Ce n'est ni Mélenchon, ni Montebourg, ni d'affreux gauchistes qui tirent la sonnette d'alarme contre notre système de gouvernement, c'est un constitutionnaliste.
C'est à lire dans un article de Libé, un entretien très intéressant, sur la conclusion:
"On dit régulièrement que la constitution de la Ve République est un «bouclier» pour les gouvernants. Mais quand elle devient un bouclier contre le peuple, il y a un problème : la communication ne passe plus, les canaux sont bouchés. Et naissent inévitablement des situations de crise."
Je crois aussi que le système doit être changé, à moins que ce soit les hommes qui se servent du système qui ne seraient pas à la hauteur, en fait.
Valls a dissout un gouvernement, sur un coup de tête, sur des nerfs en boule. On ne me fera pas changer d'avis, ulcéré de ne pas être obéi, il a liquidé le problème, enfin, c'est ce qu'il croit.
On ne sait même pas si son gouvernement aura une large adhésion, il s'est coupé des écologistes depuis peu, les extrêmes-gauche, à part Robert Hue...rions un peu...ne le soutiennent pas depuis le début, et Valls vient de perdre l'appui de la gauche du PS, ainsi qu'un électorat classique que Filippetti représente bien.
Reste donc, afin de ratisser large, Placé, Hue et Baylet.
Bon, Placé est une anomalie chez les Verts, Hue un trublion, et Baylet est arrivé bon dernier aux primaires de 2011...Vous me direz que Valls était arrivé avant dernier, et que Hollande a foutu dehors 17% des socialistes, voire même plus, qui ne seront plus représentés.
On pourra demander à Bayrou ou Juppé, tiens...Ils ont l'air plus à gauche que notre Vallsounet...
Ok, je suis mauvaise langue, Vallsounet, c'est gentil comme surnom, non?
Tiens, un autre extrait intéressant de l'entretien, à méditer:
"Les institutions ne permettent pas aujourd’hui de trouver une solution de compromis à ce conflit, comme cela peut se passer dans les autres pays européens. D’autant plus qu’une bonne partie des députés de la majorité considèrent que la présidentielle de 2017 est déjà perdue. La menace de la dissolution a donc perdu son effet dissuasif. "
Donc, oui, il faudrait dissoudre, je crois que ce serait une bonne chose, et si en plus, Marine le Pen est en tête, au moins, vu qu'on est presque au fond du trou, dans le degré zéro de la politique, là, on aura atteint enfin les profondeurs du gouffre, et on va se marrer, avec le FN en cohabitation. Chiche!
Mais on en revient encore à la même problématique : Hollande n'en aura pas le courage, comme Chirac l'avait fait en 1997.
La Vème République demande des hommes forts à sa tête, il n'y a aucune place pour un système collégial qui déciderait en concertation. Soit on est un homme d'exception, soit le système coule et se retourne contre tous, contre le peuple qu'elle est sensé protéger, effectivement.
Mais quelles seraient les circonstances qui feraient qu'on pourrait changer ce système?
Car il faudrait des hommes forts pour le décider et mettre en place une VIème République.
Le serpent qui se mord la queue, en fait...
En terme d'ailleurs de courage, il me semble que le FN n'a aucune intention de changer le système de République, une fois arrivé au pouvoir, si ils y arrivent, avec les efforts que Valls semble faire pour que cela se fasse...l'emploi du conditionnel s'éloigne de plus en plus...
Lien:
http://www.liberation.fr/politiques/2014/08/25/on-ne-peut-plus-exclure-une-dissolution_1086487
Rappelons-nous:
RépondreSupprimerLes socialistes ne peuvent pas renoncer à la lutte pour les réformes. Entre autres choses, ils doivent aussi voter dans les parlements en faveur de toute amélioration, fut-elle minime, du sort des masses. LENINE
Il faudrait redéfinir le terme socialiste, en effet.
SupprimerBeaucoup parlent, en France, de " l' UMPS"; mais, contrairement à l' Allemagne, nous sommes incapables de constituer des gouvernements de coalition CDU/SPD où chacun fait des concessions pour se mettre d'accord sur l'essentiel.
RépondreSupprimerJe suis très agréablement surprise de ce commentaire très pertinent, il n'y a effectivement aucune culture de gouvernement collégial, de véritable conseil où des tendances différentes pourraient coexister en temps de crise politique, oui.
Supprimer"Devoirs de vérité", écrit en 2006 avec Edwy Plenel, François Hollande déclarait: "Je préconise un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. (...) Si d'aventure, à l'occasion de cette vérification, une crise profonde se produisait, ou des élections législatives intervenaient, contredisant l'élection présidentielle, nous en tirerions toutes les conséquences en quittant la présidence."
RépondreSupprimerMais enfin, vous avez bu ou bien ? Depuis quand cette pauvre fille de Filipetti représente-t-elle autre chose qu'elle-même (et encore…) ?
RépondreSupprimerL'électorat "classique" (?) ne sait même pas qu'elle existe ; et il a bien raison.