Voici deux discours, dans deux époques différentes, de deux homme différents.
Deux discours qui ne se contredisent pas forcément.
Le premier voulut éviter ce que le deuxième affronta.
Leur véritable point commun est le courage.
Car il faut autant de courage pour éviter la guerre et unifier les peuples qu'il en faut pour résister à l'oppression, quelle qu'elle soit:
Jean Jaurès, extrait du Discours à la jeunesse 1903
"A la Chambre des communes, je dirai comme je l'ai dit à ceux qui ont rejoint le gouvernement : " Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ".
Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance.
Vous demandez, quelle est notre politique ? Je peux vous dire : c'est d'engager le combat sur terre, sur mer et dans les airs, avec toute la puissance, la force que Dieu peut nous donner ; engager le combat contre une monstrueuse tyrannie, sans égale dans les sombres et désolantes annales du crime. Voilà notre politique.
Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n'y a pas de survie."
Winston Churchill, 13 Mai 1940
Sources: Discours de Jean Jaurès
Discours de Winston Churchill
Deux discours qui ne se contredisent pas forcément.
Le premier voulut éviter ce que le deuxième affronta.
Leur véritable point commun est le courage.
Car il faut autant de courage pour éviter la guerre et unifier les peuples qu'il en faut pour résister à l'oppression, quelle qu'elle soit:
Mais d'abord, mais avant tout, il faut rompre le cercle
de fatalité, le cercle de fer, le cercle de haine où les revendications
mêmes justes provoquent des représailles qui se flattent de l'être, où
la guerre tourne après la guerre en un mouvement sans issue et sans fin
où le droit et la violence, sous la même livrée sanglante, ne se
discerneront presque plus 1'un de l'autre, et où l'humanité déchirée
pleure de la victoire de la justice presque autant que sa défaite.
Surtout, qu'on ne nous accuse point d'abaisser, ou
d'énerver les courages. L'humanité est maudite, si pour faire preuve de
courage elle est condamnée à tuer éternellement. Le courage,
aujourd'hui, ce n'est pas de maintenir sur le monde la nuée de la
Guerre, nuée terrible, mais dormante dont on peut toujours se flatter
qu'elle éclatera sur d'autres. Le courage, ce n'est pas de laisser aux
mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ;
car le courage est l'exaltation de 1'homme, et ceci en est
1'abdication. La courage pour vous tous, courage de toutes les heures,
c'est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et
morales, que prodigue la vie. Le courage, c'est de ne pas livrer sa
volonté au hasard des impressions et des forces ; c'est de garder dans
les lassitudes inévitables l'habitude du travail et de l'action. Le
courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes
parts, c'est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu'il soit :
c'est de ne pas se rebuter du détail minutieux ou monotone ; c'est de
devenir, autant qu'on le peut, un technicien accompli ; c'est d'accepter
et de comprendre cette loi de la spécialisation du travail qui est la
condition de l'action utile, et cependant de ménager à son regard, à son
esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus
étendue. Le courage, c'est d'être tout ensemble et quel que soit le
métier, un praticien et un philosophe. Le courage, c'est de comprendre
sa propre vie, de la préciser, de l'approfondir, de l'établir et de la
coordonner cependant à la vie générale. Le courage, c'est de surveiller
exactement sa machine à filer ou tisser, pour qu'aucun fil ne se casse,
et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où
la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. Le
courage, c'est d'accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la
science et à l'art, d'accueillir, d'explorer la complexité presque
infinie des faits et des détails, et cependant d'éclairer cette réalité
énorme et confuse par des idées générales, de l'organiser et de la
soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes. Le courage,
c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir, mais de n'en pas
être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c'est d'aimer la
vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à
l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux
grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort
l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. Le courage, c'est
de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du
mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de
notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux
huées fanatiques.
Jean Jaurès, extrait du Discours à la jeunesse 1903
"A la Chambre des communes, je dirai comme je l'ai dit à ceux qui ont rejoint le gouvernement : " Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ".
Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance.
Vous demandez, quelle est notre politique ? Je peux vous dire : c'est d'engager le combat sur terre, sur mer et dans les airs, avec toute la puissance, la force que Dieu peut nous donner ; engager le combat contre une monstrueuse tyrannie, sans égale dans les sombres et désolantes annales du crime. Voilà notre politique.
Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n'y a pas de survie."
Winston Churchill, 13 Mai 1940
Sources: Discours de Jean Jaurès
Discours de Winston Churchill
RépondreSupprimerBeaux discours !
On pourrait continuer avec un petit peu de légèreté:
Vous demandez, quelle est notre politique contre le racisme et l'exclusion ? Je peux vous dire : c'est d'engager le combat partout, où qu'on habite, cité Lénine ou square des Inuits, être de toutes les manifestations jusqu'à en avoir des ampoules aux pieds à force de marcher, aux mains à force de tenir des banderoles, écrire et commenter sur le Net, parler autour de nous avec toute la puissance, la force que notre idéal peut nous donner, que l'on soit végétarien, mangeur de jambon ou de merguez, que l'on ait étudié ou pas, que l'on soit homme ou femme, vieux ou jeune, et engager le combat contre la monstrueuse tyrannie de l'extrême-droite et son cortège de malheurs, sans égale dans les sombres et désolantes annales du mal. Et on se battra à coups de volonté, de bulletins de vote, de rappels aux lois, et s'il le faut, pour vaincre les plus coriaces, d'humour, de martinet et de pelle à tarte. Voilà notre politique.
et de tarte à la crème, tiens...certains en méritent, c'est clair!
SupprimerJ'ai pensé au courage qui est aussi de rejeter la lâcheté des idées racistes!
Cela rejoint bien votre commentaire!