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mercredi 23 mai 2012

Islamophobie, racisme et des éléments d'Omelette

pressegauche.org
Ce billet fait suite à l'excellent article de Omelette Seize Œufs, que je vous conseille de lire.
D'ailleurs, tout ce blog est extra!
Nous avons eu un petit échange pour savoir comment lutter contre cette plaie qu'est l'islamophobie.
Petit aparté: si je suis contre l'antisémitisme, ce n'est pas parce que je suis devenue juive, si je suis contre l'homophobie, ce n'est pas parce que je vis avec une femme...désolée pour les pauvres d'esprits, je suis tout ce qu'il y a de plus laïque et même si j'étais adepte de l'idolâtrie des chênes centenaires, cela n'est pas la question.

Mais revenons à notre discussion: mon ami du web o16o pense qu'il n'est plus temps de revenir à nos fondamentaux républicains pour combattre ce racisme, puisque certains sont tellement déculturés qu'ils ne voient même pas de quoi on parle.


Je suis d'accord et dans le même temps je ne suis pas d'accord.
Réponse de normand visant à ne pas me fâcher avec lui, vous diriez-vous très justement, deviendrais-je atteinte de hollandisme, et copierais-je ma supposée idole en ménageant tout le monde?
Oui mais non...lol...

J'explique:
Je ne suis pas d'accord parce que:
-je pense qu'on doit accorder une place plus grande à l'Histoire et à notre Histoire, nos racines, et j'aimerais que M Peillon en soit conscient, la part de l'Histoire a trop décliné dans l'éducation de nos enfants. C'est vrai qu'en sachant que l'ancien Facho Buisson a été nommé à la tête de ladite chaine de télévision nommée Histoire pose des problèmes au sujet des programmes...ironie suprême...
Mais on doit continuer à se construire par notre Histoire et notre mémoire:

« Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. »
Ferdinand Foch


-De plus, le législateur a construit des lois coercitives pour contrer le racisme et l'antisémitisme, si on englobe la haine de la religion dans ces lois, on peut donc sanctionner de la même manière l'islamophobie. Encore faudrait-il vraiment faire pression, nous, les laïcs, pour que les lois s'appliquent à tous. Voilà pourquoi je ne suis pas d'accord. 



Mais je suis d'accord avec lui dans le sens où cela ne suffit pas.
J'aurais donc des pistes à parcourir:

-Il faudrait qu'on ne mélange plus terrorisme, culture et islam. Une des solutions serait qu'on donne plus de place à la culture et aux religions dans nos médias, qu'on comprenne plus les nuances et qu'on n'ait plus peur de l'Islam. Des émissions œcuméniques, il n'y en a pas assez, en tant que laïque, cela m'intéresse toujours d'un point de vue culturel: le rapport à la mort, par exemple, qu'on soit bouddhiste ou protestant, musulman ou juif, c'est intéressant de voir comment selon sa religion on l'appréhende et selon sa culture on le ressent même en n'étant pas un fervent religieux.

-Il faudrait qu'on s'interroge vraiment, même au niveau national pourquoi il n'y a pas de bouddhismophobie , par exemple et qu'on focalise sur l'Islam, parce que le Bouddhisme est encore plus éloigné de nous que le serait l'Islam. Qu'est-ce qui se cache exactement derrière cela? Et si les citoyens ne posent pas ce débat, on n'avancera pas.
-Il faudrait aussi condamner les sectes de manière plus coercitives,  que ce soit les témoins de Jéhovah, les scientologues ou d'autres.
Parce que l'Islam réel ne se confond pas avec les sectes salafistes, comme le Catholicisme n'est pas le Jéhovisme.
-Il faut aussi insister sur la réalité de notre monde qui est qu'on ne peut plus vivre isolés des autres, qu'on ne peut donc plus rejeter les autres qui viennent chez nous. Chaque fois qu'un pays a basculé dans le nationalisme virulent, il a sombré économiquement: l'Autriche est passé par là, les Pays-Bas le prennent de plein fouet et des exemples, il y en a.
-Et peut-être que nos politiques n'en font pas assez, avec la peur de mécontenter une partie de la population qu'ils pensent être des victimes alors que c'est nous, les citoyens normaux, pas racistes ni haineux, qui sommes de fait pris en otage.


Voilà quelques pistes, merci à Omelette Seize Œufs pour cette réflexion et donc pour l'inspiration de ce billet.





8 commentaires:

  1. Pour une fois je nuancerais un peu vos propos : certes l'islam en tant que tel ne doit pas être stigmatisé. Mais dans l'esprit des gens (et d'ailleurs dans la réalité) islam est très souvent assimilé à terrorisme. Malheureusement la réalité quotidienne nous en donne de trop nombreux exemples partout dans le monde. Alors, oui l'islam - comme n'importe quelle autre religion - dans la mesure où il est observé par ses adeptes dans ses préceptes initiaux et où il n'est pas brandi comme un étendard, est tout a fait soluble dans nos démocraties. Je parle là de cette religion comme de toute autre (à part peut être le bouddhisme qui par définition est non violent) : dès que l'intégrisme pointe le bout du nez c'est la violence qui s'exprime.

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    1. C'est bien ce que j'ai dit: ne pas confondre le salafisme et la religion des Talibans avec l'Islam.
      Saviez-vous que certains Chiites afghans sont très modérés, au contraire des Ayatollah iraniens, que les Malais et les Saoudiens sont sunnites et pourtant, culturellement, ils n'ont rien en commun?
      Par exemple, c'est comme si on accusait tous les chrétiens d'avoir couvert le nazisme comme une partie des curés allemands( et une petite partie)...
      On a besoin de nuances.
      Je vais donc vous répondre: oui, le bouddhisme n'est pas non-violent:la violence est justifiée en tant que combat contre les forces du mal
      http://www.brepols.net/Pages/ShowProduct.aspx?prod_id=IS-9782503544700-1
      Ensuite, les moines shaolins expliquent bien par l'exemple: art guerrier pratiqué par des moines...
      Dire que les bouddhistes sont non-violents équivaut à dire que les chevaliers de l'Ordre de Malte l'étaient.
      De la mesure en toutes choses...
      Vous voyez qu'on n'a pas assez d'informations sur les religions et les cultures des autres pays.
      Respectueusement

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    2. Un autre exemple: Les Tigres Tamouls,bouddhistes, qui arguent d'une guerre sainte contre les sri-lankais hindouistes...
      Il y a une violence morale innée dans certaines formes de bouddhisme, comme pour l'obligation de nourrir les moines sous peine de ne pas atteindre le Nirvâna, situation féodale...
      Un dernier exemple: Les Kmers Rouges
      http://www.brepols.net/Pages/ShowProduct.aspx?prod_id=IS-9782503544700-1
      L'auteur dit que "Les khmers Rouges ont pu manipuler les gens sur un bouddhisme populaire mal éclairé".
      Génocide des musulmans, chrétiens...certains bouddhistes d'autres courants...
      On est vraiment mal informé, non?

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  2. D'abord merci, car c'est ça fait vraiment d'être lu, et le dialogue est une superlative de la lecture.

    Le problème de cet arrière plan historique et moral qui fait défaut aujourd'hui est profond, et remettre l'accent sur l'histoire dans l'éducation est sûrement une bonne idée. Mais ce travail là ne donnera de fruits que dans dix ou quinze ans, au mieux. Cela dit, le fait que l'UMP (Droite Popu, je crois) voulait obliger les profs de chanter la gloire du colonialisme français montre bien que l'éducation est l'une des clés.

    Ce qui m'amène à la question de l'islamophobie elle-même. Pourquoi focalise-t-on là dessus ? A vrai dire, la question religieuse est presque secondaire, comme l'a prouvé Sarkozy avec son "d'apparence musulmane" : l'islamophobie est plus ou moins un euphémisme pour "arabophobie", un ensemble mélangeant racisme, peur des différences culturelles, et une bizarre paranoïa sur l'Islam. Et derrière tout cela, on retrouve le passé colonial de la France qui n'est toujours pas assumé. Je l'ai dit des dizaines de fois sur blog, mais les "immigrés" qu'on voudrait empêcher de s'installer en France, ou qui sont trop nombreux, etc., ce sont en réalité des Français dont les parents ou grand-parents ont immigré pendant les années 50 ou 60.

    Et là dessus, je ne sais pas quelle stratégie la gauche peut adopter. Mais j'y réfléchis pour un futur billet.

    Dernier détail : c'est "ami" sans "e". (ça rime avec "omelette 16 e") ;-)

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    1. oups...je vais rectifier mais ça ne change rien à mon appréciation.
      Oui, il faut continuer à réfléchir dessus: l'islamophobie, il faut faire éclater le masque, qu'on reconnaisse que c'est du racisme.
      C'est comme le gars qui dit je ne suis pas raciste mais je suis anti-immigrés...no comment.
      Et j'attend la suite de votre réflexion avec grand plaisir:))

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    2. voilà correction faite, cher ami:-)

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  3. Rouge biaisé

    Pour la France
    Pour le sens de notre souffrance
    Le bon sens n'est pas la bonne solution
    Pour tous les capés, pour tous les rescapés
    Le bon sens n'a aucun sens...
    La Révolution n'a rien fait d'autre que changer la formule
    Depuis 1789, rien de neuf.
    Quelques vagues lyriques ou romantiques
    Mais rien de nouveau sous le soleil de Satan!
    Le poète, maudit depuis, préconisait le bouleversement de tous les sens...
    L'errance plutôt que la gouvernance...
    Ô France, lui dit-il, rends moi ma part d'insouciance
    Ma légèreté, ma volupté, ma liberté.
    Si tu ne changes pas, je t'échangerai
    Si tu ne me suis pas, je t'abandonnerai
    À ton ciel gris et à ton air aigri
    Car c'est maintenant l'heure du grand bouleversement!
    Bouleversement des mœurs et des leurres
    Pour exiger de nous-mêmes un tout autre bonheur.
    Une autre mentalité, une autre sentimentalité.
    Construisons d'autres mots
    Pas pour y habiter mais pour y cohabiter
    Et d'autres cieux
    Pour ne plus rien y dissimuler.
    Car nous n'en voulons plus
    De cette constitution, de cette morale, de cette religion
    Qui ignore que chacun est son propre Dieu.

    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/05/rouge-biaise/

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