Une réflexion à méditer de Rokhaya Diallo, sur la difficulté de ressentir et de cibler le racisme quand on est, comme moi, ou d'autres, né en France de parents d'origine française depuis des centaines d'années:
"Les sciences sociales américaines parlent de white privilege (le privilège blanc), le terme désignant les privilèges invisibles associés au fait d’être Blanc dans une société à majorité blanche. Lorsque l’on appartient à cette majorité, on n’a pas conscience de son statut ni des privilèges qu’il induit. On est mieux reçu que les non-Blancs dans bien des endroits, mieux traité par la Police nationale et on dispose d’un meilleur accès à l’emploi. Par conséquent, la volonté et l’idée d’entreprendre ne sont pas entravées par les mêmes obstacles et les efforts nécessaires à la réussite sont moindres. Pourtant, rien ne permet de s’en rendre compte au quotidien. Du moins, rien n’y oblige.
"Les sciences sociales américaines parlent de white privilege (le privilège blanc), le terme désignant les privilèges invisibles associés au fait d’être Blanc dans une société à majorité blanche. Lorsque l’on appartient à cette majorité, on n’a pas conscience de son statut ni des privilèges qu’il induit. On est mieux reçu que les non-Blancs dans bien des endroits, mieux traité par la Police nationale et on dispose d’un meilleur accès à l’emploi. Par conséquent, la volonté et l’idée d’entreprendre ne sont pas entravées par les mêmes obstacles et les efforts nécessaires à la réussite sont moindres. Pourtant, rien ne permet de s’en rendre compte au quotidien. Du moins, rien n’y oblige.
Le fait d’être Blanc implique d’être
né dans un système conçu par l’Histoire au bénéfice des Blancs. La
blanchité permet de tirer profit (souvent involontairement)
du fait que les minorités sont discriminées. On peut le nier,
l’ignorer ou être le plus fervent des antiracistes, rien n’y fait : être
Blanc signifie hériter d’un système de domination qui
procure des bénéfices. Même si l’on en n’est pas individuellement
responsable, même si la complicité n’est pas délibérée, on a une place
privilégiée « naturelle » dans la société. Ce
qui ne signifie pas que tous les Blancs soient « dans le camp des
méchants », seuls certains d’entre eux persistent sciemment à perpétuer
la domination. On peut d’ailleurs condamner la
domination raciste sans en avoir conscience soi-même, c’est-à-dire
ignorer la part qu’on prend au système en étant récipiendaire
d’avantages.
Lorsqu’on n’est pas potentiellement victime de racisme, il est difficile de mesurer les conséquences du racisme.(...)
De la même manière, il est très difficile de se rendre compte de ses préjugés et d'un certain racisme. On peut donc tout à fait condamner de bonne foi un certain racisme tout en ayant soi-même un comportement qui s'apparenterait au racisme de préjugé.
Pas évident...
Merci c est si vrai que l on n y fait meme pas attention!
RépondreSupprimerC'est une idée intéressante, mais à mon avis fort difficile à mettre en oeuvre. Pour des gens habitués à penser la lutte contre le racisme comme le fait de voir l'autre sans considérer sa couleur, se voir soi-même comme "blanc" dans le cadre d'une réflexion anti-raciste n'est pas évident. Sans compter que les suprémacistes chercheront à phagocyter toute réflexion sur l'identité blanche (à moins de la tartiner de misérabilisme, mais on risque de la rendre immangeable)
RépondreSupprimerYis