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mercredi 23 janvier 2013

Les élections israéliennes montrent un pays déchiré

Il faut voir dans quelle situation se trouvent les israéliens, j'en ai déjà parlé à maintes reprises, la crise économique qu'on veut cacher est là, Israël s'appauvrit de jour en jour.
Israël se clive de jour en jour, entre les Sépharades et les Ashkénazes, les juifs originaires d'Ethiopie, les juifs d'origine palestinienne, les russophones non pratiquants (il y a de jolies usines qui transforment la viande de porc) les nazis qui existent au sein même de ce pays, 10 grandes familles possèdent 90% des richesses, il y a en plus les nouveaux immigrants, les ultra-orthodoxes eux-même divisés entre tenants du sionisme le plus extrême et ceux qui refusent Israël comme tel en se référant à la tradition diasporique.
Tout ce que je viens de dire est vérifiable, je n'ai jamais eu comme mode de fonctionnement de balancer des informations sans fondement.
Ce n'est pas le fond du problème.

Ces élections, qui sont le point de départ du billet, marquent le recul de Netanyahu et de ses visées agressives contre l'Iran, la prise de conscience qu' Israël ne peut plus trouver sa cohérence cahin-caha, par la posture de l'éternelle victime des arabes et des vilains palestiniens.
La Palestine existe maintenant, on est bien obligé de libérer la parole dans les médias et des citoyens commencent à se poser de bonnes questions.

Quand un pays est à ce point déchiré, qu'il ne trouve que la religion comme ciment, et qu'il ne tient debout que par l'oppression illégitime et sanglante d'un autre peuple, que dire d'autre?

Sans doute se poser la question de la légitimité fondatrice de ce pays. N'est-il pas, comme le considèrent la majorité de la planète, qu'une colonie de peuplement occidental, censé nous laver, nous, l'Occident de nos fautes vis-à-vis des fidèles de cette religion, que nous avons effectivement opprimés injustement et violemment?
Et nous avons fait payer la facture au pays dans lequel vivait un peuple qui n'avait rien demandé.
Pourquoi Israël n'a-t-il pas été fondé en Alaska? Au coeur même de l'Europe? Dans des archipels déserts?
La légitimité du choix de l'établissement d'Israël se fonderait sur des raisons religieuses, alors qu'on parle de laïcité, en ce qui concerne la démocratie? Qui peut y croire encore sérieusement?

Certains en Israël veulent annexer la Cisjordanie de force, soit, de toute façon, avec toutes les résolutions de l'ONU qu'ils ont violées, une de plus ou de moins...
Mais comment faire, avec une population qui, à terme, sera plus palestinienne que d'origine colon...un nouvel Appartheid? On sait comment cela finit.

Netanyahu est donc coincé, il oscille entre le centre et la gauche, voire les orthodoxes religieux, fussent-ils modérés, car il doit former une coalition...Il est affaibli, car bon nombre d'israéliens veulent d'abord des mesures pour vivre mieux.

Et nous avons toute  une population qui est née dans cet Israël, qui n'a aucune réelle racine, et sans passé ni attaches, que faire d'eux ? Ils ne sont pas responsables du vol originel de cette terre, il faut donc faire avec eux, sans doute essayer encore de trouver un équilibre, entre deux nations qui vivraient en paix.
Car Israël se désagrège. C'est en tout cas ce que nous voyons ici. C'est ce que je vois.

Comment un pays peut-il vraiment se bâtir sur les souffrances, les vols, les viols d'une population et d'une terre? C'est sans doute-là que les origines d'Israël obscurcissent son futur: Et c'est une tare rédhibitoire. Lorsqu'on oublie son passé, ou qu'on le renie, on n'a plus de futur, rien à proposer.

 Quelque témoignages:

"Eyal Sivan affirme: «Vous me reprochez la violence symbolique de notre film, or j’insisterai sur son mécanisme de catharsis. Il y a eu purification ethnique de la part d’Israël, on peut ergoter sur le terme, mais pourquoi nier la réalité? Dans Route 181 ce tabou est levé. Des Israéliens avouent. Imaginez le choc pour des réfugiés de Galilée: «Ils l’ont enfin dit». Le travail de deuil ne peut s’accomplir que s’il y a eu la reconnaissance du crime. Notre film parvient à cela. Et à partir de là, les négociations deviennent possibles entre l’occupé et l’occupant» ."

"Un des contremaîtres parle volontiers devant la caméra, il est Juif originaire du Kurdistan. Ces ouvriers chinois, il les «traite bien» car «ces sont des hommes après tout». Les ouvriers palestiniens, «c’était mieux, même s’il n’y a pas de bons Arabes, mais au moins ils rentraient chez eux le soir, on s’occupait pas du transport. De toute façon les Arabes nous détestent, nous les Juifs. Et chez nous on dit qu’un bon Arabe est un Arabe mort». Plus loin le géomètre palestinien-israélien ne rêve que de partir à l’armée pour servir «son» pays. Il ignore qu’à l’endroit où il travaille s’étendait avant une ville palestinienne: «ça m’est égal». Pour le contremaître, les Arabes d’Israël sont de toute façon des Bédouins… et avant l’occupation il n’y avait rien, seulement des Fellah."

"Dans le musée du kibboutz Yad Mordechai, un vieux pionnier d’origine polonaise raconte l'expulsion des habitants palestiniens d’origine vers la Bande de Gaza voisine. Eyal Sivan demande si en 1948 tous les Arabes avaient pris les armes contre les Juifs. «Non. Seulement les activistes, pas les autres. C’étaient des cultivateurs, ils voulaient la tranquillité».  "

"Dans l’ancien quartier du Ghetto, où Arabes et Juifs cohabitaient le vieux coiffeur palestinien raconte la prise de la ville arabe de Lyyd, aujourd’hui Lod. Des bandes de Juifs détruisaient, pillaient tout. «Il y a eu des viols?» questionne Khleifi. «Beaucoup» répond le vieil homme. «Il y avait une fille, une femme, avec un bébé d’un mois et demi, deux mois… Six hommes sont entrés chez elle. Ils l’ont violée. Elle s’est enfuie laissant son bébé tout seul. L’armée nous a apporté le bébé pour qu’on s’en occupe. La mère nous a tout raconté quand on l’a revue. Elle ne pouvait plus voir l’enfant». Il continue de couper les cheveux à son client. Le ventilateur tourne, il faut chaud dans l’échoppe. «Tu as été témoin de ça?» questionne encore Khleifi. «Oui».
Près de Jérusalem, des maisons de familles de kamikazes ont été détruites, des enfants errent au milieux des décombres. Ramallah est sous couvre-feu, déserte."


"A Tulkarem, voici de nouveau des manifestants du mouvement juif et arabe Taayoush. Ils veulent apporter des vivres aux habitants de la ville palestinienne assiégée, du lait en poudre pour les bébés. Ils sont arrêtés par les militaires, bousculades, accès impossible.
Plus loin, à Tura'An, une femme palestinienne âgée, entourée de ses petits-enfants, raconte son expulsion en 1948 du village de Sejera, à 4 kilomètres de là. Elle n’a qu’un rêve, revoir Sajarah, son village, un figuier de barbarie, un olivier. Sentir le parfum de l’olivier.
Un ancien soldat, vieux comme la guerre, originaire de Lituanie et installé il y a 70 ans au kibboutz Faroud, a participé à l'Opération Balai destinée à refouler les habitants arabes du nord de la Palestine avant la guerre. «Il fallait les balayer, leur faire quitter la région pour créer une continuité territoriale juive, […] rapidement on a créé une zone propre, sans Arabes». Et les femmes, les enfants? questionne implacablement Sival. «Il sont partis, avec leur parents». Ils avaient peur? «Oui. Il fallait faire peur, qu’il pensent ‘ils vont nous tuer’…» Parce que vous tuiez un peu, c’était programmé? insiste Sival. «On tuait beaucoup. On avait des chefs au-dessus de nous…».  "


issus de cet article à propos d'un film qui est décrit comme tel:(Route 181)

On imagine d’ores et déjà les réactions au film, les opprobres de ceux qui ne conçoivent pas qu’un Juif (un Israélien) puisse parler des crimes d’Israël et du non-respect du Droit international, et qui devient ainsi à leurs yeux un négationniste ou pire un traître. Ou ceux qui exploitent l'amalgame entre antisionisme et antisémitisme pour intimider les rebelles à la pensée dominante de l’extrême droite israélienne et au politiquement correct de certains médias européens… Car ce film nous choque, certes, par les propos racistes tenus par tant de gens, par le récit des tueries et des viols commis par l’armée israélienne en 1948, cette «épuration ethnique» comme le souligne Eyal Sivan, un brin provocateur mais décidé à mettre un mot pour l’indicible.

Pour en savoir plus, quelques livres:

Comment Israël expulsa les palestiniens: ( 1947-1949 ) 

 Par Dominique Vidal 

Étranger de l'intérieur: la vie d'un Arabe israélien, palestinien, chrétien

 Par Riah Abu El-Assal

Palestine, Israël: Destins croisés, entre enfer et espérance

 Par Imad Saleh

3 commentaires:

  1. "Israël, parlons-en" de Michel Collon, Aurore Van Opstal et Abdellah Boudami.
    Israël est une théocratie militaire colonialiste, quand va-t-on enfin se décider à obliger cet Etat à se conformer au droit international ?

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  2. Bonjour Rosa. C'est un billet plein de bon sens et de vérités qui méritaient d'être dites.
    Malheureusement le mal est fait. Il y a des "martyrs" de part et d'autre mais la colonisation poursuit son oeuvre inexorablement du côté des extrémistes israéliens .
    De chaque côté il y a les va-t-en guerre, au nom de leur religion respective, de chaque côté des intégristes qui ne veulent surtout pas d'un compromis de paix.
    Les habitants de Gaza sont comme dans un étau. Le "mur de la honte" ressemble à celui du ghetto de Varsovie...à l'envers.
    Les morts s'accumulent de part et d'autre et nous nous sommes là, impuissants, devant cette montée des intégrismes religieux pendant que chez nous remontent des remugles d'homophobie au nom d'une autre religion .
    Au Mali et partout dans le monde, des islamistes fanatisés prennent des otages au nom d'Allah!

    Le XXIème siècle redeviendra-t-il le siècle de l'obscurantisme?
    Si oui la faute à qui ou à quoi? Au nom de quoi un individu ou un peuple se donnerait-il le droit de rayer un autre peuple ou une communauté de la carte?
    Dans tous les cas la religion n'est qu'un prétexte au laisser-aller d'une extrême-droitisation décomplexée sans frontières qui a toujours eu comme slogan d'exclure ceux qui ne leur ressemblent pas!

    Ils prospèrent sur la misère, souvent de leur propre peuple qu'ils entretiennent savamment en faisant croire que tous leurs malheurs sont la faute du voisin.
    Mais ici aussi le "sport" national consiste à penser que tous nos maux sont dus à "l'autre", l'immigré, l'étranger ou même le chômeur.

    Partout on lit "plus jamais ça", mais partout on recommence. Les hommes seraient-ils amnésiques ou autistes ou plutôt cupides et pervers? Il y a des jours où on désespère, mais malgré tout il y en a toujours pour croire à une autre destinée. C'est rassurant et je suis de leur côté. Très bonne soirée Rosa.

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  3. Ajoutons un autre aspect. Un "foyer juif" a été inventé, en continuité de la déclaration Balfour (les "élites" britanniques y avaient un intérêt), mais nul "foyer Rrom" par exemple n'a été mis en place. Pourquoi cette différence ? En proportion des populations, les Rroms ont été bien plus touchés que les juifs. Ajoutons que ces juifs, parfois, n'étaient même pas juifs, mais se retrouvaient avec une ascendance juive qu'ils avaient oubliée ou qui n'existait peut-être pas - l'incohérence était totale, et probablement fonction des intérêts que des "autorités" pouvaient avoir à expulser tel ou tel.

    Comme le souligne coup de grisou, la religion n'est qu'un prétexte. L'implantation à cet endroit-là du foyer dit "juif" était une décision politique, avec le but de créer un chancre "occidental" dans la population arabe. Les politiciens ne sont pas réputés pour leur empathie positive. Ils travaillent pour eux-mêmes, ou pour ceux qui les paient.

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