Noël, c'est le partage aussi: la part du pauvre

En cette matinée d'avant le réveillon de Noël, je voudrais vous conter une histoire personnelle.
Ma grand-mère ne parlait pas du Père Noël, elle était trop pieuse pour cela. Elle parlait de la venue de l'enfant Jésus, dont elle nous mettait toujours une figurine en sucre, un bébé sur son panier, il faisait un peu mal aux dents mais j'avais trop d'amour ou de respect pour elle, je croquais donc dedans avec plaisir le matin de Noël.
Elle chantait toujours: 
Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes,
Il est né, le divin enfant,
Chantons tous son avènement!

En disant cela, elle renouait sans le savoir avec la légende du bébé miraculeux, trouvé dans un panier, au sortir de l'hiver, marquant le printemps, dont les égyptiens et les anciens celtes racontaient le mythe également.
Elle renouait avec Moïse, sauvé des eaux, et avec le renouveau de la Nature.

Il y avait aussi chez nous une tradition importante, à Noël.
On appelait cela" la part du pauvre."

On laissait toujours une place vide, on faisait toujours la cuisine pour une personne en plus. Et chaque enfant se voyait enseigné, à la vue de l'assiette qui attendait un convive supplémentaire. Si un voyageur ou un mendiant passait par là, il pouvait venir, il était invité.
Cette part du pauvre, on l'a abandonnée à l'Etat et aux associations, dont certains se pavanent aux Restos du coeur, tout en refusant de payer des impôts pour participer à un effort collectif en faveur de ces déshérités dont ils osent dire qu'ils les soutiennent. 

Ce soir, il y aura une assiette vide et la part du pauvre dans notre foyer. Et vous?

Je vous souhaite le meilleur des réveillons dans le partage et la chaleur humaine, et que cette nuit particulière vous apporte sa lumière, quelle que soit vos croyances, nous sommes dans le solstice d'hiver, là où le cycle de la vie recommence et où tout peut être possible...

Joyeux Noël! de tout coeur!    

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