Utopie

L'utopie n'est pas un luxe, c'est une nécessité.

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lundi 6 mai 2013

Du 10 Mai 81 au 6 Mai 2012

Un 6 Mai pluvieux, gris, comme si rien n'avait vraiment changé.

A un an pile de l'anniversaire de la prise de pouvoir de Hollande, je me rappelle ces jours de présidentielles auxquelles j'ai assisté. Pour 1974, j'étais trop  jeune pour m'en rappeler.

Ces jours d'élections présidentielles: joie, déception, appréhension, satisfaction...

Que d'espoirs déçus et de rappels de la réalité, quelques temps après...
Parfois, de bonne surprises malgré les perspectives.

10 Mai 1981:
La rose rouge est partout, l'euphorie gagne la gauche, un vent de liberté et de modernité arrive.
C'est l'ère mitterrandienne qui arrive: elle finira en 1995.
Qui aurait pu le prévoir?
Mes parents avaient milité au PS: inutile de dire que j'étais gagnée par cette fièvre et cette espérance. Je me rappelle d'un barbecue cet été-là avec la section locale, un jour ensoleillé, un conte de fée pour enfants semblait s'ouvrir...je regarde cette petite fille que j'ai été avec indulgence.
Les Champs-Elysées du 10 mai : une marée humaine qui semble exploser de joie.
Il y a eu de bonnes choses dans le gouvernement socialiste de l'époque, mais aussi beaucoup d'erreurs.
Il y a une chose qui m'a marqué néanmoins: la sensation de liberté, d'ouverture, de dynamisme des années 80, qui font réélire Tonton en 1988.

8 Mai 1988:
La cohabitation, la première, vient de durer 2 ans.
A l'époque, je suis encore de gauche et je voue un culte à Dieu, Mitterrand, un grand-père magnanime auquel je ne trouve aucun défaut...
Puis je lis Catherine Nay et sa biographie sur Tonton, via un devoir d'économie et politique: j'y découvre ses parts d'ombres et son intelligence machiavélique, mais je continue à le prendre pour un homme de bien exceptionnel.
 Je ne vote pas encore: frustrant. Mais la joie est intacte, ce jour-là. Je me sens rassurée.
 Tonton est de retour: comme si on retrouvait un monarque aimé à sa place, qui allait effacer les saloperies de la Droite...bien naïve, à l'époque.

7 Mai 1995:
Chirac, l'homme des pommes et du "bruit et des odeurs" arrive au pouvoir.
Je suis déçue mais mon fils a quelques jours.
Mon compagnon se moque de moi :" tu verras, il est pas mal, tu as peur pour rien.On risque de le regretter quand il partira." Je ne le crois pas, mais l'histoire lui donnera raison.

Tonton va décéder bientôt: immense peine de ma part, comme si un membre de ma famille était mort.
Et puis, je commence vraiment à analyser la politique et à relativiser. Je me rends compte que Mitterrand avait fait beaucoup d'erreurs.
 Mais il n'en fit pas une: les entretiens avec son successeur furent capitales. Chirac apprit de Mitterrand ce qui fait un grand chef d'état.
De 1997 à 2002, une nouvelle cohabitation fait faire à notre pays de grands pas vers la modernité: le climat est bon mais cela n'empêche pas des erreurs comme la continuation des privatisations des outils productifs essentiels, les 35 heures sont une belle idée mais leur application est mal agencée, mal surveillée. Jospin fait preuve de qualités indéniables mais les Français n'aiment pas l'homme.

5 Mai 2002:
Après le 21 Avril, la pilule passe mal.
 Je vote Chirac sans états d'âme. Tout sauf  Le Pen et je le referais sans hésitation.Même maintenant, si le pire des UMP était en face. J'ai des principes.
 Je regrette que Jospin n'ait pas eu l'adhésion qu'il méritait mais le désamour de certaines personnes de gauche et des sympathisants explique aussi son échec.
Un an après, lors du Non à la Guerre en Irak, je suis heureuse de mon choix, même si les incapables et les politiques de Droite qui entourent Chirac sont nombreux. Seulement, je me rends compte que par delà  les étiquettes, il y a des hommes de valeur partout.
C'est à partir de cette époque que je deviens vraiment sans étiquettes, privilégiant les idées originales et bonnes aux affiliations de parti. C'est là que je comprends la notion d'intérêt général.
Je vois de Villepin comme un homme capable, qui fait aussi quelques  mauvais choix mais qui redresse l'économie de la France. Seulement, Sarkozy s'est appliqué depuis des années à faire un putsch intérieur au sein de l'UMP. On sent la catastrophe arriver : celle du 6 Mai 2007.

6 Mai 2007:
Je comprends ce que mon compagnon m'a dit des années auparavant: "on le regrettera, Chirac". là, la claque est sévère.
 Monsieur va au Fouquet's, les Français applaudissent, ils veulent que ça bouge et ils ne seront pas déçus: ils frôleront l'overdose de populisme, de discours survitaminés et d'agitation perpétuelle.

Le pire est que Sarkozy ne fera pas que des conneries mais vu le nombre de mesures stupides...Un an après, j'attends toujours un déclic, qui ferait que l'agité se transforme en président responsable...Rien ne se passera.
Je me rappelle aussi ce que me dit mon compagnon ce jour-là: "ils veulent des mesures pour châtier ceux qui abusent mais ils vont se rendre compte que ce seront eux qui vont payer aussi". Effectivement, le matraquage sur la sécurité routière finit par toucher tout le monde, pas seulement les potentiels délinquants, la politique du chiffre fait enregistrer une personne qui téléphone au volant comme une délinquante.

6 Mai 2012:
Soulagée et heureuse.
Une autre époque semble s'ouvrir, des promesses, il y en a. Il pleut: pas grave, je ne suis pas superstitieuse.
J'ai ouvert mon blog et me promet de suivre ce nouveau président et son gouvernement. Je ne me fais plus d'illusions. J'espère sans me dire qu'il va forcément être celui qu'il a décrit pendant la campagne. Mais il semble intelligent et ouvert, il a des personnes de valeur dans son entourage.
Alors j'attends et j'observe.

6 Mai 2013:
Il pleut. Rien n'a vraiment changé. Le retour à la normale fait oublier petit à petit les années Sarkozy.
J'attends toujours un déclic. Bientôt les municipales. Je ne regrette pas mon choix de 2012 mais sinon...

Les 60 propositions? Cela me fait rire un peu. Elles étaient valables en 2012. Le monde évolue vite maintenant. Surtout, elles ne seront pas réalisées: le droit de vote des non-européens est abandonné et question de principe, je n'aime pas du tout. Surtout qu'il faut que l'on m'explique pourquoi on nous a em** durant des mois avec le mariage pour tous et que pour le cumul des mandats, le droit de vote élargi aux municipales, la loi de la fin de vie, l'allocation étudiant, c'est pas pareil...
Néanmoins, il y a eu des bonnes choses.
J'y reviendrais.
Seulement, nous sommes passés d'un Président qui fait du 200 à l'heure n'importe comment à un président Pépère, cool, qui va à son rythme, qui semble lent, qui ne s'adapterait pas...
Il est trop tôt pour un remaniement mais un changement de direction politique dans le gouvernement serait vite souhaitable.

Je me fiche de la couleur politique des hommes qui nous gouvernent, au fond, mais ils sont tous payés pour avoir des idées dans l'intérêt général de la France. Et j'aimerais bien que Hollande en tienne compte. Gouverner, c'est prévoir, ce n'est pas appliquer un programme  pour s'excuser de ne pas être plus innovant, surtout quand on n'applique pas ce même programme à la lettre, qui aurait du être un départ, pas une feuille de route.
5 ans, c'est peu de temps et cela passe vite.
Alors, j'observe et j'attends, comme beaucoup de Français.
 

6 commentaires:

  1. C'est surtout peu de temps... Beau billet (enfin, le début, hein !)

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    1. Je l'ai fait sans concessions, parce que je pense que ce n'est pas rendre service à Hollande d'enrober mon sentiment.
      Mon jugement peut encore changer ;-)

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  2. A propos de "gauche" et de son "évolution" :
    http://www.lesmutins.org/La-deuxieme-droite-avec-J-P.html

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  3. Passionnant ce billet, je suis persuadé au fond de mon cœur que FH ne nous décevera pas!
    J'ai adoré lire tes impressions sur les dernières présidentielle! Bien que tonton ait eu sa part d'ombre, il a toujours été digne durant sa présidence! Chirac aussi a exercé sa fonction avec dignité. Et le reproche majeur que je formule à l'encontre de Sarkozy, c'est justement son indignité. Car quand on parle au nom de la France, on ne peut définitivement pas tout dire.
    J'ai retrouvé de la dignité en FH. En plus il est doté d'une vive intelligence et d'une grande humilité. Mais la situation est difficile, il lui faudra alors du courage, et insister sur certaines réformes même s'il ne semble pas voir la majorité pour les mener à bien. Qui ne tente rien n'a rien.

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