bsavenir.fr |
-En premier, tout le monde le souligne et cela fait des années qu'on le voit dans les milieux bien informés, tricher pour ne pas payer d'impôts était un sport national grec. On y reviendra plus tard.
-En deuxième lieu, leur industrie était essentiellement navale et touristique: tout le monde adore la fêta en été mais pas au point d'en faire un produit de luxe...
-En troisième lieu, les Grecs ont oublié que le monde avait bien changé et se sont servis de l'Europe pour se fâcher avec leurs voisins turcs, et se rapprocher insensiblement d'un certain pays qu'on ne peut pas critiquer sous peine de s'attirer les foudres, bien qu'il bafoue les droits de l'homme ostensiblement...Je ne dis pas que turcs et grecs n'avaient pas à s'expliquer de leurs torts respectifs mais il est évident que d'un point de vue économique, cela ne pouvait se finir que par une défaite des grecs.
Or, la Grèce avait toujours été la porte entre l'Orient et l'Occident, d'un point de vue terrestre, naval et culturel.
Nous sommes avant 2008.
La crise secoue toute l'Europe.
Personne, malgré les signes, n'avaient rien vu venir....
On colmate les trous et les toxiques comme on peut, mais rien ne change sur le fond donc tout est en place pour une nouvelle poussée de fièvre.
Les retraités s'installent en Grèce, pas les investisseurs réels.
etat-du-monde-etat-d-etre.net |
Papandréou hérite d'une situation déjà pourrie par les conservateurs.
L'industrie navale se casse la figure: les armateurs grecs n'ont plus de contrat avec les pays arabes...on se demande pourquoi...
Les relations bilatérales avec la Turquie sont bloquées. La Turquie va bien, la croissance est là. La Grèce en pâtit. Elle s'isole.
Le tourisme grec souffre d'autres destinations moins chères, plus exotiques et les touristes haut-de-gamme ne trouvent pas les complexes hôteliers à la hauteur de leurs exigences.
Il faut redresser les comptes, baisser les déficits, le langage, vous le connaissez.
Les banques privées prêtent à la Grèce. Des taux exorbitants.
Les petites gens commencent à voir leurs revenus diminuer, on installe des prélèvements, conformément à Bruxelles.
Tout ça pour que les banques puissent récupérer leurs intérêts...
Ce qui est stupide est que les grandes fortunes grecques ne payent toujours pas d'impôt.
La Grèce se retrouve avec des importations de 500 millions d'euros en faveur du pays qu'on ne doit pas critiquer sans que ledit pays importe Grec.
Les conservateurs arrivent.
Défauts de payement sur défauts de payement.
On continue à aller chercher l'argent chez des personnes qui en ont de moins en moins.
lofredocolombia.wordpress.com |
On y est.
Comment s'en sortir?
Par une relance de la croissance, car on ne peut rembourser que si on a l'argent pour, et l'argent est la conséquence du travail, de l'industrie, des échanges économiques.
Moderniser le tourisme. Mettre réellement en valeur les atouts grecs culturels spécifiques: en tant que civilisation antique prestigieuse, ce n'est pas ce qui manque.
Une solution politique aussi: établir enfin des vraies relations bilatérales avec la Turquie, avoir une position neutre envers ce fameux pays qui ne doit pas être boycotté en France, le neutre étant le minimum. Régler une bonne fois pour toutes le problème de Chypre pour un consensus qui convienne aux deux parties.
Rééquilibrer aussi les comptes en créant un système d'impôt juste qui fait payer les grandes fortunes aussi. Et tourner définitivement le dos au sport national grec: esquiver les impôts.
Car les naufrageurs de la Grèce ont été autant les Grecs que les systèmes financiers poussant à cette politique d'austérité stérile dont il faut sortir de toute urgence.
c'est terrible même d'entendre parler des pays "bien" (comprendre, ceux qui bossent et qui se la ferment) qui ne veulent pas payer pour les feignants du sud...
RépondreSupprimerc'est terrible qu'on fasse croire à des opinions publiques qu'elles "payent pour les autres" alors qu'elles payent pour les banques...