L'Oiseau Bleu est devenu un monstre #Twitter

Je ne vais plus tellement sur Twitter.
Ça me devient de plus en plus difficile.
Pourtant, quand je décide en 2012 de m'engager en politique française, lors de la campagne présidentielle, je crois bien que j'ai créé le compte Twitter bien avant le blog.

Les choses étaient bien différentes de maintenant.


Il y avait une vraies camaraderie et une vraie humanité. On se saluait, on se nommait, on discutait ensemble.
Le vendredi, on avait le jour du follow friday, on indiquait à nos contacts qui suivre et qui nous semblaient bien.

Ce n'était pas que du militantisme et des bagarres d'idées. On discutait avec des gens intéressants, on découvrait de bonnes personnes à côté des trolls et des cercles d'amis se formaient. J'y ai découvert des gens que j'apprécie encore maintenant.
Puis un jour, j'ai décidé de venir sur Facebook pour créer mon compte militant.

Mes amis twitter m'ont suivie.

Enfin certains amis, pas tous mais ce n'était pas grave.
J'ai fait une pause de réseaux sociaux en 2014 et j'ai ensuite décidé de venir par intermittence sur Twitter car je n'arrivais plus à suivre.

Petit à petit, Twitter a changé, comme Facebook mais Facebook a mieux résisté.
Les partis politiques se sont appropriés les réseaux sociaux; de personnes bien identifiées, nous sommes passés s'en nous en rendre compte à des groupes classés selon leur sensibilités,des petites garnisons de pro untel parti politique, de pro untel homme ou femme politique et cela bien après les élections, quelque part au détriment de l'individualité. On n'avait plus notre copain en face de nous mais un militant armé jusqu'aux dents, qui souvent ne supportait pas que nous puissions avoir une sensibilité différente.
Ce fut le glas de belles relations virtuelles.

C'est une des caractéristiques des relations sur les réseaux sociaux. Les gens arrivent à se comporter avec une violence inouie, à te claquer la porte au nez virtuellement, te blacklister, d'un trait, sans explications. Cela fait ressortir le pire chez certains.
Ils partent de ta liste d'amis du jour au lendemain et te bloquent, une fonctionnalité qui permet de ne plus pouvoir communiquer avec toi, sans explication, sans recul, certains doivent même en tirer une jouissance de toute puissance.

D'ailleurs, parfois, on se dit que finalement, après le recul, on échappe au pire, car on côtoyait un psychopathe qui s'ignore ou un déséquilibré mental, enfin pour être poli, quelqu'un dont les valeurs ne sont pas les nôtres.
Oh, cela n'est pas le fait de Twitter seulement. On trouve le fait sur Facebook aussi.
Mais sur Twitter, on conjugue ces travers avec d'autres tout aussi peu reluisants.

Twitter est devenu le terrain de chasse des journalistes et des sites d'information. Ils ont même embauché des gens spécialement pour débusquer les tweets intéressants, drôles, et de pouvoir mettre la main sur quelque chose qui, de fait, leur échappait, un média où on pouvait fabriquer de l'info sans eux, un peu plus et on se passait aussi des animaux politiques. Et ça, c'est impensable pour les sites d'actu.
Ils se sont mis délibérément à piller Twitter en flattant l'égo des gens,au point que certains ne communiquent que dans ce sens.

Ce n'est pas le dialogue qui les intéresse, c'est la punchline, le ring, le buzz, bad ou bon, ils s'en foutent.
Il faut à tout prix faire le bon tweet, la bonne formule, qui arrache, qui tape, qui casse, et trouver d'autres twittos, d'autres gens sur qui taper dessus.

L'important, ce n'est plus ce qu'on dit, l'idée, le message, c'est le nombre de gens qui aiment votre tweets et qui vous relaient. On en est même à un point où certains ne relaient pas le tweet du voisin en préférant juste l'aimer pour ne pas faire d'ombre à ses propres tweets...
Certains ont fait des listes pour classer les gens selon leur tweets sur l'affaire Benalla, en se sentant offensés ou flattés, et nous voilà classés selon des matricules. Cet épisode m'a laissé un gout assez curieux dans la bouche. Je n'y étais pas, dans la liste. Je ne cherche pas le buzz, ni les retweets. Ceci devrait expliquer cela. Mais durant trois jours, la vacuité intellectuelle d'une liste stérile a occupé même des gens très intelligents...

Et les rapports humains, là-dedans?
Ils se raréfient.

J'ai plus de 2100 abonnés, autant de gens que je suis et je n'ai quasiment aucun retour quand je salue les gens pour le plaisir de les saluer. C'est devenu stérile et j'ai de plus en plus envie de quitter Twitter, et fort heureusement qu'il  reste de rares vraies personne encore dans ce foutras de matamores en mal de célébrités avec une tête si grosse qu'elle ne passe plus les portes, de bandes de militants en mal de trollage qui finissent par se transformer en zombies virtuels , de médias à l'affut comme des charognards, de fausses personnes comme les politiques qui embauchent des vrais gens pour parler en leur nom, et pourtant, ils se font certifier comme vrai compte....ça donne mal au crâne tout ça... mais c'est l'absurde vérité.

C'est vrai que des fois on se marre et on a toujours nos rares potes sur ce réseau, donc pour le moment, on y reste encore, c'est supportable, de ne s'y rendre que peu de temps, on gère.
Et c'est utile de diffuser des billets dessus aussi. Quoi qu'un bot le ferait aussi bien que moi.