enfermer chacun dans UNE identité, et de réduire la complexité de tout être humain à cette identité-là, et à elle seule, en quasi-exclusivité et, en tous cas, en priorité.

    Un homo, un Noir, un Juif se définiraient avant tout par leur homosexualité, la couleur de leur peau, leur "judéité"(?), qu'ils soient prix Nobel de physique, éboueurs ou médailles d'or du marathon;un homo serait avant tout un homo, un Noir serait avant tout un Noir, un Juif serait avant tout un Juif, etc.

    Et où caser les homos occasionnels, les homos ex-hétéros ou les hétéros ex-homos (quelle garantie qu'ils resteront dans leur case, et ne reviendront jamais à leurs premiers amours?) Où caser les Juifs Noirs homosexuels? etc.

    Ah, ce terrible besoin de caser et d'étiqueter pour se rassurer...

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    1. Je n'aime pas non plus les étiquettes. Après, on a le droit d'être différent et d'aimer l'être, tant que cela ne nuit à personne.
      Mais c'est clair que ce sont les lits des préjugés.

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  4. Léontine5/12/2013

    J'aime beaucoup ton billet..
    Tu traites un problème de taille avec justesse et simplicité.
    En lisant le début j'avais déjà les poils des bras qui se hérissaient..
    Rousse j'ai connu le racisme tres tot..
    Ensuite ayant épousé un enfant d'immigré Arabe mon nom de femme m'a fait connaitre le racisme sous une autre forme..Bizarre de voir une femme rousse aux yeux clairs porter un nom Arabe..
    Pour finir je rebondis sur le commentaire de Didier Goux qui m'amuse beaucoup..Oui c'est vrai beaucoup de gens qui votent FN ou meme qui appartiennent au FN apprécient beaucoup la gentillesse et les coutumes des Senegalais ou des Marocains..mais..au Senegal ou au Maroc ..LOL
    Pour finir je me demande moi aussi si c'est une bonne chose qu'on retire ce mot de nos textes de loi mais..rien que pour l'idée de revenir aux fondamentaux de notre République..j'avoue que ça me plairait!!

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    1. « Oui c'est vrai beaucoup de gens qui votent FN ou meme qui appartiennent au FN apprécient beaucoup la gentillesse et les coutumes des Senegalais ou des Marocains..mais..au Senegal ou au Maroc »

      Bien entendu ! Et c'est parfaitement normal, il me semble. On pourrait inverser les choses, d'ailleurs : un Léopold Sedar Senghor était un grand admirateur de la culture française, des valeurs de l'Occident, de la France elle-même, etc. Cela ne l'empêchait nullement de lutter pour que ces mêmes Français qu'il aimait foutent le camp de son pays et rentrent chez eux.

      (Quant à votre phrase : « Rousse j'ai connu le racisme très tot.. », elle est si belle que je vous la pique illico.)

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    2. Ah, c'est malin, ça!
      Léontine, il va se moquer de vous...
      Z'avez pas autre chose à faire, que de relever les phrases de mes commentateurs de bonne foi?

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    3. Rosaelle, une fois encore je le répète : je ne me moque pas, je me contente de citer.

      En l'occurrence, si moquerie il y a, elle est gentille, car je trouve vraiment la phrase irrésistible, presque attendrissante. Je pourrais même expliquer pourquoi, mais bon…

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    4. Ah bon, c'est que ça m'étonne.

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    5. Je vais quand même répondre à Léontine: j'ai toujours été étonnée des tracasseries que les gosses peuvent faire à ceux qui leur semblerait vulnérables, par rapport à leur physique. Une chose a cependant disparu: on stigmatise beaucoup moins ceux qui ont des lunettes.
      Et je comprends tout à fait ce que vous avez pu ressentir, à ce moment-là puis ensuite, dans votre vie de femme.
      Merci de l'appréciation, j'ai vraiment essayé de parler de cela le plus posément possible.

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  5. C'est bien pourquoi j'ai proposé comme seconde phrase de l'alinéa 1 de l'article premier "La race humaine étant unique, la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de sexe ou de religion". Curieusement le sexe n'est pas mentionné dans cet article fondamental, bien qu'un second alinéa, récent, fasse entrer celui-ci avec une contrainte probablement inadéquate de parité gérée par la loi.

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    1. L'humanité est une espèce, non une race.

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    2. La classification officielle n'a pas de terme défini : race ou espèce sont des termes synonymes, subdivisions du genre, lui-même subdivision de la famille, etc...

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    3. J'aurais bien voulu, quand on parle de parité et de discrimination, qu'il y ait un ministère chargé d'autre chose que du droit des femmes, en élargissant à des catégories comme les personnes atteintes de handicap, les personnes âgées, et aussi les discriminations dites "classiques", auxquelles on pense de suite.
      Si on sépare les femmes du genre humain, n'est-on pas d'une certaine manière raciste, aussi? Pas évident.

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    4. C'est pourquoi je n'apprécie pas l'alinéa 2 de l'article I. C'est plus un piège qu'autre chose. Je n'aime pas la parité obligatoire.

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  6. Pour le coup on pourrait remplacer "race" par "espèce" , ça laisserait le champ libre à tous ceux qui vous traitent "d'espèce de..." rousse par exemple :).
    Mais je vous laisse le soin de mettre le qualificatif qui vous plaira.

    Définir une race c'est bien difficile,puisqu'on a tous les mêmes gênes à 99,9% , on en a même beaucoup en commun avec les rats, les poissons, les cochons aussi!
    Alors il faudra supprimer ce terme également chez les animaux .
    D'ailleurs tiens, ça n'existe pas chez les plantes où on parle de "familles" .
    Chez ces mêmes plantes on parle d'hybrides , de croisements , d'OGM maintenant, on se fout pas mal si elles se marient entre elles facilement...ou pas.

    Y aurait-il aussi des êtres humains OGM?
    Les plantes seraient-elles moins "racistes"?

    Tout cela pour dire que je ne pense pas que notre vie sera si différente après même si dans l'absolu l'intention est louable. On traitera toujours "l'autre" "d'espèce de...", et d'autres marques ou expressions d'intolérance verront forcément le jour.

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    1. Je pense aussi, oui, c'est dans l'éducation réelle, qu'on peut faire évoluer les choses et dans la vraie connaissance de l'autre.
      Mais la mesure avait valeur de symbole au moment de la campagne présidentielle, tout est là.

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    2. @ coup de grisou

      Comme nous avons environ 3,2 milliards de gènes, ces 99,9 % communs laissent 0,1 % de gènes différents entre chacun d'entre nous (sauf entre les vrais jumeaux), soit 3,2 millions de gènes différents...ce qui permet quand même pas mal de variantes interpersonnelles.
      (bien sûr, comme les rats, les lapins et les cochons, nous n'avons qu'une tête et quatre membres...mais, enfin, nous ne sommes pas strictement identiques...)

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    3. @Elie Arié, Heureusement sinon nous nous ressemblerions tous! Je ne connais pas par contre le nombre de gênes que nous avons en commun avec les chrysanthèmes ou les oignons! :)

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  7. Tergiverser sur le terme race, si ca cest pas du politiquement correcte. ce n'est pas en enlevant le mot race qu'on stoppe le racisme, ridicule. je ne connaissais pas le dicton bon chien chasse de race par contre

    Emmanuelle

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    1. Anonyme4/10/2014

      j'ai toujours eu un peu de recul devant les gens intelligents qui veulent supprimer ce qui a existé. Le mot race a le sens de ce que l'on veut bien lui donner : le bon sens, où le mauvais. Sa suppression ne changera pas les mentalités. Je suis pour la formule de mai 68 "il est interdit d'interdire ", et j'enquiquine les gens qui veulent interdire et supprimer. En vertu de quoi s'arrogent-ils ce droit ? A BAS LES DICTATEURS!!!!

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