En politique, il faut parfois ne pas réagir à chaud sur certains sujets et prendre du recul.
Tel ce sujet: la morale à l'école. Je
n'ai jamais trop sourcillé sur les cours d'éducation civique, on en a presque tous suivi, sur les institutions, le vote etc...aussi quand Vincent Peillon a voulu rétablir les cours de morale républicaines, je me suis dit pourquoi pas. Et puis, vient le temps de la réflexion.
Dans la nouvelle école, il y a eu un glissement de l' éducation civique à la morale, insidieusement, sur fond de la nouvelle heure qu'on a appelé" vie de classe" et l' obsession de la laïcité.
Et les directives afin de se servir, de manière bien intentionnée, de l'histoire afin de commémoration d' un des plus grands crimes de cette histoire,moderne, soit la Solution Finale, dont l' extermination est nommée Shoah, pour que l' antisémitisme et le racisme ne croissent pas, on voit bien que ces directives ont mené à un échec complet.
Non seulement le FN et sa cohorte d' extrémistes sont en pleine forme, mais en plus, les gamins, je le vois chez les miens, ont acquis une résistance quasi naturelle à tout ce qui ressemble à de la morale de près ou de loin, les rappels de la Shoah compris, à tel point qu'on doit, nous, insister sur ce sujet à la maison, pour qu'ils se rendent compte de l' importance du devoir de mémoire.
Je crois bien que la morale dans l' école est vouée à l' échec.
Il y a aussi une bonne raison à ce constat : simplement notre société est gavée de morale bien pensante : il y a une omniprésente télévision, l' usage d'internet et surtout, un manque de communication flagrant entre l' école et l' élève.
L' émetteur, dans ce cas, celui qui envoie l' information, est le professeur ou le personnel encadrant, le récepteur étant l' élève. Or, tout se passe comme si l' émetteur ne sait pas envoyer les bons signaux, car le récepteur ne les décrypte pas.
On dit alors qu'il y aurait un manque d'autorité. Les élèves n' auraient plus de considération envers les professeurs. Ils n' obéiraient plus et ne se soumettraient pas aux règles et règlements.
Revenons un peu sur ces notions, elles sont intéressantes.
Qui dit soumission à l' autorité dit obéissance. En fait, les élèves n' obéiraient plus et manqueraient même de respect.
Justement, on prend ici le problème à l' envers.
Très souvent, les gamins ont peur du professeur ou de l' adulte. Ils ont peur de ce que pourraient raconter celui-ci à leur parents, qui pourraient se fâcher et les punir. Ils n'ont aucune confiance dans ce référent. Or, on a besoin de confiance si on se doit de transmettre une information. On a besoin que la transmission soit sécurisée.
A tort ou à raison, la plupart des élèves se trouvent dans un environnement qu'ils estiment hostile, susceptible de les mettre en danger. Le manque de respect est ici manifeste mais il vient aussi du professeur, supposé hostile et dangereux en général.
On a ici les bases d'une réelle autorité et non de,l' autoritarisme : j'ai cité le respect, la confiance et la sécurité, ces trois notions fondent l' autorité, qui se doit d'être reconnue légitime par ce biais. On respecte une autorité parce qu' on a confiance et qu'on se sent en sécurité, par là même vient l' acceptation de cette autorité à laquelle on choisit d' obéir.
On est loin du schéma punitif qui est encore censé gouverner l' autorité de l' école.
Pourquoi j'insiste là dessus? Parce qu' on cherche à inculquer une morale à nos gamins comme on cherche à les faire obéir? Tout à fait.
Alors qu'on ne peut que les guider, grâce au respect et à la confiance qu'ils nous accordent, Socrate parlait de la maïeutique, l' art d' accoucher les esprits, de les guider afin qu'ils s' éveillent à leur propre vérité.
Pourquoi je parle de Socrate? Parce qu' on ne peut enseigner la morale mais par contre, vulgariser et initier à la philosophie, on peut. Faire en sorte que les élèves acquièrent une philosophie républicaine, une culture républicaine qui leur est propre, en rappelant des principes universels, c'est possible.
Il ne suffit pas de balancer un an de philosophie en terminale, comme si on se débarrassait d' une corvée, comme si il ne fallait pas que les élèves apprennent à réfléchir par eux-mêmes.
Pourtant, on veut leur transmettre un savoir, des connaissances, sans leur donner les outils afin qu'ils assimilent ce savoir.
On semble vouloir préférer le bourrage de crâne, la morale, l' obéissance aveugle et on se demande pourquoi cela ne marche pas...
Tel ce sujet: la morale à l'école. Je
n'ai jamais trop sourcillé sur les cours d'éducation civique, on en a presque tous suivi, sur les institutions, le vote etc...aussi quand Vincent Peillon a voulu rétablir les cours de morale républicaines, je me suis dit pourquoi pas. Et puis, vient le temps de la réflexion.
Dans la nouvelle école, il y a eu un glissement de l' éducation civique à la morale, insidieusement, sur fond de la nouvelle heure qu'on a appelé" vie de classe" et l' obsession de la laïcité.
Et les directives afin de se servir, de manière bien intentionnée, de l'histoire afin de commémoration d' un des plus grands crimes de cette histoire,moderne, soit la Solution Finale, dont l' extermination est nommée Shoah, pour que l' antisémitisme et le racisme ne croissent pas, on voit bien que ces directives ont mené à un échec complet.
Non seulement le FN et sa cohorte d' extrémistes sont en pleine forme, mais en plus, les gamins, je le vois chez les miens, ont acquis une résistance quasi naturelle à tout ce qui ressemble à de la morale de près ou de loin, les rappels de la Shoah compris, à tel point qu'on doit, nous, insister sur ce sujet à la maison, pour qu'ils se rendent compte de l' importance du devoir de mémoire.
Je crois bien que la morale dans l' école est vouée à l' échec.
Il y a aussi une bonne raison à ce constat : simplement notre société est gavée de morale bien pensante : il y a une omniprésente télévision, l' usage d'internet et surtout, un manque de communication flagrant entre l' école et l' élève.
L' émetteur, dans ce cas, celui qui envoie l' information, est le professeur ou le personnel encadrant, le récepteur étant l' élève. Or, tout se passe comme si l' émetteur ne sait pas envoyer les bons signaux, car le récepteur ne les décrypte pas.
On dit alors qu'il y aurait un manque d'autorité. Les élèves n' auraient plus de considération envers les professeurs. Ils n' obéiraient plus et ne se soumettraient pas aux règles et règlements.
Revenons un peu sur ces notions, elles sont intéressantes.
Qui dit soumission à l' autorité dit obéissance. En fait, les élèves n' obéiraient plus et manqueraient même de respect.
Justement, on prend ici le problème à l' envers.
Très souvent, les gamins ont peur du professeur ou de l' adulte. Ils ont peur de ce que pourraient raconter celui-ci à leur parents, qui pourraient se fâcher et les punir. Ils n'ont aucune confiance dans ce référent. Or, on a besoin de confiance si on se doit de transmettre une information. On a besoin que la transmission soit sécurisée.
A tort ou à raison, la plupart des élèves se trouvent dans un environnement qu'ils estiment hostile, susceptible de les mettre en danger. Le manque de respect est ici manifeste mais il vient aussi du professeur, supposé hostile et dangereux en général.
On a ici les bases d'une réelle autorité et non de,l' autoritarisme : j'ai cité le respect, la confiance et la sécurité, ces trois notions fondent l' autorité, qui se doit d'être reconnue légitime par ce biais. On respecte une autorité parce qu' on a confiance et qu'on se sent en sécurité, par là même vient l' acceptation de cette autorité à laquelle on choisit d' obéir.
On est loin du schéma punitif qui est encore censé gouverner l' autorité de l' école.
Pourquoi j'insiste là dessus? Parce qu' on cherche à inculquer une morale à nos gamins comme on cherche à les faire obéir? Tout à fait.
Alors qu'on ne peut que les guider, grâce au respect et à la confiance qu'ils nous accordent, Socrate parlait de la maïeutique, l' art d' accoucher les esprits, de les guider afin qu'ils s' éveillent à leur propre vérité.
Pourquoi je parle de Socrate? Parce qu' on ne peut enseigner la morale mais par contre, vulgariser et initier à la philosophie, on peut. Faire en sorte que les élèves acquièrent une philosophie républicaine, une culture républicaine qui leur est propre, en rappelant des principes universels, c'est possible.
Il ne suffit pas de balancer un an de philosophie en terminale, comme si on se débarrassait d' une corvée, comme si il ne fallait pas que les élèves apprennent à réfléchir par eux-mêmes.
Pourtant, on veut leur transmettre un savoir, des connaissances, sans leur donner les outils afin qu'ils assimilent ce savoir.
On semble vouloir préférer le bourrage de crâne, la morale, l' obéissance aveugle et on se demande pourquoi cela ne marche pas...