J'ai appris son décès ce matin.
J'ai de suite pensé à cette période de 1981-1984. Il y était premier Ministre et je sortais à peine de l'enfance: à la radio, on parlait de dévaluation, de maitrise des prix, de contrôle des loyers, de nationalisation, en fait d'encadrement réel de l'économie. Il fallait bien cela afin d'augmenter les salaires et faire consommer les gens. Je me rappelle des riches qui auraient quitté en masse la France, si on écoutait RTL. Je me rappelle d'un homme à la haute stature qui semblait survoler tout cela, et qui faisait une politique, qui n'était pas si éloignée que ça de son prédécesseur, en fait, sur les bases.
Ah, et j'ai oublié la vraie décentralisation qui a commencé sous son mandat.
C'était effectivement un grand homme politique, un grand premier ministre.Il a marqué son temps et l'Histoire.
Il a été ensuite une figure importante du PS, ce que Raffarin essaye de faire maintenant, avec moins de talent et de conviction.
Ce qui frappe dans la personnalité de Pierre Mauroy, justement, c'était la conviction profonde d'un homme de gauche à l'ancienne, d'un militant, d'un sage qui n'avait pas tout à fait abandonné sa mairie de Lille, ni toutes ses responsabilités. Parrain spirituel de Martine Aubry quelque part, et garde-fou du PS, il va aussi pas mal manquer à mes amis du PS, c'est clair.
Une figure de mon adolescence a disparu ce jour, alors que le soleil est enfin chaud, j'ai froidement mis à la poubelle le maquillage de ma fille en ayant découvert qu'elle séchait la physique le mercredi après-midi pour aller avec ses copines, mon fils prépare le baccalauréat. Et pourtant je me rappelle des années 80 comme si j'y étais encore, et j'ai même du mal à réaliser le départ de Mauroy.
C'est curieux, parfois, de prendre de l'âge.
J'ai de suite pensé à cette période de 1981-1984. Il y était premier Ministre et je sortais à peine de l'enfance: à la radio, on parlait de dévaluation, de maitrise des prix, de contrôle des loyers, de nationalisation, en fait d'encadrement réel de l'économie. Il fallait bien cela afin d'augmenter les salaires et faire consommer les gens. Je me rappelle des riches qui auraient quitté en masse la France, si on écoutait RTL. Je me rappelle d'un homme à la haute stature qui semblait survoler tout cela, et qui faisait une politique, qui n'était pas si éloignée que ça de son prédécesseur, en fait, sur les bases.
Ah, et j'ai oublié la vraie décentralisation qui a commencé sous son mandat.
C'était effectivement un grand homme politique, un grand premier ministre.Il a marqué son temps et l'Histoire.
Il a été ensuite une figure importante du PS, ce que Raffarin essaye de faire maintenant, avec moins de talent et de conviction.
Ce qui frappe dans la personnalité de Pierre Mauroy, justement, c'était la conviction profonde d'un homme de gauche à l'ancienne, d'un militant, d'un sage qui n'avait pas tout à fait abandonné sa mairie de Lille, ni toutes ses responsabilités. Parrain spirituel de Martine Aubry quelque part, et garde-fou du PS, il va aussi pas mal manquer à mes amis du PS, c'est clair.
Une figure de mon adolescence a disparu ce jour, alors que le soleil est enfin chaud, j'ai froidement mis à la poubelle le maquillage de ma fille en ayant découvert qu'elle séchait la physique le mercredi après-midi pour aller avec ses copines, mon fils prépare le baccalauréat. Et pourtant je me rappelle des années 80 comme si j'y étais encore, et j'ai même du mal à réaliser le départ de Mauroy.
C'est curieux, parfois, de prendre de l'âge.
« C'est curieux, parfois, de prendre de l'âge. »
RépondreSupprimerDans son cas, ç'a même été fatal.
Mais je ne parlais pas de lui...très bon mot! Je reconnais que c'est bien trouvé ;-)Donc, modernoeuds? aie...
SupprimerLes Modernœuds, je viens de vous y envoyer… mais pour une autre phrase du même billet !
SupprimerTenez…
pffff....ça me manquait pas mais admettez que Raffarin s'accroche à son rôle de figure de l'UMP et que c'en est cocasse...Premier Ministre puis voulant faire l'arbitre pour sauver les meubles...il y a de la ressemblance.
SupprimerEt me dites pas que Mauroy était drôle!
Mais j'avoue que votre phrase d'entrée est très drôle, j'avoue.
SupprimerAh ! mais ne comptez pas sur moi pour défendre Raffarin, que je trouvais déjà grotesque comme Premier ministre !
SupprimerCela dit, ne comptez pas non plus sur moi pour encenser Mauroy qui, je puis vous l'affirmer du haut de ma science divinatoire, ne laissera absolument pas la moindre trace dans la mémoire des hommes, une fois que tout ceux qui ont vécu mai 81 auront replié leur ombrelle. En fait, il m'inspirerait plutôt une sorte de pitié empathique, car il a vraiment eu le mauvais rôle, celui de Premier ministre de la gabegie qui a été de règle entre 1981 et 1983. Je crois que, pour lui-même, il valait mieux que ça.
(Mais je connais des Lillois de vieille souche qui le haïssent…)
Je vous rassure, je ne vous attendais pas dans les supporters de l'un et de l'autre.
SupprimerCe serait un comble, pour vous, quand même.
Mais Mauroy n'a pas non plus été le pire.
Tiens, et Queuille, qui s'en souvient, à part ceux qui aiment l'Histoire?
Vous savez qu'on va finir par s'aimer vous et moi ? Avant d'écrire mon précédent commentaire, le nom de Queuille (pensant à ce pauvre Raffarin) m'est venu à l'esprit. Mais j'ai trouvé que ce serait obliger vos lecteurs à des recherches historiques qui les dépassent…
Supprimereuh...
Supprimerjoker!
Le plus étonnant est qu'il a été très rapidement partisan de la fameuse "parenthèse" de 1983 (et notamment hostile à la sortie du franc du serpent monétaire, comme le préconisait la gauche du PS lors de la fameuse semaine où Mitterrand a tellement hésité) mais qu'il n'a pu assumer cette rupture uniquement à cause de sa politique des premiers mois, dont il a été un des premiers à comprendre qu'elle allait dans le mur (" Si j"avais su que l'industrie française était tellement en retard, je l'aurais musclée avant de distribuer du pouvoir d'achat").
RépondreSupprimerC'est vrai aussi.
SupprimerEn tout cas, si c'était pas musclé en 1981, qu'est-ce que c'est maintenant? j'ose pas dire du flan...
"C'est curieux, parfois, de prendre de l'âge."
RépondreSupprimerOui; par exemple, quand vous allez à la Cinémathèque revoir un film que vous aviez beaucoup aimé, et que vous vous dites "Je m'en souvenais d'ailleurs très bien, je l'avais vu il y a...ben oui, il y a 62 ans".
Ou que vous allez à l'enterrement de copains plus jeunes que vous, et que quelqu'un vous glisse " Remarque, mourir à son âge, c'est banal, finalement".
Oui, et encore je ne suis qu'au début de la quarantaine...et on a toujours l'impression d'avoir 20 ans, sauf quand on voit ses gamins ou les décès dans son entourage.
SupprimerMais d'un autre côté, on est bien + jeunes d'esprit que nos gamins...qui sont de bons petits bourgeois conformistes et sages, par certains côtés ;)