Utopie

L'utopie n'est pas un luxe, c'est une nécessité.

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mardi 4 juin 2013

C'est quoi, être riche?

Ma grand-mère, à la fin de sa vie, vivait depuis des années avec 300 euros par mois (époque de la fin des années 90), elle disait souvent: "je ne me plains pas. Je ne manque de rien. J'ai un toit sur la tête. Je mange à ma faim et mes enfants ont un bon travail. Dans la vie, il faut savoir se contenter de ce que l'on a".

Ma grand-mère n'était pas riche. Mais elle n'était pas pauvre, elle donnait de son temps pour les gens nécessiteux, qui en avaient besoin. Elle donnait aux bonne oeuvres de l'église catholique. Elle donnait de l'argent à ses enfants si on en avait besoin. Elle laissa des biens à son décès, beaucoup de biens.

Faut dire qu'elle était propriétaire de terrains agricoles et de quelques maisons. Mais tout ceci ne coutait pas autant dans les années 50.
Faut dire qu'elle n'avait jamais passé le permis. Au village, chacun l'amenait faire ses courses quand elle avait besoin.
Faut dire qu'elle avait un jardin, des poules et des lapins. Elle louait ses terrains et en avait donc plus que nécessaire pour vivre.
Elle mangeait du vieux pain, le soir, sa soupe et les restes de midi. Elle regardait peu la télé, ne savait même pas qu'Internet existait, se fichait des habits à la mode, tricotait et rapiéçait, cousait des habits...
Elle était heureuse.

Mais maintenant, peut-on vivre comme cela en France?
Soit on ne le peut plus, soit on ne le veut plus.

Nicolas a fait un billet très intéressant sur le Sujet

Les commentaires sont très intéressants.

En fait, c'est quoi, être riche?
Certains sont catastrophés quand ils ne peuvent acheter la voiture toute option et accusent le gouvernement de trop les ponctionner.
Certains sont catastrophés quand ils ne peuvent plus aller en vacances dans une destination de choix et doivent se rabattre sur une destination plus économique.
Des gamins font une vie impossible à leurs parents s'ils n'ont pas la dernière basket de marque à la mode, et se fichent des finances familiales.

On est bien loin de "dans la vie, on doit se contenter de ce qu'on a".
Certains agissent comme des gosses capricieux: si on n'a pas le dernier Iphone, cela ne le fait pas. Et si vous vous en fichez, on va essayer de vous persuader du contraire...

Et puis, il y a ceux qui se demandent comment passer les derniers jours du mois, au premier de celui-ci, comme le disait Coluche. Et puis il y a ceux qui se serrent la ceinture et qui habituent leurs gosses à ne manger que des pâtes le soir. Et puis, il y a ceux qui mettent leur chauffage à 15 degrés l'hiver dans leur logement.

Alors, ça me soule un peu. Je suis d'accord que les impôts et les taxes nous empoisonnent l'existence, c'est clair. Je suis d'accord pour qu'on repense les impôts et les taxes afin de les rendre plus justes pour tous.
Mais nous sommes dans un climat d'égoïsme.

Un des commentateurs de Nicolas parlaient d'un couple avec trois enfants ayant des revenus de 5500 euros, qui vivrait moins bien dans la capitale qu'en province, que le premier paierait autant d'impôts que le deuxième et que ce serait injuste...
Et alors? Qui a choisi de vivre à la capitale? Avec un revenu pareil, on est quand même moins limité dans ses choix de vie, non?
Dans la capitale, on a plus de services à disposition, on n'a pas besoin d'une voiture, on a des avantages qu'on n'a pas forcément en province, à la campagne.
Moduler les impôts en fonction de l'endroit où on vit? Ce n'est pas déjà un peu le cas? Les impôts locaux n'existent pas pour cela?
Si on baisse les impôts dans les régions foncières tendues, on ne va pas dans la baisse des prix immobilière et on désavantage encore les régions moins attractives.

Non, c'est pas évident, tout ça, on confond le confort de vie et la richesse, on confond avarice avec besoin, et le plus grave, c'est que personne n'écoute ou si peu.

Tout ce débat qui agite le web, et dont l'article de Nicolas parle, vient au départ du fait qu'on a ramené le quotient familial de 2000 à 1500 euros, parce qu'il y a des gens qui restent sur le carreau et galèrent, comme des mères célibataires en CDD à temps partiel, avec un gamin et qui n'en peuvent plus...
Certains parlent d'augmentation d'impôts, d'autres de suppression de niches fiscales, on débat sur la notion de richesse et on oublie presque tous une seule notion:

C'est quoi être pauvre?

C'est en fait la bonne question. Je crois avoir la réponse. Et vous?

17 commentaires:

  1. Oui, le sujet est compliqué, ce sera peut-être celui de mon prochain billet.

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    1. Oui, pas évident du tout, je confirme.
      J'attends donc de le lire, si tu décides de le faire, avec intérêt.

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  2. J'ai bien une petite idée aussi. j'ai 65 ans,actuellement 650 € de chômage par mois et en retraite j'aurai 500€ ( dont 220€ pour plus de 20 ans d'agriculture)! Une petite fortune.
    Mais je ne me considère pas comme pauvre car j'ai une maison que j'ai finie de payer il y a 4 ans. Comme je bricole beaucoup de la cave au grenier je peux donc m'en tirer sans trop de bobos.
    Je n'ai pas de biens mobiliers ou immobiliers ni de lingot d'or planqué sous mon matelas.
    Mon épouse (60 ans) bosse encore..au SMIC! Donc tout baigne, à nous 2 on se fait "largement" 1850€ /mois. On arrive même à faire des économies ( 3 sous faut pas non plus exagérer) et je passe mes journées à récupérer, à dépanner des tas d'engins, à bricoler pour ceux et celles qui sont encore moins "riches" que nous, pour des mères célibataires avec enfants dont tu parles par exemple! On accompagne aussi certaines personnes qui souffrent ou qui dépriment, des personnes en fin de vie ou très malades.

    La course frénétique à la consommation ne m'a jamais intéressé, la mode non plus d'ailleurs qui par définition est faite pour être démodée. Je n'ai pas de grosse bagnole pour épater la galerie, pas d'Ipod ou autre "produit" de soi-disant communication électronique moderne, je regarde très peu la télé et je jardine "bio" pour soigner un peu ma santé car je ne peux me permettre d'être malade trop longtemps.
    Tout baigne donc matériellement et physiquement jusqu'à maintenant.

    Les séismes que j'ai du affronter dans ma vie personnelle ( comme la mort de ma fille) m'ont appris à relativiser, à n'envier personne, à n'avoir comme seule ambition que de m'intéresser aux autres.
    J'ai eu l'immense chance d'avoir une mère exceptionnelle qui m'a appris à aimer les autres, tels qu'ils sont, à prendre ce qui est positif, à rejeter ce qui l'est moins ( ou pas du tout)
    C'est ce qui m'a permis de tenir car comme elle disait "lorsqu'on n'a pas on donne".
    C'est ce qu'elle a fait toute sa vie car elle avait compris que la vraie richesse c'est celle du coeur et des vrais rapports humains et de ce côté là elle a été largement comblée en retour.
    Vaste sujet en effet, pas seulement économique mais philosophique également.

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    1. Si être riche, c'est être heureux,être pauvre, malheureux, alors il y a beaucoup plus de pauvres qu'on ne le pense, en France.

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    2. Elie Arié6/05/2013

      Ne pas mélanger richesse ( une donnée mesurable) et bonheur, quelque chose de subjectif et lié à la personnalité de chacun...Il y a des gens heureux parmi les pauvres, il y a des riches qui ne tiennent que grâce à la cocaïne ou qui se suicident.

      Les gouvernements doivent se préoccuper d'augmenter le pouvoir d'achat des populations; mais ceux qui annoncent qu'"ils vont faire leur bonheur" sont, en général, des dictatures,qui s'arrogent des droits sur le psychisme de chacun.

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    3. Notre société est devenue matérialiste.
      Mais le bonheur est forcément individuel, et varie d'un individu à une autre, non?

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  3. Depuis que l'on veut détenir de l'argent pour lui même et non pur l'utiliser, la société a des problèmes. J'ai l'impression que pour beaucoup de gens qui se plaignent, l'argent est une fin et pas un moyen. Mais pour d'autres qu'on entend moins, il s'agit juste d'une question de survie.

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    1. C'est ça, le souci, la survie occupe tellement qu'on n'a pas le temps de se plaindre. Se plaindre est en fait un luxe...

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  4. Non bien sûr, ce n'est pas si simple , car l'idée que chacun a de la richesse est toute relative. Elle dépend de ses besoins, ses ambitions, ses relations, etc... Ceux qui se plaignent la bouche pleine devraient apprendre à s'intéresser un peu plus aux autres, à ceux dont les besoins vitaux ( santé,logement...) sont loin d'être comblés.

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  5. Anonyme6/05/2013

    Quelle belle intervention de Coup de Grisou.Merci à tous les deux.(CG et Rosaelle)

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    1. Mais de rien! Un pseudo au moins serait le bienvenu!

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    2. Pas de raison de cacher ce qui est du vécu et ce qui sort du coeur . Merci "anonyme" qu'on aimerait bien retrouver avec un pseudo comme dit Rosaelle

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  6. Question très philosophique! Qu'est ce que la richesse? Qu'est ce que le besoin? Qu'est ce que le désir? Etc. Hélas, il ne nous en reste que des bribes, mais nous allons tout de même tenter d'apporter notre petite contribution à ton raisonnement très intéressant! Et nous dirons qu'il est question dans ton article, de la différence entre nos besoins et nos désirs, ce qui est nécessaire et ce qui est accessoire. Il devient difficile de faire la part des choses, dans une société de consommation, où l'acte de consommer est présenté comme une nécessité. Qui dit consommer dit argent, l'argent étant le moyen qui nous permet d'acquérir ce dont on a besoin, d'un point de vue primaire mais aussi ce que l'on désire, pour x raisons. L'acte de consommation, le fait de posséder (l'argent) ou d'être riche, rend t-il heureux? Même s'il est vrai que le bonheur dépend de l'idée que chacun s'en fait, la satisfaction que procure l'acte de consommation est tout aussi éphémère que le désir de posséder(l'argent), quant à l'argent en lui même, nous nous accorderons sur le fait qu'il puisse contribuer au bonheur, cependant cela ne rend pas heureux. En réalité, on peut avoir toutes les richesses du monde et être malheureux, tout comme on peut ne pas avoir le moindre sou et détenir une grande richesse...

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    1. D'ailleurs, si on se contente d'avoir, et de toujours vouloir +, on n'est jamais satisfait :-)
      Belle soirée!

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  7. La richesse ? En fait c'est savoir qu'on peut compter sur les autres comme ils peuvent compter sur soi. C'est pourquoi les plus "riches" sur le compte en banque sont souvent parmi les plus pauvres. En revanche, des pauvres rejetés en seront d'autant plus pauvres.

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    1. Une chanson dit d'ailleurs: "je suis riche de mes amis"...

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