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samedi 20 juillet 2013

Trappes: l'art de parler sans savoir de quoi on parle

Vous êtes déjà allés récemment dans un quartier difficile? Moi, cela faisait longtemps, très longtemps. J'y étais allé quand j'étais étudiante. C'est vrai que dans un sens, tous se ressemblent. C'est vrai.
Il y a quelques mois, je suis passé aux Minguettes. On avait rendez-vous à Lyon, à côté d'Ecully, un endroit aisé et magnifique, niché dans des collines, propret. On est passé par Vénissieux à ma demande.
J'y avais été frappée par les rénovations qui y avaient été faites et par la vie qu'animaient ces quartiers. Des enfants partout, des papis et des mamies se trimballaient tranquillement, les gens souriaient. Des magasins tenus par des personnes du monde entier : kebabs, vêtements indiens, pizzerias, alimentation turque ou albanais. On a vu aussi des jeunes filles de toutes les couleurs ensemble, heureuses, habillées sexy.
Tous les quartiers ne se ressemblent pas, en fait, c'est vrai.
A Lyon et dans sa métropole, les pouvoirs publics font des efforts, tout n'est pas magique, tout n'est pas facile, c'est vrai mais ça bouge dans le bon sens.

Vous êtes allés déjà une fois dans votre vie dans un quartier difficile?

Moi, si.
On comprend bien plus les choses, quand on voit de visu ce qui s'y passe.

Vous avez vécu, ne serait-ce qu'un jour dans ces quartiers?

C'est facile de parler, quand on n'y vit pas, quand on n'y connait personne, quand on se réfère à la télévision pour toute source d'info. Ok, il y a les autres médias. Mais c'est franchement aussi mensonger.

De ma visite dans les quartiers Nord de Marseille, j'y ai retiré des enseignements sur les raisons de ces colères qui éclatent, comme ce qui s'est passé à Trappes.
Je vais pas excuser. D'ailleurs, il y a des musulmans dans ces quartiers qui n'en peuvent plus de ces histoire de religion, de voile, de préceptes salafistes. Comme ils disent, ça cite le Coran à tout bout de champs mais ça se comporte mal d'une autre manière.
D'ailleurs, il y a des gens qui en ont marre des jeunes qui saccagent, qui se comportent mal, qui jasent dès qu'une fille se découvre un peu trop. Faut dire qu'à Lyon, c'est pas pareil sur le plan vestimentaire. Mais c'est vrai que ça existe. J'ai du mettre un corsaire sous une robe de plage afin de respecter les codes, à Marseille. Par contre, personne ne m'a regardé de travers.

Mais on m'a expliqué les contrôles: on boucle le quartier, personne ne sort ni ne rentre, et on contrôle tout. Même une maman avec sa fille, qui n'a rien fait, on la menace de garde à vue parce qu'elle n'a pas sa carte d'identité.
On m'a expliqué les soupçons qui pèsent, quand on a un "type" bronzé et que le nom est bien d'origine française, comme si la personne avait volé ses propres papiers.
On m'a expliqué les rackets sur Marseille, mais que les municipaux étaient sympas. Seulement l'été viennent des policiers d'ailleurs qui sont très mal perçus.
La police a des allures d'agresseur, pas de protecteur.
Et quand tu vis dans un endroit aussi dur et aussi ghettoïsé, où est la comparaison, où est le recul?
Comment se rendre compte que la police trinque autant qu'eux?

Je ne vais pas excuser ni condamner. J'ai pas envie de rentrer dans ce jeu-là.

Tout ce que je vois, c'est qu'on nous dresse, encore, en France, les uns contre les autres et que ça me gonfle car si on n'avance pas ensemble, on n'avancera pas.
Tout le reste, c'est secondaire, c'est des guerres puériles de blog.

Enfin, c'est puéril, quand on n'a pas compris cela.
Encore faudrait-il se rendre compte ce qu'est la vie, maintenant, en France, dans un quartier difficile, avec des jeunes dont on ne veut pas, parce qu'ils habitent dans un endroit, qui tournent en rond comme des sauvages, qui se comportent comme des sauvages parce qu'on les pousse à se comporter ainsi, parce que l'école ne fait pas son boulot, à cause de préjugés, je ne dis pas qu'il n'y a pas de super profs mais c'est pas la généralité, parce que la France est malade et qu'on se sert des quartiers comme de décharges à tous nos maux.

On respecte ce qui est respectable.

Et quand on a le cul sur du velours, qu'on vit bien, qu'on ne croise qu'une misère bien dissimulée, on ferait bien de la fermer et de se dire qu'on a de la chance et de faire preuve d'un peu d'intelligence et de recul, car on n'a pas des tours dégueulasses et le chômage comme tout horizon, même avec la mer en arrière-plan, et qu'on a l'impression de se rendre dans le centre-ville comme dans un pays étranger, en priant pour que les gens ne se rendent pas compte de quel endroit on vit, alors que ce centre-ville est le leur pourtant.

Ne me parlez donc pas de ça, ne jugez pas ou alors ayez les couilles d'y aller, dans ces quartiers.
Si l'Islam des barbus progresse, c'est bien parce qu'on a abandonné ces enfants de la République. C'est pas pour autre chose. Ils y retrouvent un semblant de dignité et de considération, une sorte d'opium, c'est vrai.
Tout le monde n'est pas fort. Et quand des gens sont en situation de faiblesse, on ne les enfonce pas pour ensuite se plaindre qu'ils font ce qu'on les pousse à faire.
Mais on leur propose quoi, à la place?
Et on a belle gueule de critiquer quand on connait notre Histoire.
A bon entendeur...

Billet qui vient du cœur et qui n'est là pour enfoncer personne mais il y a des vérités qui doivent être dites.

Liens sur le sujet:
http://www.romainblachier.fr/2013/07/a-trappes-chacun-a-t-il-vu-la-meme-chose.html
http://www.al-kanz.org/2013/07/19/trappes/
http://libreaffichage.blogspot.fr/2013/07/ouverture-des-trappes-de-la-connerie.html
http://www.jegoun.net/2013/07/passer-trappes.html

3 commentaires:

  1. Je suis désolé mais ton billet est très maladroit. Le précédent portait sur tes vacances. Pour ma part, j'habite réellement à moins de cent mètres de ce qu'on appelle les quartiers. On est des milliers ou des dizaines de milliers comme moi.

    Tu n'y vis pas mais tu essaies de donner des leçons.

    Arrête de dire que les autres ne voient pas la misère du monde. Ils voient autant que toi.

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    1. Tu vis à cent mètres.
      Tu as tout dit.
      Mon billet ne te visais nullement, pourtant.
      Tu n'as pas à te sentir désolé pour ce que tu as dit.
      Tu vois, la différence, c'est que des gens chers à mon cœur y habitent ou y ont habité.

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  2. "Tout ce que je vois, c'est qu'on nous dresse, encore, en France, les uns contre les autres et que ça me gonfle car si on n'avance pas ensemble, on n'avancera pas." Tout est dit! A quoi sert-il d'enflammer les esprits, quand les choses vont déjà très mal, quand le pays est malade? Est-ce aimer la France, que d'attiser les tensions et faire de ce pays une poudrière? Aujourd'hui beaucoup de gens disent aimer la France des mots, mais leurs actes disent le contraire. Rares sont ceux qui sont au service de la France mais nombreux sont ceux qui servent leur ambition et des considérations électoralistes.On est d'accord avec toi, il ne faut excuser ces actes de violence, mais en même temps, il est difficile de nier la part de responsabilité des pouvoirs et du climat sociétal. Quoi qu'il en soit, les parts de responsabilité sont partagées, mais ce genre de discours qu'on ne cesse d'entendre, ne pourront ni apaiser ni tenter d'instaurer une "harmonie" ou au moins le mieux vivre ensemble.

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