Utopie

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dimanche 26 mai 2013

9 mois et toute la vie pour être mère et maman

Pendant 9 mois, nous le portons, cet enfant qui va naître. Certaines d'entre nous sommes euphoriques, heureuses, dopées aux hormones. Certaines, comme moi, le vivons mal, entre les vertiges, les nausées, les contractions avancées, le dos qui brûle par moments, les médicaments. D'autres gonflent comme des baudruches, nous avons des carences: le bébé prend et se développe comme un parasite, on devient un incubateur géant, une matrice. Il donne des coups le matin, le soir, le nuit. Il se fiche de nous et grandit sans se soucier de nos états d'âmes, nos déprimes. C'est une belle légende, le bébé qui ressent tout, il est bien plus fort que cela, même s'il sent notre amour, il ne doute pas de nous autant que nous-même doutons de notre capacité à devenir mère.

Pourtant, nous endurons tout cela sans le détester, au contraire.
Quand il va arriver, nous sommes démunies, la première fois, pour cet accouchement dont les douleurs nous martèlent le ventre et les reins. Parfois, même la péridurale ne calme pas cette sourde douleur qui brûle le bas du dos.
Je me rappelle de la sage-femme de mon second accouchement: ah, mais c'est normal que la péridurale ne fasse rien, vous êtes de ces femmes qui accouchez par les reins, on ne peut rien faire. Si j'avais su avant...on se résigne alors, on fait avec.
Et malgré tout, on pleure quand le bébé est là, on le prend le plus vite possible dans les bras, on l'aime déjà, ce monstre miniature qui vous a déjà sous sa coupe, qui sait que s'il pleure, vous ne le supportez que difficilement, il vous réduit en esclavage, si le père n'était pas là, comment faire afin de rompre ce cordon mental qui lie la mère à ce qui est vraiment le fruit de ses entrailles, un être vivant qu'elle a fabriqué et qui vient d'elle, même lorsque le bébé fait 1m 86 , 74 kilos et se rase, elle sait toujours qu'il fait partie d'elle.
Ainsi on supporte mal que l'enfant se blesse, soit malheureux. C'est ainsi.

Le père construit sa relation autrement, elle est mentale, il apprend à aimer et protéger le bébé, ils s'apprivoisent eux deux. En fait, cette relation m'est étrangère mais j'arrive à l'appréhender en ayant vu faire le père le meilleur qu'il soit.

Toujours est-il qu'il n'y a qu'une mère et qu'une maman pour un enfant. La biologique ne l'élève pas toujours, c'est vrai. La construction mentale qu'il doit y avoir dans ce cas-là, je ne saurais l'aborder mais elle est différente, n'étant pas conditionnée par l'expérience physique de la grossesse. Une mère adoptive ne sera jamais dans la configuration de la mère qui élève son enfant. Mais soit, l'enfant y pourra trouver un équilibre.

Je ne suis pas homophobe, loin de là. Mais une mère, on n'en a qu'une. C'est un fait, et je le sais d'autant plus que ma grand-mère m'a élevée en me donnant la tendresse d'une mère adoptive. Mais celle qui reste la mienne est celle qui m'a donnée le jour, même avec ses absences.

Lorsqu'on nous montre à la télévision deux femmes qui s'obstinent à vouloir être les mères d'un enfant, à égalité, je ne peux que me dire qu'elles demandent à leur enfant l'impossible, qu'elles demandent à la société l'impossible. Celle qui a porté l'enfant est la mère, l'autre peut être le parent social qu'elle veut, un substitut de père, une belle-mère mais jamais elle ne sera sa vraie mère. Il faudrait que la mère naturelle donne sa place, en s'effaçant, et cela voudrait dire parte ou décède. Mais en étant là, la compagne si aimante soit-elle, ne pourra être une mère pour l'enfant. Alors que la compagne fasse semblant par amour, c'est possible mais cela ne remplace pas la réalité. Socialement, ce peuvent être les parents, la loi l'autorise mais la loi n'a jamais dicté les rapports humains.

Une mère, on n'en a qu'une. Cela s'apprend en devenant mère et en portant le bébé. Neuf mois dans le ventre et toute la vie durant. Il ne faut pas mentir là-dessus.

Alors, je regarde les intolérances des uns, quand une femme qui élève avec une autre l'enfant de sa compagne, avec amour, certes mais revendique effectivement un titre auquel elle n'a pas le droit, mais veut ce titre, veut l'imposer à la société entière. Mais elle a le droit d'aimer cette enfant, comme le sien, c'est vrai, comme le sien mais ce ne sera jamais son enfant.

Alors je regarde les groupuscules extrêmes dans la manif pour tous se déchainer encore ce soir, avec violence, portant en eux la haine, prétextant défendre le bien d'un enfant qui sera aimé, c'est sûr, dans une famille homosexuelle, autant que dans une famille classique, mais qui se sont saisis de ce sujet en en faisant un instrument de propagande.

Ils nous ont empêchés de faire un vrai débat sur le sujet en en ayant fait une lutte contre l'homophobie.

Et c'est dommage, d'autant plus dommage que c'est le jour de la fête des mères.

Alors, pour les mamans, et les mères adoptives, les belle-mères, les grands-mères et les tantes, les grandes soeurs qui ont élevées un enfant en palliant à l'absence de la maman, sans mentir, espérons que la voix de la raison arrive à se faire entendre.

Une maman, on n'en a qu'une. Mais on aime de toutes les manières, les variations du coeur humain sont infinies.

2 commentaires:

  1. Très beau message, merci. Très ressenti...juste.
    D'autant plus que je ne suis que père, trois fois, de trois compagnes différentes. Avec de très difficiles rapports avec elles, surtout deux d'entre elles, mais de très bons rapports avec mes grands enfants : avec le temps, ils se sont rapprochés et aimés entre eux et je suis devenu leur "unité de racines", tout en restant très liés chacun avec leurs mères respectives...
    Comme tu le dis si bien, la loi est une chose, mais l'essentiel des rapports sentimentaux sont tout autre chose...
    Et je vois bien que, dans des familles plus conformistes, les rapports humains ne sont pas plus apaisés, simples... mais souvent bien trop "contraints" par des "bienséances" hypocrites, qui, tôt ou tard, font des drames enfants-parents...
    Au moins, dans les difficultés conjugales que j'ai traversé, nous avons toujours RESPECTE les droits naturels des enfants envers leurs parents désunis...
    Ainsi va la vie... et je suis maintenant 4 fois heureux grand-père !
    Nou

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  2. Merci de ce témoignage, en effet, c'est un débat qui aurait du être mis sur la table, les rapports entre parents et enfants, quelle que soit la famille. Nous sommes tous concernés, cela ne se résume pas à un seul modèle, un couple marié ou non, qui vit ensemble et a des enfants dans ce cadre, d'autant plus que le mariage sera obligatoire pour les gays, s'ils veulent qu'on reconnaisse leurs droits légalement si j'ai bien compris. Tout sauf aussi simpliste aurait été souhaitable.
    Je crois que la famille recomposée ou non aurait mérité un vrai débat national, pas ces manifs.
    Un père aussi, c'est important pour les enfants.
    Merci encore

    RépondreSupprimer


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