Deux contrôles d'identité, concernant des femmes portant le voile intégral dans la rue, ont dégénéré récemment.
Il faut savoir qu'en général, ces contrôles se passent très bien selon les dires de la police.
Du côté de la police, on estime que le manque de maturité (18 ans pour les deux personnes visées) et un climat de défiance générale à l'égard des forces de l'ordre qui englobe toute la population sont à l'origine de ces incidents.
Que doit-on faire selon la loi, quand une personne refuse d'obtempérer à une vérification d'identité?
La procédure est très simple: pour un contrôle d'identité, il faut soit un délit, soit une infraction, soit une présomption forte de la part de l'agent de la force publique.
Pour le voile intégral, la loi a créé une infraction, donc on peut les contrôler. Pourquoi? Pour les amender, tout simplement. On doit savoir à qui on met une amende.
Si il y a refus d'obtempérer, on doit amener la personne au Commissariat, car on ne peut forcer une personne à enlever son voile ou toute chose qui cache le visage qui est sur les papiers d'identité.
La police ou la gendarmerie disposent de 4 heures pour vérifier. La personne doit alors enlever son voile ou masque dans un lieu clos et intime, devant une personne du même sexe au moins. Car on parle là d'enlever un vêtement.
De la même façon, on peut procéder à une palpation dans la rue mais la fouille au corps doit se faire de la même manière, au commissariat, par une personne du même sexe.
A la suite de quoi, au bout de 4 heures maximum, si il n'y a rien d'autre à lui reprocher, on relâche la personne avec son amende, mais on ne peut pas lui enlever le voile intégral de force dans la rue, ni le réquisitionner. Ce sont les procédures légales.
Mais cela requiert l'intervention du procureur qui doit encadrer la rétention pour vérification d'identité.
Cela se complique si la personne en burqa ou niqab doit aller chercher ses enfants. A ce moment-là, les policiers sont obligés de s'occuper de ceux-ci afin de s'assurer qu'ils iront bien tandis que la femme est gardée au commissariat. On ne doit pas traumatiser les enfants et donc si personne ne peut s'en occuper, on doit envoyer les services sociaux qui ensuite ramèneront les enfants à la mère, celle-ci n'étant pas tenue d'aller les récupérer. Là aussi, il faut saisir le Procureur.
Il y aurait pu y avoir une solution afin de vérifier l'identité d'une personne sans arriver à tout ce cirque qui coûte cher et en plus maintient ces femmes dans leur volonté de se trimballer en voile intégral par défi.
On aurait pu équiper les policiers d'appareil biométrique afin de vérifier par les empreintes digitales l'identité. Faire de même avec les zones à risque pour les banques et leurs clients, afin de filtrer les entrées. Si le nouveau client voulait un compte, il n'aurait eu qu'à montrer son visage, et cela aurait simplifié les choses. On tombait sur la loi de la liberté commerciale et le souci de sécurité.
Je précise qu'à priori je ne suis pas du tout pour ce genre de fichage.
Mais admettons-le, pour la démonstration:Personne n'a débattu de cette solution qui est pourtant adoptée pour les réfectoires de lycée, les parents ayant le choix de payer une carte si ils refusent la biométrie. Elle n'est donc pas si onéreuse à priori.
On a focalisé sur la religion et on fait de ces femmes voilées des victimes, les enferrant dans leur croyance et leur défense de leur liberté, en coupant même l'herbe sous le pied de médiateurs qui auraient pu les faire changer d'avis par la discussion.
De toute façon, il n'y a pas d'effet dissuasif: les femmes en niqab et burqa préfèrent payer l'amende et sont même très souvent des françaises "de souche"...Comme à Marseille, elle s'appelait Louise-Marie...
Je me rappelle d'un reportage sur une femme dans le même cas, avant que la loi passe: elle avait d'elle-même au bout d'un été caniculaire renoncé à ce carcan qui gratte et étouffe selon ses propres dires, et avait même renoncé au simple foulard. Mais dopée par la passion religieuse en pensant être discriminée, aurait-elle agi autrement? la question mérite d'être posée.
Et puis il y a les ragots qui traînent sur la toile et les coins de bar: ces gens qui sont différents et qui, soit," voilent leurs filles ou les laisse exhiber leurs strings"(source sur demande). Dans ces yeux-là, c'est soit le sexisme avec harcèlement soit le racisme : en gros, le slogan des Ni Putes Ni Soumises s'explique très facilement.
Une ado en manque de repère peut se réfugier dans la protection qu'elle croit avoir avec un voile. Elle préfèrerait largement passer pour une femme soumise plutôt qu'une allumeuse.
Ce qui s'est passé dernièrement dans ces deux incidents est juste révélateur d'un profond malaise de notre société.
La loi n'a jamais résolu les problèmes sociétaux, elle a pu les aggraver ou les faire disparaître dans la clandestinité dans une prohibition mais la loi ne se substitue jamais à une prise de conscience générale qui est la seule solution.
Admettre une responsabilité collective et lancer une réflexion avec les acteurs concernés est très souvent ce qui est le plus efficace, pas la punition. Surtout que nos policiers ont fort à faire avec la délinquance ordinaire, souffrent de manque de moyens, et la justice a le même problème.
Arrêtons donc de nous voiler la face...ce serait un bon début.
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