Après lui, le Déluge...

Les électeurs de l'UMP m'interpellent par leur attitude, leur aveuglement, proche de l'autisme.

Certes, quelques uns ne m'étonnent pas. Prenez par exemple Jacques Etienne, une personne "très réac" qui se cache derrière la défense de la culture française pour justifier sa xénophobie ou son islamphobie, critiquant la mondialisation et s'appuyant, pour se faire, dans sa démonstration de son inscription dans la pensée de "droite" sur...Michel Poniatowski!
Extraits choisis:

« Cette âme, la France est en train de la perdre, non seulement à cause de la mondialisation, mais aussi, et surtout, à cause de la société à la fois pluriethnique et pluriculturelle que l'on s'acharne avec de fausses idées et de vrais mensonges, à lui imposer. »

"Le moment est venu de traiter énergiquement le problème de l'immigration africaine et notamment musulmane.

Si tel n'est pas le cas, la France aura deux visages : celui du « cher et vieux pays » dont parle le général de Gaulle et celui du campement avancé du tiers-monde africain."

"Nous allons vers des Saint-Barthélemy si l'immigration africaine n'est pas strictement contrôlée, limitée, réduite et expurgée de ses éléments négatifs et dangereux, si un effort d'intégration ne vient pas aussi compléter cette nécessaire répression"

Un petit air de Nadine Morano et sa peur que le Liban s'installe en 
 France?

Ce que ce cher homme omet sciemment, c'est que Poniatowski étant d'origine polonaise, il était franchement mal placé pour parler...

Du reste , nous ne pouvons que souligner le parcours remarquable de Poniatowski: partisan en 1960 de l'Algérie Française, auteur de massacres en Corse qui ont déclenché des vagues de violence, soutien début 1990 d'un rapprochement avec le FN et désavoué puis exclu de l'UDF...

Bien sûr, si on se promène plus avant sur le blog de Jacques Etienne, il y a même une critique de Raffarin et sa vision humaniste d'une droite républicaine, incompatible avec les valeurs du FN, que ce cher homme qualifie donc de droite molle !
Le refus de suivre ces valeurs lui fait réfuter son appartenance même à la Droite.
Ceci semble bien acquis : certains sont persuadés que le pôle nationaliste serait le seul pivot du futur de la Droite, ce qui précipitera sa perte, puisque son assise sera forcément réduite en matière de voix. Car on ne peut concilier dans ce pivot central nationaliste aux relents racistes les tendances libérales et centristes, en plus de l'humanisme qui existe réellement à part égale que ce soit à droite et à gauche.
Cela équivaut naturellement à rabattre les voix centristes sur le PS, qui se trouve donc renforcé, n'ayant plus réellement besoin des appoints écologistes et du FDG...


Nous verrons donc Dimanche.

Pourquoi je m'interroge, alors?

Je ne comprend pas le discours des électeurs UMP, qui, malgré leur tendance nettement républicaine et humaniste, même larges d'esprit, s'obstinent à défendre l'UMP et rejettent sur les socialistes les erreurs de leurs chefs.

Jusqu'à penser que la progression du FN ne profite qu'à la gauche dans un calcul électoral très habile.

C'est ce que pense Falcon Hill dans son dernier billet.

J'ai l'impression qu'il cherche à se convaincre lui-même en retournant les faits (méthode de Schopenhauer) 


Et d'une, le FN a empêché en 2002 le candidat socialiste de se qualifier dans une élection qui semblait faite d'avance.

Et de deux, les porosités FN/UMP ne datent pas d'hier(voir plus haut).
Même Marine Le Pen remerciait il y a peu Claude Guéant pour sa participation à la dédiabolisation idéologique du FN, c'est dire...

Et de trois, le glissement nationaliste populiste occulte les vrais problèmes de la France, fausse le jugement de personnes aveuglées par une haine primaire au lieu de réfléchir, ce qui fait reculer l'avancée des idées sociales.

La carence de cet état de fait n'est compensée que par l'éclatement du Centre, ce qui est déplorable par ses conséquences... 


On dirait qu'en rejetant sur la Gauche dans son ensemble la responsabilité de la montée du FN et du rapprochement avec l'UMP, les sympathisants de ladite formation cherchent à se convaincre eux-même de leur non-responsabilités en tant qu'électeurs dans leur ensemble. 
Puisqu'ils continuent, d’ailleurs, de manière un peu schizophrénique, à soutenir leur leaders, alors qu' ils ne se reconnaissent plus  dans ce schéma idéologique...

Le précédent quinquennat avait mis en place ces mécanismes. Tout à son pouvoir, Sarkozy n'avait aucune vision à long terme. Pour lui, détruire le centre et essayer de phagocyter le FN ne servait qu'à sa réélection. Et  tant pis si le pays était complètement chamboulé et mis à mal dans tous les domaines....

Après lui, le Déluge...

Mais en politique, tout se paye.