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vendredi 24 janvier 2014

Le gros, le racisme et l'irresponsable: chronique d'une mort sociétale annoncée


Vous qui me suivez, savez que nous avons des discussions très souvent, en famille.
Le thème de celle-ci, que je vais vous relater, était la discrimination et ses mécanismes, qui installent dès l'enfance dans notre société, notre culture, ce qui n'est nullement le cas dans d'autres cultures, le racisme comme trait inconscient ou conscient de mode de fonctionnement de certains.
Le racisme est la preuve, en outre, que nous sommes en groupe, tout, sauf responsables de nos actes.

La discussion portait sur le regard que nous avons sur "les gros".
En classe, chez les gosses, ils sont très souvent moqués, persécutés, rabaissés et ostracisés, insultés, ce qui est terrible, c'est qu'ils le sont individuellement, ils n'ont même pas un groupe dans lequel se protéger des attaques, même le communautarisme, dans l'enfance, leur est interdit, comme refuge.
On ne parle pas assez du communautarisme comme d'un refuge contre une agression, réponse bonne ou mauvaise, cela n'est pas la question ici. C'est un fait. Contre le groupe dominant, les exclus et discriminés se réfugient dans un groupe minoritaire afin de se protéger.
Un réflexe.

Or, "le gros" est très souvent seul, c'est un parfait bouc-émissaire.
Quand on discute avec des jeunes du fait qu'on se moque des gros, on a des réflexions assez révélatrices:

"En fait, il a qu'à maigrir, si il veut qu'on arrête de se foutre de sa gueule, car c'est de sa faute s'il est gros. "
Je précise quand même que la personne qui parle a une amie qui fait 95 kilos, dont il ne faut pas se moquer, sauf si on veut se prendre une volée de bois vert...

"Donc, en fait, si on se moque et si on discrimine cette personne, c'est de sa faute?"
Silence gêné.
Puis...
"Mais j'ai pas dit ça".

Et là, il faut expliquer:
"Effectivement, on peut maigrir, que ce soit avec un régime, un suivi médical ou un anneau gastrique, quand on est gros. Mais est-ce sa faute, si on se moque de lui? On se fout de sa gueule, est-ce sa faute?
En quoi cela dérange, qu'il soit gros?  C'est lui que ça regarde. Cela ne regarde pas les autres. "

Car instinctivement, culturellement, on a tendance à chaque fois à incriminer la victime, comme si c'était elle la responsable, comme si c'était elle au fond la coupable.
C'est toujours de la faute de celui qu'on discrimine, de celui qui est victime de racisme, d'ostracisme.
Car, quand on objecte qu'un noir ou un magrébin ne peut pas changer son apparence, on va jusqu'à incriminer les politiques d'immigration et les parents qui n'avaient qu'à pas venir mettre leurs gosses au monde chez nous, en France.

Le Français moyen a tendance à ne rien encaisser, ne rien prendre sur lui, n'être responsable de rien. Mais le souci est que c'est un peu comme un match de boxe, la vie. Celui qui gagne n'est pas forcément le dominant, le plus fort, mais celui qui sait et esquiver et encaisser , ainsi le champion des champions reste un certain Mohammed Ali, ni le plus fort, ni le plus lourd, ni le plus consensuel. On ne se souvient du champion qu'était Foreman que comme le perdant qui fait de la pub pour de l'électro-ménager, quand on s'en souvient.
 Il en est de toute culture, civilisation, société qui ne reconnait pas ses torts, qui n'encaisse pas ses bonnes ou mauvaises actions, qui ne supporte pas ses erreurs, comme des hommes. On ne s'en souvient que comme des perdants, quand on s'en souvient.

Et nous, perdus au milieu du bobo, du beauf, du français moyen, du "de souche", du franchouillard qui n'assume rien mais au contraire, demande aux autres d'assumer ses conneries, on en a un peu marre. Parce que nous, le gamin ou la gamine trop grosse, on ne s'est jamais mis dessus en hurlant avec les loups et en participant à la curée...
Mais peut-être qu'on est un peu plus responsable que les autres, nous on assume, le bien comme le mal, dans notre société. Seulement, on doit supporter ce racisme larvé qui transparait tellement, dans le fait que la victime serait toujours coupable d'être devenue une victime, "quelque part, elle l'aurait bien voulu, quelque part, comme la femme qu'on viole..."
Et on se demande si la mort de ce modèle social, qui nous pend au nez depuis un sacré moment, n'est finalement pas une bonne chose. Une France comme celle-ci, on n'en veut plus. On ne la regrettera pas.

3 commentaires:

  1. Ce genre de discution vis a vis des personnes a forte corpulence, G toujours connu. Ça commence a l ecole, si vous etes pas dans la normalisation par rapport aux autres, vous etes montrer du doigt. Si vous etes en dificulte intelectuel ou moins avancer, vous etes mis de côté. Ceci dit c pour toutes personnes qui ne sont pas au top dans tous les sens du terme. Masculins et féminins sont a la même enseigne.

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  2. J'ai été un enfant gros, dès l'âge de cinq ans. Eh bien, je peux vous dire qu'aucun gamin ne se serait avisé de se foutre de moi. Et si certains ont été tentés de le faire, ils doivent être encore en train d'hésiter, à l'heure qu'il est.

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  3. Nur BUIOSOS1/24/2014

    "Et nous, perdus au milieu du bobo, du beauf, du français moyen, du "de souche", du franchouillard qui n'assume rien mais au contraire",
    "Et on se demande si la mort de ce modèle social, qui nous pend au nez depuis un sacré moment, n'est finalement pas une bonne chose. Une France comme celle-ci, on n'en veut plus. On ne la regrettera pas."

    Evidemment
    Nous ne regretterons pas ce type d'hypocrisie. Naturellement, les donneurs de leçons ont la part belle... à force de renverser les choses, c'est en effet la victime de la société de consommation qui se retrouve sur le banc des accusés.
    Zappons la pauvreté, la misère même qui font que la nourriture grasse et sucrée est bon marché, que les publicitaires incitent les enfants à boire des sodas...
    Une fois que ces enfants sont devenus obèses, faisons leur honte, c'est trop facile surtout quand on voit quelle classe sociale touche l'obésité. Si certains sont trop gros, trop pauvres, trop chomeurs, trop moches, trop handicapés, qu'on les cache et qu'ils se taisent, disent les puissants qui n'ont aucune compassion et pour qui la Vie n'est pas sacrée... !

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